Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 1009 du 11/3/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Echec de la mediation de JBO: La balle dans le camp de Blaise Compaoré
Publié le mercredi 12 mars 2014   |  Le Quotidien




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Et maintenant ? Voilà la question qui taraude les esprits au Burkina, après l’échec de la médiation engagée par un groupe de personnalités avec à leur tête l’ex-président Jean-Baptiste Ouédraogo. La vie politique continue son cours normal, un cours que la médiation n’avait d’ailleurs pas interrompu. Les partis appelés à la table de négociation vaquaient tranquillement à leurs occupations partagées entre meetings, journées parlementaires ou visites de terrain. Bref, tout le monde faisait comme si la médiation n’avait jamais existé. La médiation l’a du reste avoué, personne ne croyait en ses chances de succès. Ainsi, dit-elle, « pendant qu’on est supposé négocier ou dialoguer, celui-ci prépare le référendum et celui-là prépare les élections ». Les médiateurs disent avoir fait leur part de boulot, mais que la responsabilité de l’échec incombe aux parties en présence. C’est bien beau de tirer la couverture à soi, alors que tous les indices montrent que la base de départ des négociations a été faussée. Car le mode opératoire de la médiation ne correspond pas aux fondements de la crise. En effet, selon les médiateurs eux-mêmes, « cette crise est née de la déclaration faite à Dori le 12 décembre 2013 par le président du Faso indiquant le possible recours à l’arbitrage référendaire pour régler le sort de l’article 37 de la Constitution ». Dès lors, au cours de la médiation, ces personnalités auraient dû se constituer en force de persuasion, voire de dissuasion. De quoi s’agit-il ? Etant donné les velléités de tripatouillage de la Constitution, leurs réflexes de démocrates et de sages devraient les pousser à s’insurger contre un tel projet et à entreprendre des démarches auprès de ses initiateurs. Objectif : faire revenir le président du Faso sur ses intentions, pour qu’enfin l’article 37 soit stabilisé (pour ne pas dire sanctuarisé) dans notre pays. Des OSC, des syndicats, des ONG, des personnalités, des institutions religieuses, etc. ont ainsi exprimé leur souhait de voir la Constitution s’appliquer en l’état. Voilà la noble mission à laquelle devaient s’atteler Jean-Baptiste Ouédraogo et ses camarades. Car une médiation n’a pas de sens dans de telles circonstances. Ils en seraient sortis grandis, même en cas de refus du président Compaoré et de son groupe de les écouter et à les entendre. Au lieu de cela, ils se retrouvent presque humiliés, sans avoir pu faire bouger une quelconque ligne.

Beaucoup ont donc raison de croire qu’il s’agissait d’une mission commandée, pour imposer à l’opposition la volonté de Blaise Compaoré. La proposition d’un bonus de deux ans pour Blaise Compaoré exprimée en des termes flous (mise en place d’un « mécanisme constitutionnel dont la durée serait limitée à deux ans ») est sans doute la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et jeter définitivement le discrédit sur la médiation. La méfiance s’était dès le début installée entre elle et l’opposition. Rien d’étonnant donc que les choses s’achèvent en queue de poisson.

L’opposition elle-même n’est-elle pas fautive de s’être laissée embarquer dans une histoire sans issue ? Au regard de la nature et des propositions de la médiation, la première des choses aurait été de décliner l’offre, étant entendue qu’elle était biaisée. Mais à la décharge de l’opposition, on peut comprendre sa volonté de ne pas paraitre comme extrémiste. Un argument que la majorité n’aurait pas manqué de brandir et d’exploiter à son avantage. Le moindre mal, c’était donc d’aller à la table des négociations pour voir de quoi il retourne.

Après cet échec prévisible, que va-t-il maintenant se passer ? La médiation, à défaut d’avoir pu concilier les différentes parties, a élaboré un faisceau de scénari prévisionnels, allant des plus optimistes aux plus catastrophiques. Une chose est sûre, le proche destin de ce pays s’écrira en bien ou en mal de par la décision d’un seul homme : Blaise Compaoré .

La Rédaction

 Commentaires