Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Burkina : les quatre scénarii de sortie de crise proposés par les médiateurs auto-saisis
Publié le mardi 11 mars 2014   |  AIB


Situation
© aOuaga.com par Séni Dabo
Situation nationale : le Premier ministre chez les médiateurs autosaisis
Lundi 17 février 2014. Ouagadougou. Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a rendu visite aux médiateurs qui se sont autosaisis de la situation nationale


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Ouagadougou - Les médiateurs autosaisis sur la crise politique au Burkina axée sur les conjectures autour la candidature du président Blaise Compaoré en 2015, après avoir fait la genèse de la médiation jusqu’à son échec lundi, ont cependant recommandé quatre scénarii de sortie de crise allant d’un « scénario d’honneur » à un « scénario catastrophique ».

1. LE SCENARIO D’HONNEUR.

Le Président du Faso prend sur lui la responsabilité de son départ en 2015, à la fin constitutionnelle de son mandat. • Il respecte la constitution en son article 37.
• Il fait économie du Referendum.

• Il sort par la grande porte et suscite l’admiration de tous au plan national et international. Il peut faire exemple en la matière.
• Il se fait un capital de respect, de considération et de confiance qui lui ouvre les portes pour un service plus large (Union Africaine, Francophonie ou ONU) surtout en matière de médiation.
• La tension sociale baisse énormément au Burkina. Chaque camp se prépare pour les échéances électorales de 2015.
• La Majorité joue la carte de la responsabilité et positionne son candidat le plus à même de lui assurer la victoire.
• Cette décision magnanime facilite le travail de l’Assemblée Nationale qui devra finaliser la question de l’immunité à accorder au Président.


2. LES SCENARII DE DEFAITE.


a) Défaite au Référendum

En cas d’échec de la modification de l’Article 37 de la Constitution :

• Le Président sort en 2015 par la petite porte, humilié ; il perd plus que des élections (crédit et considération tant à l’interne qu’au niveau international)
• L’agitation sociale autour de la victoire de l’Opposition peut connaître des dérapages aux conséquences incalculables.
• Cette défaite est nécessairement un gros plomb dans l’aile de la Majorité qui s’expose à des humiliations difficiles.
• Cette victoire au compte de l’Opposition peut être source de troubles graves avec des allusions du genre « puisque vous avez perdu, dégagez tout de suite » ; revendication inconstitutionnelle, mais légitime qui peut causer des dommages graves aux personnes et au pays.
b) Défaite aux élections Présidentielles de 2015.
• Victime d’une coalition, le Président sort par la petite porte comme le Président WADE.
• La liesse de la victoire peut conduire à des débordements.
• Là également, le Président perd plus que des élections.


3. LES SCENARII A RISQUES


a) Victoire de la Majorité au Référendum et aux élections Présidentielles.

• Le Président doit gouverner en faisant face à une fronde sociale importante car la victoire ne sera pas un raz de marée.
• Le pays peut devenir "ingouvernable", exposant l’Exécutif à des répressions plus ou moins disproportionnées, dans un pays où toute mort d’homme va devenir la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
b) Transition apaisée négociée.
• Le Président renonce à être candidat aux prochaines élections présidentielles et l’annonce officiellement.
• Le Code Electoral est modifié et repousse les élections en 2017, les faisant coïncider avec les législatives.
• L’Assemblée Nationale prépare la mise en œuvre de cette solution pour légitimer la transition en dehors des délais constitutionnels actuels.
• Il est souhaitable de mieux rédiger la close limitant les mandats en précisant que « nul ne peut exercer plus de deux (02) mandats consécutifs » et sans doute, faire passer cette close au titre des articles non modifiables (Art 165).
• La négociation de cette transition peut être difficile et provoquer une fronde sociale à cause de son caractère de "bonus" après deux septennats et deux quinquennats. Seul un renoncement formel et officiel du Président à être candidat peut ouvrir quelque chance à cette solution.
• La solution a l’avantage de donner un peu plus de temps à tout le monde :
Le Président pour se retirer
La Majorité pour se préparer
L’Opposition pour s’organiser.
• L’exécutif dans ce cas de figure, est nécessairement un Gouvernement d’Union Nationale dont la mission majeure est de préparer les élections.
• Ce Gouvernement d’Union Nationale sera présidé par un Premier Ministre neutre (Société Civile )
• Un consensus au niveau des Partis politiques pour cette solution peut faciliter la gestion de la fronde sociale qui sera quand-même là.
• L’immunité reste toujours acquise, alors que les scenarii de défaites peuvent la remettre en cause.
• C’est une porte de sortie honorable, mais moins grande que dans le scénario d’honneur.
• Ce retard dans la disponibilité peut handicaper le Président pour les postes internationaux. De plus, ce scénario le rend moins attrayant pour tous ceux qui l’attendaient du côté de la grande porte.


4. LE SCENARIO CATASTROPHIQUE : L’ARBITRAGE DE L’ARMEE


En cas de grave désordre un coup d’Etat et l’avènement d’un régime d’exception peut toujours se présenter
Soit avant 2015
Soit après 2015 (sortie à la TANDJA).
Dans cette remise en cause du Régime Constitutionnel, il n’y a aucune garantie et pour personne :
Le Président
La Majorité
L’Opposition
Le Pays.
La sous Région
En Conclusion.
S’il faut prendre en compte la mobilisation de la Majorité, il faut également prendre au sérieux :

La mobilisation de l’Opposition
L’implosion du CDP
Les élections partielles de l’Arrondissement n°4 de Ouagadougou.
Entre les « flatteurs » et les opposants « épidermiques », il faut savoir discerner et écouter les voix de la sagesse, de la vérité et de l’amour du bien commun, et du patriotisme.


Leçons à tirer et recommandation


1 La crise politique est bel et bien réelle si l’on se fie à la conjoncture nationale dominée par l’implosion du CDP, la radicalisation des positions et du verbe quant aux déclarations portant sur les articles 37, 49 et 78.

2 Pour endiguer les méfaits et les risques potentiels qui pourraient en découler, il fallait entreprendre une action pour calmer le jeu. C’est dans ce sens, que le groupe de la Médiation interne s’est autosaisi du problème. Elle a échoué face aux positions intransigeantes et inconciliables des parties prenantes.

3 Le groupe de médiation interne n’éprouve, cependant, aucun regret de s’être impliqué pour proposer un dialogue en vue de préserver la paix et la cohésion sociale. Le groupe de médiation estime avoir joué sa partition par devoir moral de citoyen conscient et responsable face à de potentiels troubles sociaux.


4 Le groupe de médiation note, toutefois, que chaque camp, en comptant ses partisans, surestime ses forces et s’approprie le rapport de force sur le terrain politique. Ce faisant, chaque camp, affûte ses armes, élabore ses stratégies et déroule son dispositif de campagne.

5 Le groupe de médiation lance un appel à tous les acteurs politiques pour que, dans un sursaut de patriotisme, de pragmatisme et de responsabilité, ils placent l’intérêt supérieur de notre pays au-dessus de toute autre considération afin de préserver la paix, la stabilité et la cohésion sociale. Cet appel s’adresse :

En premier lieu au Président du Faso pour plus de sagesse, d’honneur et de crédibilité dans la préservation des acquis diplomatiques, démocratiques, sociaux et économiques de notre pays.

Ensuite, aux acteurs politiques de tout bord pour plus de patriotisme, de responsabilité et d’amour du bien commun pour éviter des dérapages et des débordements pouvant conduire à des troubles graves et à des violences.

6 Il y va de la paix, de la stabilité, de la crédibilité, de la notoriété et de la renommée de notre pays tant sur le plan national que sur le plan international.
Dieu bénisse et sauve le Burkina !

Extrait du rapport publié par le groupe de médiation auto-saisie, le 10 mars 2014 à Ouagadougou.

 Commentaires