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L`Observateur Paalga N° 8575 du 10/3/2014

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Médiation interne : 3 minutes chrono pour une reprise ?
Publié le lundi 10 mars 2014   |  L`Observateur Paalga


Jean-Baptiste
© Autre presse par DR
Jean-Baptiste Ouédraogo, porte-parole de la médiation interne


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Depuis le 30 janvier 2014, à l’image du cycliste exténué, Jean- Baptiste Ouédraogo pédale dans la choucroute. Depuis ce jour où le médecin-pédiatre a troqué momentanément la blouse contre la tunique de médiateur, on se demandait qu'est-ce qui a pu bien le pousser dans cette galère. Lui et trois personnalités religieuses : Mgr Paul Ouédraogo, pasteur Samuel Yaméogo et El Hadj Mama Sanon. Il s'agissait pour le facilitateur JBO et ses pairs de trouver la recette à même d'éradiquer les germes de l'article 37 et du Sénat. En aménageant une porte de sortie honorable pour le président Blaise Compaoré en fin de mandat en 2015. Jusque-là, ce quatuor, devenu trio avec la démission du pasteur Samuel Yaméogo, n’a pas pu faire mouche. Depuis, ça rame, ça, tels des galériens, et rien n'avance. Pénible ! Que d’écueils en effet!
Après la rétractation du pasteur le 3 février, est intervenue, deux jours après, la suspension de la séance sur demande de la majorité présidentielle. Motif : pour mieux se concerter. Enfin, l’estocade finale a porté la signature des représentants de l’opposition qui, le 10 février 2014, ont exigé qu’Assimi Kouanda et les siens leur présentent un mandat de Blaise Compaoré avant la poursuite des travaux. Requête jugée irrecevable par le camp adverse.
Au cours d’un point de presse, c’était le 6 mars dernier, le chef de file de l’opposition burkinabè, Zéphirin Diabré, avait justifié l’exigence du mandat du premier des Burkinabè en ces termes : la médiation étant de l’autosaisine, la production d’un mandat par le président du Faso indiquera qu’il fait foi à "la médiation, que les propositions que l’on dit émanant de lui viennent vraiment de lui et qu’il est prêt à se conformer aux conclusions des discussions et à les mettre en œuvre". Pour opposition flouée, engagement du pouvoir n'est pas héritage. Beaucoup d'acteurs de la scène politique et de la société civile gardent peut-être en mémoire un fâcheux précédent : le tour pendable qui leur a été joué dans la mise en œuvre des recommandations du Collège de Sages, dont trois personnalités parmi les médiateurs ont été membres. Il sied de préciser que ce Collège de Sages a été créé le 1er juin 1999, suite à la grave crise consécutive à l’assassinat du Directeur de publication de l’Indépendant, Norbert Zongo. Les propositions qui avaient été faites au Président du Faso ont porté, entre autres, sur la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux. Chose inscrite depuis dans la Loi fondamentale. Mais de nos jours, on sait ce que le pouvoir pense de cette disposition constitutionnelle : antidémocratique.
Lors de sa visite pour constater l’état d’avancement des travaux de cette médiation interne, qui n’avancent vraiment pas, le Premier ministre, Tiao, embouchant presque la même trompette que les représentants du pouvoir dans la médiation, fera remarquer que l'exigence de l'opposition n'a pas sa raison d'être, d’autant que le chef de l’Etat est au-dessus des institutions et que le plus important, c’est que les acteurs aillent au-delà des préalables et se parlent. Argument massue. En effet, au regard de la Constitution, le président du Faso, une fois élu, est soustrait à toute appartenance politique. Mais respect des textes pour respect des textes, c'est la même loi fondamentale qui interdit à l'hôte de Kosyam une autre candidature après l'échéance de 2015.
C’est en principe aujourd’hui que reprend la rencontre entre les trois parties que sont les médiateurs, l’opposition et les représentants du parti au pouvoir. La parfaite communion sera-t-elle au rendez-vous, comme l’a souhaité le chef du gouvernement? Rien n’est moins sûr, tant les positions semblent tranchées. "Le chef de l’Etat n’est qu’au-dessus des parties... Il n’y a que les monarques qui sont au-dessus des institutions... Si nous allons à la réunion le 10 mars et qu’il n’y a pas de mandat, la rencontre ne durera pas plus de trois minutes", a, pour sa part, prévenu le chef de file de l’opposition burkinabè, lors d’un point de presse, à quatre jours des retrouvailles. Néanmoins, il est permis de se demander de quoi va accoucher cette énième réunion, après un mois d’interruption sur fond d'intransigeance de part et d'autre : on ne voit pas l’opposition revenir sur sa décision, et le risque est grand que les différentes parties se retrouvent chez les "Sœurs" (Ndlr : les réunions se tiennent au Centre d’accueil Marie-Immaculé de la paroisse Jean-XXIII à Ouagadougou) pour seulement s’accorder sur leurs désaccords.
Cette rencontre risque alors de sonner le requiem de la médiation interne. Et si tel était le cas, le pédiatre Jean-Baptiste Ouédraogo sera alors obligé d’enterrer ce bébé dont la paternité est attribuée à tort ou à raison au locataire de Kosyam. Et ses premiers vagissements ont écorché bien de tympans. En effet, en appelant urbi et orbi à un "lenga" présidentiel, la facilitation n'a pas facilité, c'est le cas de le dire, sa mission. Alors, la rencontre d'aujourd'hui sonnera-t-elle comme le chant du cygne de la médiation ? Sera-t-elle l'ultime tentative de réanimation avant l'établissement du constat de décès ? Après quoi, le docteur JBO s’en retournera dans sa clinique pour s’occuper de petits malades plus commodes. Que la médiation reprenne de plus belle ou qu’elle soit enterrée, notre position restera la même ; celle que nous avions du reste donnée dans notre Grille de lecture du 10 février dernier et qui est : "Le fin mot de toute cette histoire revient à Blaise (...). C’est à lui que revient le fin mot de la médiation. S’il annonce publiquement qu’il ne s’octroiera ni un autre mandat, ni une rallonge après l’échéance de 2015, personne dans son camp ne trouvera à redire (É) Considéré par ses thuriféraires comme le "père du renouveau démocratique", Blaise a encore une autre opportunité d’inscrire son nom en lettres d’or dans la mémoire collective (...)".

La Rédaction

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