Une délégation du Ministère de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, avec à sa tête le ministre Mahama Zoungrana, a effectué une visite de terrain sur les sites irrigués de Zoungou et Talembika dans le Ganzourgou, dans la région du Plateau central, le 3 mars 2014.
La campagne agricole sèche bat son plein au Burkina Faso. Afin de recueillir les doléances et féliciter les agriculteurs, le ministre de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana a entamé une tournée de terrain. C’est ainsi que la journée du lundi 3 mars a été consacrée à la région du Plateau central. Là-bas, le ministre et sa délégation se sont rendus sur les sites irrigués de Zoungou et Talembika dans la province du Ganzourgou. En effet, sur le premier site, la délégation a été conduite par la directrice régionale de l’agriculture, Gisèle Tapsoba, qui a présenté aux visiteurs, les différentes cultures de contre-saison. A Zoungou, c’est le groupement Teeg-Wendé réuni, dans la production de riz sur une superficie de 90 hectares, avec 1120 membres dont 600 femmes et 520 hommes. En plus du riz, l’on a constaté la culture du chou, de l’oignon, de la tomate, du concombre, de la courgette, de la laitue et de l’aubergine sur une superficie de 55,75 hectares. Cependant, les populations par la voix du président du comité d’irrigation, Moussa Kaboré, ont évoqué un certain nombre de difficultés qui empiètent sur la rentabilité de la plaine. Ainsi, il a déploré la défectuosité de la vanne qui n’arrive plus à contenir l’eau du barrage, l’insuffisance de l’eau d’irrigation, l’ensablement accéléré du barrage et la détérioration progressive de la digue de protection. Outre ces obstacles, le président du comité a avancé le problème de la détérioration du canal de drainage des eaux, l’absence de magasin de stockage des semences et surtout ‘’l’éternel’’ problème d’écoulement des produits. A toutes ces préoccupations, le conseiller technique du ministre, Alain Nagnan, a dit avoir pris bonne note et que son département essayera de résorber ces difficultés selon les besoins. « Nous allons résoudre vos doléances en fonction de nos moyens financiers », a ajouté M. Nagnan. Après la plaine de Zoungou, le cap a été mis sur le périmètre irrigué de Talembika, dans la commune rurale de Zam. Sur ce site, le premier responsable du département en charge de l’agriculture, Mahama Zoungrana, a pu constater de visu les réalités que vivent les populations. Toujours en compagnie de la directrice régionale de l’agriculture du Plateau central, l’équipe des visiteurs a pris connaissance à travers un exposé, des potentialités agricoles et économiques de cette partie de la région. « Les producteurs de la région ont pu emblaver 2674 hectares de cultures maraîchères sur une prévision de 3258 hectares, soit un taux de réalisation de 82% », a laissé entendre Mme Tapsoba. En plus, il est ressorti de sa présentation que le comité d’irrigants créé en 2008, est fort de 76 membres dont 51 hommes et 25 femmes. Le site possède aussi un magasin de stockage d’oignon de 12 tonnes, construit en 2010. En plus des produits cultivés à Zoungou, le site regorge aussi de maïs, de piment et de gombo.
Le président du comité d’irrigation de Talembika, Ousmane Kaboré a salué la présence du ministre avant de lui faire part de leurs doléances.
L’écoulement des produits par le désenclavement
Selon lui, les difficultés majeures sont la non-fonctionnalité du réseau d’irrigation et le crucial problème de route qui rend difficile l’accessibilité du site surtout en période hivernale. « Nous estimons notre rendement annuel à environ 500 000 000 F CFA par an. Nous avons des problèmes d’engrais, d’intrants et notre périmètre n’est pas entièrement aménagé ; la route n’est pas praticable, ce qui fait que nous avons des difficultés pour la commercialisation de nos productions », a déploré le président du comité d’irrigation. Et de poursuivre : « Nous souhaitons voir le prix des subventions des tracteurs baisser et demandons également des tuyaux d’irrigation et la réhabilitation de notre groupe d’irrigation ». Le ministre après avoir écouté toutes ces présentations, a félicité l’ensemble des populations pour leur engagement à occuper les différents points d’eau. Il s’est aussi réjoui du niveau de technicité des agriculteurs, toute chose qu’il attribue au savoir-faire des techniciens du Ministère de l’agriculture, ce qu’il a aussi salué au passage. M. Zoungrana a souhaité que les producteurs se regroupent en associations et fédèrent leurs forces afin d’éviter les méventes lors de la commercialisation des produits.
« Il faut que vous arrivez à vous organiser afin de pouvoir imposer les prix aux commerçants. Nous allons étudier la possibilité de créer une centrale d’achat afin de stocker les engrais et les intrants dans le but de baisser les prix des produits », a suggéré le ministre. Par la suite, des prix ont été décernés aux producteurs innovants de la région. Ces prix étaient composés entre autres, de charrettes, de matériels de conservation, d’engrais, de motopompes, de tuyaux et de machines d’irrigation.