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Sidwaya N° 7616 du 5/3/2014

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Suivi de la campagne d’exploitation faunique dans l’est: les acteurs plaident pour le renforcement de leurs capacités
Publié le jeudi 6 mars 2014   |  Sidwaya




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Du 28 janvier au 2 février 2014, une délégation du Ministère de l’Environnement et du Développement durable, conduite par le Directeur général des forêts et, de la faune (DGFF), Valentin Pascal Tientega, a effectué une tournée dans les concessions et campements de chasse dans les provinces de la Kompienga, de la Tapoa et du Gourma, dans la région de l’Est.

Au total, 9 concessions et campements de chasse de la région de l’Est ont été visités dans le cadre du suivi de la campagne d’exploitation faunique 2013/2014. Cette supervision a pour objectif de s’assurer de la mise en œuvre des activités de gestion des aires protégées concédées par l’Etat à des opérateurs privés, d’apprécier le niveau d’exécution des réalisations de la composante 2 du Programme d’appui aux parcs de l’entente(PAPE), d’échanger avec les acteurs de terrain que sont les agents forestiers, les pisteurs, les concessionnaires de chasse, les autorités administratives.
De la réserve faunique présidentielle de Pama au campement du buffle Yeryanga Safari à la zone cynégétique de KonKombouri en passant par le parc national d’Arly, la concession Gobnangou Safari à Koakrana, la réserve de biosphère transfrontalière W, le campement de la Palmeraie situé à Diapaga, le campement Ougarou de Matiacoali, au campement Yentengou à Namoungou, soit plus de 1300 km de routes et de pistes parcourues, partout le constat est le même : concessionnaires et conservateurs de ces aires protégées utilisent des groupes électrogènes et des plaques solaires pour l’approvisionnement des points d’eau indispensables aux animaux sauvages, et développent de part et d’autre, des stratégies d’appoint de camouflage du matériel de forage pour limiter les éventuels dommages de la source d’alimentation par les éléphants.
Ils réalisent des brûlis périodiques précoces en vue d’avoir de l’herbe fraîche en saison sèche, entretiennent et multiplient également les pistes pour faciliter l’accès à la zone pour les besoins de surveillance, de la chasse et du tourisme de vision.
Des miradors sont construits pour l’observation des animaux, mais surtout dans le cadre de la lutte contre le braconnage.
Plus d’une dizaine d’éléphants braconnés
en moins de 3 mois

Le braconnage a constitué le sujet principal des échanges entre les agents forestiers et les pisteurs rencontrés à toutes les étapes par les membres de la mission conduite par Valentin Tientéga, Directeur général des forêts et de la faune (DGFF). Le gouverneur de l’Est, Bertin Somda et le maire de Pama, Fréderic Honadja déplorent les incursions dans les aires protégées qui se terminent en conflits hommes /faune. Le braconnage et les agressions contre les acteurs en charge de la gestion de la faune ont pris de l’ampleur dans les réserves fauniques de l’Est qui couvrent une superficie d’environ 1.079.746 ha, soit 30,43% de la superficie totale des aires fauniques du Burkina Faso, a affirmé Paul Djiguemdé, directeur régional de l’environnement et du développement durable. A titre d’exemple, 10 hippopotames sont morts en 2013 pour des causes encore non élucidées et une dizaine d’éléphants braconnés en moins de 3 mois, rien que dans les réserves de faune de l’Est. Pour lutter efficacement contre ce phénomène, les agents forestiers préconisent le renforcement de leurs effectifs, mais également de leurs moyens logistiques, du carburant, de l’armement et des infrastructures.
Les pisteurs ou éco-gardes ont sollicité, de leur côté, la mise en œuvre du décret relatif à leur statut (carte d’identité, tenue de travail), le relèvement de la prime de pistage qui est de 4000F dont 2000F pour le pisteur, l’autre moitié étant reversée au compte du trésor public. Ils disent attendre aussi de l’Etat un permis de port d’arme pour assurer en premier lieu leur propre sécurité contre les braconniers mieux armés, un équipement de vélo, et la construction de locaux décents pour les postes forestiers.
Les concessionnaires privés ont reconnu la justesse des doléances soumises au département de l’environnement, eux qui sont obligés de voler au secours des services forestiers dans le cadre de la protection des ressources fauniques. Pour Hanna Toufic, Benjamin Bassono, Dermé Moumouni, Idani Abdoulaye, l’Etat doit assurer les activités régaliennes en mettant plus de moyens pour la surveillance des aires protégées et l’appui-conseil dans le développement de leurs activités, car "plus la réserve faunique du Burkina est fournie, plus il y aura des visiteurs et chasseurs et plus cela rapportera des devises pour le pays, sans compter l’impact socio-économique au sein des populations riveraines".

Il faut renforcer
les acquis

A travers les échanges, le directeur général des forêts et de la faune et Pierre Kafando, directeur de la faune et des chasses ont expliqué que la majorité des préoccupations posées trouveront une réponse dans l’application du code forestier dont certaines dispositions prévoient le recrutement d’un personnel auxiliaire des forestiers que sont les éco-gardes. Il en est de même du dédommagement des dégâts causés par la faune dans les villages riverains dont un texte réglementaire est en cours d’adoption. Quant à l’amélioration des conditions de travail des agents, le gouvernement vient d’adopter en conseil des ministres un dossier introduit par le ministre de l’Environnement et du développement durable sur l’état des lieux de l’environnement avec un besoin de financement de plus de 25 milliards de FCFA comme mesures urgentes en faveur de l’environnement. La relecture de certains textes réglementaires est prévue en 2014 et permettra également d’améliorer le volume des recettes générées par le secteur forestier et principalement, de la faune. Et pour une gestion efficiente des parcs et des concessions de chasse, ils ont prôné l’instauration d’un dialogue permanent entre les concessionnaires, pisteurs, agents forestiers, Comités villageois de gestion de la faune (CVGF) et collectivités territoriales, ainsi les droits et devoirs de chacun des acteurs seront toujours rappelés et recadrés au cours des concertations. Selon Lamoussa Hebié, coordonnateur du Programme d’appui aux parcs de l’Entente (PAPE), les interventions du PAPE dans les parcs W et d’Arly permettront de renforcer le rôle de poumon écologique de ces deux parcs, situés au cœur du complexe. Toutefois, il rassure que le programme qu’il pilote examinera les possibilités de prendre en compte les aspects liés au renforcement des capacités techniques et de lutte antibraconnage. Cette sortie aura permis de signifier aux acteurs de terrain que le Ministère de l’environnement et du développement durable est sensible à leurs conditions de travail et par conséquent, ne les oublie pas. Et comme n’a cessé de le répéter le DGFF, « quand des sourds muets sont éloignés les uns des autres, ils se jettent des cailloux ». Cette barrière relationnelle a été donc franchie avec les acteurs et partenaires fauniques de la région de l’Est.

DCPM/MEDD

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