Le délibéré du procès sur l’identification de la tombe exacte du président Thomas Sankara a été reporté au 2 avril 2014. Alors que sa décision était très attendue, le mercredi 5 mars, le tribunal correctionnel a reporté son verdict pour «des instructions complémentaires ».
Après plusieurs autres délibérés, le tribunal correctionnel a renvoyé celui de l’affaire Thomas Sankara au 2 avril prochain pour « instructions complémentaires». Plus clairement, le tribunal a demandé la production de 5 pièces à savoir, une ordonnance rendue par le juge d’instruction en 1998, l’arrêt Numéro 14 de la cour d’appel de Ouagadougou rendu le 26 janvier 2000 et du recours de l’Etat burkinabè en date du 30 juin 2006. Il y a aussi la décision du comité interne et enfin la recommandation et le rapport intégral du rapporteur qui a été adressé à la 92e session du comité international des Nations Unies. Sur l’utilité de ces pièces, le conseil de la famille de Thomas Sankara pense que le tribunal n’en a pas besoin pour ordonner l’expertise. « Nous ne pensions pas que pour ordonner l’expertise d’une tombe on ait besoin véritablement de ces pièces. Mais s’il estime que ces pièces sont indispensables pour qu’il rende sa décision, on lui rendra ces pièces », a laissé entendre Me Ambroise Farama, un des avocats du conseil de la famille Sankara. Pourquoi l’utilité de ces pièces requises par le tribunal n’a pas été perçue par le juge de la mise en état ? Si le juge de la mise en état n’en a pas fait cas, n’est-ce pas parce qu’il juge ces pièces non nécessaires ? Quelle importance le tribunal accorde à ces pièces ? Autant de questions que le conseil de la famille Sankara et les sympathisants du président se sont posés et en attendent d’en savoir davantage lors du délibéré du 2 avril prochain. Mais d’ici là, le conseil de la famille Sankara a sa réponse qui est que le tribunal n’a pas besoin de ces pièces pour dire où exactement repose le corps du président Thomas Sankara assassiné le 15 octobre 1987. « Le dossier a fait l’objet d’une mise en état. Il appartenait donc au juge, en charge de la mise en état, lorsqu’il estime que dans l’instruction d’un dossier y a des éléments qui manquent de demander à toutes les parties de produire les pièces qui sont indisponibles pour prendre la décision. Mais cela n’a jamais été demandé par le juge chargé de la mise en état. Et c’est le tribunal en charge de rendre le verdict qui demande ces pièces ! Nous allons lui communiquer ces pièces et il nous dira en quoi elles lui sont utiles pour rendre sa décision » a , rassuré Me Ambroise Farama qui a fait constater que le dossier avance lentement et difficilement et que cela est inquiétant. « Vous constatez que la procédure avance lentement et difficilement. Cela nous préoccupe de savoir que le tribunal trouve indispensable ces pièces pour permettre à la famille de Thomas Sankara de connaître sa tombe. ça nous inquiète que le tribunal pense que ces pièces soient indispensables pour que le peuple soit éclairé sur cette quête de lumière et de vérité réclamée depuis longtemps ».