Le ministre de la Santé, Lené Sebgo, entouré de ses collaborateurs immédiats a animé une conférence de presse sur la méningite et la rougeole le lundi 3 mars 2014 à Ouagadougou. Aux hommes de médias, il a fait le point sur l’état des deux pathologies au plan national et les mesures déployées pour y remédier. Avec 816 cas suspects dont 82 décès, on retient que la situation épidémiologique n’est pas inquiétante.
Après le précédent point de presse sur le paludisme et la dengue, Lené Sebgo et son staff ont encore rencontré les communicateurs au ministère de la Santé pour leur donner des informations sur la lutte contre la méningite et la rougeole, deux maladies à potentiel épidémique. S’agissant de la méningite, le ministre a rappelé qu’elle est une inflammation des méninges. Elle est une maladie grave et mortelle dans la plupart des cas d’origine bactérienne ou virale.
Les formes les plus redoutables, a-t-il précisé, sont les méningites à méningocoques. Chez l’adulte, cette pathologie se manifeste par une fièvre ; des maux de tête ; une raideur de la nuque ; une peur de la lumière ; une altération de la conscience. Chez les nourrissons, en plus de la fièvre, on note un bombement de la fontanelle ; un plafonnement du regard ; une nuque molle et des convulsions.
La méningite peut rendre sourd, muet, aveugle, ou donner lieu à des troubles neuro-moteurs. L’Afrique subsaharienne connue pour être la «ceinture de la méningite» s’étendant du Sénégal jusqu’à l’Ethiopie est lourdement frappée par les épidémies.
Au Burkina, de décembre à juin, on observe une recrudescence des cas de méningite pouvant engendrer des épidémies. En 2010, une campagne de vaccination de masse préventive avec le vaccin conjugué A a été organisée par le Burkina Faso avec l’appui de l’OMS. Cette année, pour faire face à une éventuelle épidémie de méningite, les autorités ont adopté en Conseil des ministres le 18 septembre 2013, un plan de préparation et de riposte d’un coût total de 2 441 499 535 f CFA.
Il vise le renforcement de la surveillance épidémiologique, l’amélioration des capacités des laboratoires, la prise en charge correcte et gratuite des cas, les vaccinations réactives en cas d’épidémie, la communication et la coordination. Entre autres actions menées dans le cadre de ce plan, il y a le suivi hebdomadaire de la tendance épidémiologique de la méningite à tous les niveaux ; la surveillance au cas par cas de la méningite ; la sensibilisation des populations afin d’adopter des mesures préventives à travers des messages radiodiffusés et télévisés…
Des mesures pour éviter la multiplication des foyers
En cette saison épidémique, la situation épidémiologique se présente comme suit. Au cours des huit premières semaines de 2014, le Burkina a enregistré un cumul de 816 cas suspects de méningite dont 82 décès. Deux districts (Houndé, semaine 1 à 3 et Boussé, semaine 7) ont franchi le seuil d’alerte de 5 cas pour 100 000 habitants. Dans les deux districts, le pneumocoque est le germe prédominant selon les résultats de laboratoire. En somme, a confié le ministre Sebgo, la situation épidémiologique n’est pas inquiétante. Toutefois, les mesures de prévention doivent être renforcées tant au niveau individuel que collectif.
Pour ce qui est de la rougeole, maladie éruptive fébrile d’origine virale transmise par voie aérienne d’une personne à l’autre à travers les gouttelettes contaminées, elle se manifeste par une fièvre, une éruption généralisée maculopapulaire et de la toux, un rhume ou une conjonctivite. La situation épidémiologique de la rougeole du 1er janvier au 23 février 2014 est marquée par la détection de trois foyers suspects de rougeole dont un foyer dans le district sanitaire de Diapaga avec 437 cas dont 2 décès, un foyer dans le district sanitaire de Bittou avec 48 cas dont 0 décès et le troisième foyer localisé dans le district sanitaire de Pouytenga avec 22 cas et 0 décès.
Des investigations se poursuivent en vue d’établir les caractéristiques essentielles des différents foyers épidémiques et apporter une riposte conséquente. Le ministère de tutelle accorde un intérêt particulier à la lutte contre la méningite. La rougeole, selon les spécialistes, demeure un problème de santé publique au Burkina malgré la mise en œuvre des campagnes de vaccination. Des mesures sont déjà prises sur le terrain pour endiguer le fléau et éviter une multiplication des foyers.