L’opérateur économique émérite, El hadj Lamoussa Balima, est décédé ce lundi à Ouagadougou à l’âge de 81 ans. L’inhumation a eu lieu le mercredi 7 novembre 2012.
Très proche de la famille du président du Faso, le vieux Balima était l’un des plus grands commerçants de la ville de Bobo-Dioulasso d’après les indépendances. Sa disparition a créé l’émoi parmi les opérateurs économiques qui ont déserté étals et boutiques pour se retrouver devant son domicile à Diarradougou (secteur n°2) le mardi 6 novembre 2012.
Né en janvier 1931, Lamoussa Balima a quitté son Tenkodogo natal en 1946 pour s’installer au quartier Koko de Bobo-Dioulasso. Une seule rencontre a changé le cours de son destin et fera de lui l’un des opérateurs économiques les plus prospères de la ville de Sya. Son 3e fils, Oumar Balima, explique que son père a rencontré un Blanc avec qui il a pu travailler comme commis pendant 4 à 5 ans. « Le Blanc lui a permis d’enlever des cartons de lait et de savon à 10 F pour revendre à 15 F afin d’avoir 5 F de bénéfice. Le colon a recommandé Balima Lamoussa à ses amis de Banfora qui sont venus directement acheter le lait auprès de lui. Ce bénéfice lui a permis de faire un chargement. C’est de là que tout est parti », se rappelle le fils. Son activité s’est étendue progressivement à la distribution du sucre, de la cigarette jusqu’à ce qu’il se constitue un vaste domaine foncier autour du marché central de Bobo. Il est le bailleur de la plupart des grands commerçants dudit marché. Mais c’est surtout par ses actions de bienfaisance que l’homme est connu dans la ville. Soutiens multiformes au monde des affaires, à la communauté musulmane, réfection de ponts cassés dans son quartier… , telles sont quelques-unes de ses actions discrètes au profit du plus grand nombre. Aux yeux de plusieurs témoins, Il est « le poumon économique » de la ville de Bobo pour avoir su créer le cadre approprié pour que les commerçants ainsi que les services étatiques y trouvent leur compte. « Nous sommes nés trouver les gens parler de ses bonnes œuvres autour de nous », a témoigné Oumar Balima. Les fils apprécient de leur père, des valeurs d’humilité, de considération pour l’être humain sans exclusive qu’il a su leur inculquer. La 2e épouse du vieux, Kadjatou Djénépo ne trouve pas assez de mots doux pour son défunt mari. « C’est un fils du paradis, un homme bien, un père exemplaire, très pieux et tolérant. Il est tellement discret que je ne parlerai pas, même en son absence, de ce qu’il a fait de bien pour les populations », a-t-elle dit. "Je connais le vieux depuis le temps de la Révolution où nous étions des CDR (NDLR : Comité de défense de la révolution) du marché de Bobo". Responsable des usagers du grand marché de Bobo, Salif Kouanda dit Ladji Commissaire ne tarit pas d’éloges à son ancien mentor. « Il est le 2e plus grand opérateur économique de la ville de Bobo-Dioulasso.
Il a beaucoup conseillé, donné un coup de main à des commerçants qui étaient dans sa cour. Nous avions l’habitude de venir en délégation pour lui rendre une visite de courtoisie chaque année », a indiqué M. Kouanda. La Première dame, Mme Chantal Compaoré, a présenté ses condoléances à la famille du vieux Balima le mardi 6 novembre 2012 en milieu de journée, avant même l’arrivée de la dépouille mortelle de Ouagadougou. L’enterrement a eu lieu le mercredi 7 novembre à 16 heures au nouveau cimetière municipal de Bobo-Dioulasso. Il laisse derrière lui, une vingtaine d’enfants et deux épouses éplorés.