La salle de conférences de la direction régionale des Enseignements secondaire et supérieur du Plateau central a abrité, du 24 au 28 février 2014, un atelier de formation sur la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines. Initié par la direction de l’éducation en matière de population et de citoyenneté du ministère des Enseignements secondaire et supérieur, cet atelier a regroupé une trentaine d’enseignants du post-primaire et du secondaire des régions du Centre-nord et du Plateau central.
Parmi les problèmes de population, ceux liés aux pratiques socioculturelles sont les plus délicats, dans la mesure où ces pratiques sont sous-tendues par des valeurs. C’est le cas des Mutilations génitales féminines (MGF) considérées comme une forme de violence faite aux filles et aux femmes. Malgré les nombreuses actions entreprises par les différents acteurs impliqués dans cette lutte, la pratique de l’excision qui est l’une des formes de MGF la plus répandue au Burkina Faso persiste. Son éradication suppose un changement de mentalité qui s’inscrit sans doute dans le long terme. L’adoption d’attitudes positives passe nécessairement par les structures d’éducation et de formation qui sont des cadres propices à l’acquisition de connaissances et à la prise de conscience susceptibles d’impulser le changement de comportements.
C’est dans cette optique que l’inspecteur Frédéric Armand d’Almeida, représentant le directeur régional des Enseignements secondaire et supérieur du Plateau central, a affirmé lors de la cérémonie d’ouverture que le présent « atelier se tient à un moment crucial de la lutte contre la pratique de l’excision dans le monde de l’éducation où l’enseignant joue un rôle très important dans la promotion de l’abandon de la pratique de l’excision auprès des élèves ». Pour lui, les contenus de la formation pourront permettre aux participants qui sont, entre autres, des professeurs de SVT, français, histoire-géographie et de philosophie, d’être aptes à jouer un rôle très décisif dans la promotion de l’abandon des MGF dans les lycées et collèges. L’inspecteur Saïdou Ouédraogo, directeur de l’éducation en matière de population et de citoyenneté, a, quant à lui, présenté l’atelier comme étant « un cadre pour le renforcement des capacités des enseignants du post-primaire et du secondaire des régions du Plateau central et du Centre-nord à l’utilisation du module pour la promotion de l’abandon des MGF au Burkina Faso». Il a ensuite fait ressortir dans son discours que les autorités politiques et administratives considèrent la pratique de l’excision comme un fléau national dont l’ampleur couvre toute l’étendue du territoire du Burkina Faso. C’est pourquoi, elles se sont engagées à la combattre en vue de son éradication définitive à travers d’une part la mise en place de certaines structures telles que le SP/CNLPE, d’un numéro vert à l’attention des populations pour dénoncer les cas ou tentatives de pratique de l’excision et d’autre part à travers des instruments juridiques tels que l’introduction dans le code pénal burkinabè d’articles relatifs à la répression de la pratique. Au cours de la formation, les participants ont ainsi reçu des explications sur les fondements de la pratique de l’excision et ses conséquences et les stratégies de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes. Cet atelier a également permis aux participants de renforcer leurs capacités à l’utilisation des méthodes de résolution de problèmes et de clarification des valeurs pour l’élaboration de fiches de leçons, à construire des instruments d’évaluation des apprentissages dans les domaines psychomoteur et socio-affectif et enfin à mieux appréhender l’utilité de chaque matériel didactique élaboré pour l’utilisation du module sur l’abandon des MGF dans les programmes scolaires au Burkina Faso.