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Le Quotidien N° 1004 du 4/3/2014

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Assimi Kouanda aux journées parlementaires du CDP : « Ceux qui pensent que le rapport de force a changé se trompent lourdement »
Publié le mercredi 5 mars 2014   |  Le Quotidien


Députés
© aOuaga.com par Séni Dabo
Députés CDP : rideaux sur les journées parlementaires
Mardi 4 mars 2014. Ouagadougou. Palais de la culture Jean-Pierre Guingané. Les députés du groupe parlementaire Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont clos leurs premières journées parlementaires de l`année 2014 ouvertes la veille sur le thème "Démocratie, dialogue politique et paix sociale". Photo : Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du CDP


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Ouvertes le 3 mars dernier dans un hôtel de la place, les premières journées parlementaires du groupe Congrès pour la démocratie et le progrès se sont refermées, hier 4 mars 2014, au palais de la culture et de la jeunesse Jean Pière Guingané. Une clôture aux allures d’un meeting politique au regard de la forte mobilisation des militants du parti y ayant pris part. Pour des journées parlementaires, ce fut une exception. Contexte national oblige, quand on sait que toutes les occasions sont bonnes pour les partis politiques de sonner le toscin de la démonstration de force par leur assise. Et ce ne sont pas les propos de Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du parti, et de Alain Bedouma Yoda, président du groupe parlementaire CDP, qui diront le contraire. A boulets rouges, ces derniers ont tiré sur les démissionnaires du CDP qui, selon le patron du parti au pouvoir, « ont fini par porter leur préférence sur un mouvement scissionniste ». Pour lui, « ceux qui pensent que le rapport de force a changé se trompent lourdement ».
« Jamais nous (Ndlr : Les Français) n’avons été libres que sous l’occupation allemande ». Reprenant ces propos de Jean Paul Sartre tenus en 1944, vers la fin de la deuxième guerre mondiale, le chargé de communication du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Jonathan Yaméogo, introduisant la cérémonie de clôture des premières journées parlementaires du groupe CDP, dira que « malgré les propos déstabilisateurs en son encontre, le CDP reste fort ». Une assertion qu’il justifie par la mobilisation lors de la clôture des travaux du conclave des députés CDP. En effet, la salle du palais de la culture et de la jeunesse Jean Pierre Guingané était archi-comble. La forte présence des têtes couronnées n’est pas passée inaperçue, car les chefs coutumiers occupaient les 1/3 des places assises, notamment celles du milieu. Les deux extrémités de la salle étaient occupées, elles, par les militantes et militants du Kadiogo qui n’ont pas tari d’applaudissements et de slogans hégémonistes du parti au pouvoir. Un parti qui connait une hémorragie ces derniers temps du fait notamment d’importantes démissions enregistrées. Et c’est pourquoi, ces journées sont d’une importance capitale pour les députés et la direction politique nationale du parti. Journées qui ont été sanctionnées par des débats sur le thème « Démocratie, dialogue politique et paix sociale » animé par des conférenciers dont Jean Didier Somda et Abdoulaye Soma. Le choix de ce thème, dira le président du groupe parlementaire CDP, Alain Bédouma Yoda, « dont l’actualité politique est évidente montre, à souhait, que le groupe parlementaire CDP est en phase avec son peuple qui l’a mandaté pour être son représentant majoritaire à l’Assemblée nationale ». En effet, indique-t-il, « il nous revient principalement de travailler à créer les conditions d’une cohésion, non seulement à l’intérieur du groupe parlementaire, mais également au sein de la majorité présidentielle représentée à l’Assemblée nationale, car cette cohésion est indispensable pour une synergie d’actions avec l’exécutif dans la mise en œuvre des réformes politiques ».
Pour le secrétaire exécutif national du parti, Assimi Kouanda, « la recomposition du paysage politique actuel, résultant de la dynamique démocratique, clarifie davantage les positions, et offre au citoyen une bonne lecture des multiples ambitions et des visées démesurées d’une certaine classe politique ». Le triptyque « démocratie, dialogue politique et paix sociale», thème du conclave des parlementaires du parti au pouvoir, revêt, à en croire Assimi Kouanda, « un sens élevé pour nous, militantes, militants et sympathisants du CDP, parti de paix, de rassemblement, de considération pour tous, de respect des libertés et des différences ».

Assimi Kouanda aux démissionnaires : « Ils ont fini par porter leur préférence sur un mouvement scissionniste »
En dépit des divergences, somme toute normale, poursuit-il, « il nous appartient d’œuvrer résolument à la définition des consensus nécessaires à la réalisation du projet de société du président Faso, auquel notre parti souscrit sans réserve ». Ce faisant, dit-il, « il faut poursuivre le dialogue politique afin que naissent et s’implantent une conception et une approche nouvelles du jeu politique à même de conforter la paix et la cohésion sociale dans notre pays ». C’est pourquoi, dira Assimi Kouanda, « le CDP s’élève contre la prise en otage de la liberté et du devenir du peuple par la promotion de la pensée unique, au mépris même des principes essentiels qui fondent la démocratie ». « La personnalisation et l’appropriation du CDP par certains ex-camarades qui avaient fait de leurs ambitions propres la seule raison de leur adhésion et de leur bataille au sein du parti, foulant au pied l’intérêt général et la considération par le militant, ont fini par les conduire à porter leur préférence sur un mouvement scissionniste et créer un cadre au service de leur programmation politique personnelle », a ironisé le patron du parti au pouvoir pour qui, «ces gens pensent que le rapport de force a changé. Ils se trompent lourdement car la motivation, la détermination et la cohésion dans nos rangs se sont plus que jamais renforcées ». Le secrétaire exécutif national du parti galvanise les débutés: « Vous (Ndlr : les députés) donnez à réfléchir à ces anciens acteurs véritablement dépassés, épuisés, essoufflés, emmitouflés d’autres vêtements, et qui promettent aujourd’hui ce qu’ils ont toujours refusé hier ». Comportement, du reste, que le groupe parlementaire CDP récuse. « Le groupe parlementaire CDP se démarque donc résolument de ceux qui, hier, disaient oui à tout, et qui, aujourd’hui, sans avoir engagé le débat à l’interne, disent non à tout ce qu’ils ont fait adopter par les instances supérieurs du parti », a martelé le chef des députés CDP. Et pour démontrer leur bonne volonté et pour être en phase le thème des journées, les parlementaires du parti ont pris une motion de soutien au secrétariat exécutif national du parti pour sa disponibilité au dialogue politique.

Par Yaya Issouf MIDJA

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