Les pays du Maghreb et du Sahel doivent rester "très vigilants" quant aux menaces que représente le terrorisme et ce en dépit des succès remportés en la matière, a indiqué lundi à Alger un haut responsable africain.
"Ces succès ne doivent pas nous leurrer, il y a une nécessité impérieuse d'alerte, il faut être très vigilants. Les événement de Gao, les opérations de kidnapping d'étrangers qui ont lieu dernièrement, l'utilisation continue des bombes nous donnent une idée sur la situation", a indiqué le directeur du Centre africain d'études et d'enquêtes sur le terrorisme (CAERT), Francisco Caitano Madeïra dans une déclaration citéé par l'APS lors de l'ouverture de l'Atelier sur le renforcement des capacités des pays du Sahel et du Maghreb dans le domaine du contrôle des frontières.
Les experts en sécurité de 13 pays africains participent à cet atelier, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du processus de Nouakchott.
A propos du Mali, M. Caitano Madeïra a estimé que même si ce pays du Sahel a "recouvert son intégrité territoriale et ses institutions dans un processus démocratique (...) les facteurs d'instabilité sont toujours là et les groupes terroristes demeurent actifs sur le terrain".
Pour pallier aux problèmes de porosité des frontières, du trafic en tout genre, de la criminalité transnationale, le directeur du CAERT a recommandé aux pays du Sahel et du Maghreb de coopérer dans le secteur du contrôle des frontières, de partager les informations en temps réel et d'engager des opérations concertées contre le terrorisme.
A travers l'atelier d'Alger, il est prévu, selon le même responsable, de mettre en place un système d'application des lois au niveau des frontières et un système de prévention afin que les organisations terroristes ne puissent pas se réorganiser. Car selon le responsable du CAERT, les points faibles de ces pays peuvent avoir "un impact sur leurs capacités de contrôle", étant donné que les systèmes d'intégration ne sont pas interconnectés avec d'autres institutions de leur pays et à d'autres internationales comme Interpol, les postes frontaliers dépourvus de moyens techniques modernes pour le contrôle des flux et "où l'enregistrement se fait sur un bout de papier", a-t-il déploré.