Meeting MPP à Bobo : l’alternance, tchoco tchoco… (1) #aOuaga

Politique

Meeting MPP à Bobo : l’alternance, tchoco tchoco… (1)

Publié le lundi 3 mars 2014 | L`Observateur Paalga

© Autre presse par DR
Politique : premier meeting du MPP à Bobo
Samedi 1er mars 2014. Bobo-Dioulasso. Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a organisé son tout premier meeting à Bobo-Dioulasso

Vos outils

REAGISSEZ

Vidéos

En tournée dans la région de l`est le mouvement du peuple pour le progrès (MPP) présente à la population les nouveaux entrants dans l`arène politique Burkinabè

- 20/2/2014

Dans le dossier

Activités des partis politiques 2014

Pour leur première sortie officielle depuis l’assemblée constitutive du 25 janvier 2014 ayant porté sur les Fonts baptismaux le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré étaient ce samedi sur les bords du marigot Houet, et ce pour deux raisons : susciter l’adhésion des populations des Hauts-Bassins à leur mouvement et dénoncer les «dérives du CDP susceptibles de conduire le Burkina dans l’abîme». C’était au cours d’un meeting qui a battu le record en matière de mobilisation politique sur le boulevard de l’Indépendance, à Bobo-Dioulasso.

Ceux qui doutaient encore de la bonne foi de ces trois dinosaures de la scène politique nationale depuis leur départ du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) sont définitivement fixés. Tout semble indiquer en effet que le meeting de Bobo-Dioulasso constituait pour ces derniers une tribune pour non seulement entretenir leurs militants des «défaillances» du parti au pouvoir, le CDP, qui, selon eux, serait en train de mettre en péril la stabilité et la cohésion sociales au Burkina, mais aussi exposer aux populations des Hauts-Bassins toutes les raisons de leur rupture avec leurs camarades d’hier. «Nous avons définitivement quitté le bateau CDP, en perdition en haute mer. Un bateau qui ressemble au Titanic alors qu’on le disait insubmersible.

Un bateau désormais sans gouvernail», a déclaré Simon Compaoré. Ce qui est sûr, Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré en avaient gros sur le cœur et ont tenu à le faire savoir en tenant un discours aux allures de défi lancé à leurs camarades d’hier. Sans langue de bois et surtout par des propos souvent très acerbes ils se sont livrés à un véritable réquisitoire contre le CDP et aussi contre la FEDAP/BC, que Salif Diallo présente d’ailleurs comme une association «fantoche». C’est devant une foule surexcitée et véritablement acquise à la cause du MPP que les trois ténors du mouvement se succéderont à la tribune.

Et comme il fallait s’y attendre, le Sénat, l’article 37 et le référendum s’inviteront au débat. Trois sujets brûlants de l’actualité politique du Burkina sur lesquels les trois intervenants du Mouvement du peuple pour le progrès n’ont pas pris de gants pour donner leur opinion dénonçant au passage la «patrimonialisation du pouvoir». A ce propos, Salif Diallo a fait savoir que la délégation du MPP n’est pas venue à Bobo pour une campagne électorale mais pour organiser la résistance afin, a-t-il dit, d’empêcher de faire du Burkina un royaume. Il sera suivi dans sa logique par le président du parti, Roch Marc Christian Kaboré, qui fera remarquer qu’il est inconcevable de laisser «une minorité arrogante continuer à nous narguer», avant de s’appesantir sur la nécessité du changement qui, selon lui, est désormais inéluctable. C’est donc dans un langage de fermeté que ces trois leaders du MPP ont donné leur position sur la situation politique au Burkina. Une position qui s’apparentait à une déclaration de guerre faite au parti au pouvoir.

Car si pour le premier vice-président du MPP le référendum n’est rien d’autre qu’une escroquerie politique, Salif Diallo, lui, va plus loin en martelant que la transition apaisée, «c’est maintenant et non après 2015» avant de conclure en ces termes : «Même si on doit marcher sur notre corps, on va tout faire pour empêcher de faire du Burkina un royaume». Et Simon Compaoré d’enfoncer le clou en affirmant que : «L’alternance en 2015 Tchoco Tchoco…». Des propos qui avaient de quoi électriser cette foule des grands jours, à en juger par ses ovations itératives. Ce qui est sûr, Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré ont séduit leurs militants par leur talent d’orateurs, leur charisme et leur détermination à faire de l’alternance une réalité. Et avec la présence des délégations venues du Tuy, du Kénédougou, les filles du djombèlè de Dioulassoba, les membres du bureau politique national du MPP, le Larlé Naaba Tigré, des représentants de partis d’opposition, des dozos, etc., on peut dire que ce meeting a été un succès, et ce en dépit des couacs organisationnels qui n’ont pas manqué.

Jonas Apollinaire Kaboré

Roch, Salif et Simon

Une arrivée triomphale à Bobo

La capitale économique du Burkina a connu une effervescence politique dans l’après-midi du vendredi 28 février. Bobo-Dioulasso qui a été presque en ébullition avec l’arrivée aux environs de 17 heures, des trois leaders du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP). Un accueil des plus populaires suivi d’une parade dans la ville ont suffit à mesurer le degré de popularité de ces trois démissionnaires du CDP, mais surtout de donner un avant-gout de ce que sera la mobilisation pour le meeting du lendemain.

C’est un cortège de plusieurs dizaines de mètres constitués d’automobilistes, de motocyclistes et de piétons qui finira par s’ébranler sur l’avenue de l’Union européenne, longue d’environ cinq kilomètres. Mais que de cauchemars vécus par les organisateurs qui ont subitement perdu le contrôle de la situation. Même les éléments de la Police nationale venus en appui aux jeunes loubards réquisitionnés pour assurer le maintien de l’ordre, n’ont rien pu faire devant cette foule très compacte et fortement mobilisée pour souhaiter la bienvenue aux trois leaders du MPP. Le dispositif d’accueil mis en place par les organisateurs sera finalement levé.

Car c’est plus la sécurité physique de Roch, Salif et Simon qui semblait désormais les préoccuper. Ce qui est sûr, le comité d’accueil a eu bien raison de revoir sa copie au regard de cette foule qui grossissait au fil des minutes. Issa Dominique Konaté, Paul Millogo, Naba Diané, Madina Sy, Jean-Marc Palm, Raymond Edouard Ouédraogo, Alphousséni Bassolet, Souleymane Sawadogo, etc. qui s’étaient alignés pour le traditionnel «assalamalékoun» se verront obligés de rejoindre leurs véhicules.

Les leaders du MPP en provenance du Tuy n’étant plus autorisés à débarquer de leurs véhicules pour un bain de foule et pour un premier contact avec les populations de Sya. Et tant mieux pour Roch, Salif et Simon qui verront dès leur arrivée, leurs véhicules engloutis par des jeunes et des femmes visiblement très enthousiastes. Lentement mais sûrement, le cortège va progresser pendant un bon quart d’heure avant de s’extirper au milieu de cette foule en délire. La parade pouvait enfin commencer sur certaines artères de la ville de Sya. Et partout où Roch et ses camarades sont passés, ils ont eu droit à des ovations dignes d’une délégation présidentielle avant de rejoindre leur pied-à-terre aux environs de 19 heures.

Jonas Apollinaire Kaboré

Articles associés

L`Observateur Paalga
MPP : de Dioulasso-bâ à Kosyam, la route sera longue

Commentaires