Dans le cadre du suivi et du contrôle citoyen du budget alloué à l’éducation, la Coalition nationale pour l’Education pour tous au Burkina Faso (EPT/BF), à travers ses sections déconcentrées de Bobo, a tenu le 30 octobre dernier un atelier de validation des documents d’étude menée sur ce sujet. La coalition dit avoir observé des irrégularités dans la gestion du budget alloué au secteur éducatif dans les Hauts-Bassins.
Les ressources allouées à l’éducation ayant fait l’objet de transfert au niveau de la commune de Bobo-Dioulasso comme bien d’autres villes, au titre des exercices budgétaires 2011 et 2012 sont-elles arrivées à bon port ? La dotation des Circonscriptions d’éducation de base (CEB) et des écoles en fournitures et autres consommables sont-elles correctes et bien appréciées ? La contribution des partenaires tels que l’Association des parents d’élèves (APE) et l’Association des mères éducatrices (AME) au fonctionnement des écoles ainsi que la collaboration sont-elles connues et appréciées ? Les ressources allouées contribuent-elles à l’atteinte des objectifs attendus ? C’est pour trouver des réponses à ses questions que la Coalition nationale pour l’EPT/BF a initié une étude de contrôle sur le terrain, afin de trouver une réponse crédible à ces préoccupations. L’atelier tenu par cette coalition le mardi 30 octobre dernier à Bobo, était, selon le coordinateur national Tahirou Traoré, le couronnement d’une longue étude qui a parfois connu des difficultés dues au refus de certains acteurs de collaborer. Ceci, afin de mettre à la disposition des autorités compétentes un document fiable. Ce document devant récapituler les acquis et les insuffisances liés à l’exécution du budget alloué à l’éducation et transféré aux communes, était donc au centre des échanges et les participants à l’atelier l’ont parcouru de long en large avant de faire des suggestions et recommandations. Dans ce rapport d’étude, il a été révélé que les ressources allouées à l’éducation et transférées à la commune de Bobo-Dioulasso s’élèveraient à 200 772 000 F CFA pour l’achat des fournitures scolaires. Pour le fonctionnement des écoles, 12 525 000 F CFA ont été alloués à cet effet. 5 274 314 F CFA ont été également alloués pour les réhabilitations et 38 682 000 F CFA pour les investissements. Ce qui donne un total de 257 253 314 F CFA alloués à l’éducation et transférés à la commune de Bobo. Cependant, selon les rapports, des difficultés majeures se poseraient quant à l’appréciation car, certaines CEB comme celle de Bobo 4, n’auraient pas fourni leurs données de 2012. Autres manquements que la coalition a souligné au cours des échanges, c’est l’arrivée tardive des fournitures tout comme la cantine scolaire dans certaines écoles, juste à l’approche des vacances. Toute chose qui ne permet pas l’utilisation optimale des dotations dans les conditions requises. « Après l’analyse de toutes ces données, il ressort qu’il y a toujours un grand écart entre les prévisions et les fournitures scolaires effectivement dotées. La qualité n’est pas aussi satisfaisante tant au niveau des fournitures que des manuels scolaires », relève le rapport de l’étude menée par la coalition au niveau de la commune de Bobo. Au regard de tout ce qui précède comme insuffisances, les participants ont, selon les recommandations du document de l’étude, adopté un certain nombre de suggestions. Il s’agit, entre autres, de la création d’un cadre de concertation entre les autorités communales, les acteurs de l’éducation et la société civile pour une gestion transparente du budget alloué à l’éducation ; de la révision des procédures d’attribution des marchés de livraison des fournitures, manuels et autres matériels ; de la formation des APE/AME ; de l’amélioration de la cantine scolaire, etc.
