Le film "Grigris" du cinéaste tchadien, Mahamat Saleh Haroun, a été servi hier, jeudi 27 février, en avant-première aux cinéphiles de Ouagadougou. Cinquième long métrage du tchadien, le film met en lumière une certaine jeunesse qui se bat pour construire un avenir meilleur. La projection s’est déroulée en présence du réalisateur, de l’acteur principal (Souleymane DEME, danseur burkinabè de la compagnie Irène TASSEMBEDO), le producteur et de nombreux acteurs du monde du cinéma burkinabè.
C’est à l’Institut Français qu’a été projeté l’avant-première de "Grigris". Produit en France, "Grigris" raconte l’histoire d’un jeune homme de 25 ans, paralysé par la poliomyélite durant son enfance, et qui rêve d’être un danseur. Il verra son rêve se briser lorsque son oncle tombera gravement malade. Pour le sauver, il doit travailler pour des trafiquants d’essence.
Dans cette débrouillardise, Il se retrouva sous l’emprise des voyous. Il rencontre Mimi, une prostituée métisse, et les deux finiront par tomber amoureux l’un de l’autre. Fuyant la ville où ils se sentent menacés, Grigris et Mimi arrivent à la campagne. Un horizon se dégage pour eux ; il s’exprime par des élans de solidarité et la possibilité d’une vie heureuse, toute simple, au bord du fleuve.
« Je voulais raconter une histoire sur des trafiquants d’essence que je voyais partout à N’Djaména se livrer à des courses-poursuites. C’est un phénomène assez prégnant que je souhaitais aborder à travers un film. Mais en 2011 lors de mon séjour pour le FESPACO, j’ai assisté à un spectacle et c’est là que j’ai découvert Souleymane. Quand je l’ai vu monté sur scène, je me suis dit que je tenais le protagoniste de mon histoire. Je me souviens qu’à l’époque, il avait les cheveux teints en blond et qu’il avait quelque chose de surnaturel chez lui qui m’a séduit. Cette histoire m’a permis de trouver l’axe d’écriture du film » a relaté Mahamat Saleh Haroun avant d’ajouter que "Grigris lui a couté près d’un milliard de F CFA.
De l’avis de certains cinéphiles, le film est de taille. « Le film traite d’un thème très intéressant. Il expose la vie d’un jeune qui se débrouille, qui vient du ghetto dont les parents sont pauvres et qui se bat pour soigner son oncle. C’est vraiment formidable. C’est un exemple que les jeunes doivent suivre de nos jours. Techniquement, il n’y a rien sur le film. Même s’il a été projeté en vidéo, c’est un très grand film » a confié Missa HEBIE, réalisateur du Burkina.
Cette projection entre dans le cadre des activités de l’Association des critiques de cinéma du Burkina Faso (ASCRIC-B). Une association qui projette d’ailleurs un film suivi de débats à chaque fin de mois.