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Le Quotidien N° 1002 du 1/3/2014

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Chefs coutumiers et politiques : se raviser avant qu’il ne soit trop tard !
Publié le samedi 1 mars 2014   |  Le Quotidien




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Le 27 février dernier, un parterre de têtes couronnées, 550 selon les estimations des maitres statisticiens du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ont rassuré le président du Faso de leur ″ferme soutien et de leur disponibilité″, lors d’une réunion chez le Baloum Naaba, N°2 de la royauté moaga. Une rencontre aux allures de démonstration de force, eu égard au nombre impressionnant de bonnets rouges venus soutenir leur champion ″dans toutes initiatives″, notamment dans cette période difficile pour le parti de l’épi et de la daba. Aussi, dans une telle période, il était crucial pour les gourous du parti de se rassurer, à quelques mois de 2015.
Une rencontre qui sonne comme la réplique à celle de début février qui avait réuni plusieurs dizaines de chefs coutumiers chez le Larlé Naaba Tigré, en guise de soutien, à seulement quelques heures de l’annonce de la démission de celui-ci du CDP. Les choses étaient, dès lors, allées à une vitesse vertigineusepour aboutir à la création du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).
C’est donc dire que les têtes couronnées sont devenues, par la force des choses et en raison de leur pouvoir sur leurs administrés, des militants de choix au service des desseinspolitiques et à la merci de quelques politiciens véreux, passés maîtres dans l’art de la manipulation. Combien sont ces têtes rouges qui, à l’approche des consultations électorales sont coptées, voire ″achetées″, en raison de leurs extraordinaires capacités de mobilisation ? Une dizaine, une centaine, un millier ? Bien malin qui saurait le dire.
C’est bien pour leur capacité à fausser le jeu démocratique par la pression physique, morale ou royale que des voix se sont, moult fois, élevées pour dénoncer et exiger leur retrait de la chose politique. Et les récents événements, notamment les deux exemples tantôt évoqués, en sont des exemples parfaits. C’est à se demander si l’on n’aurait pas mieux fait de leur donner la place qui était la leur pendant la révolution. Car, le contexte actuel, marqué par une pseudo-crise politico-sociale nécessite, de la part de nos chefs traditionnels et coutumiers, la sagesse dont ils ont fait et devraient faire preuve pour éviter au pays des hommes intègres de sombrer dans une quelconque crise. Surtout qu’au regard de la situation actuelle où chaque campa tendance à tirer la couverture de son côté et à mettre de son côté tous les lobbys, on se demande bien jusqu’où les politiciens sont prêts à aller pour servir leur dessein !
Il est donc temps pour nos têtes couronnées d’ouvrir les yeux pour se rendre compte que les choixdont ils se sont rendus coupables ont commencé à porter leurs fruits. En effet, l’autorité des chefs coutumiers est de plus en plus contestée, notamment dans les milieux urbains. Et le cas de l’arrondissement 4 de Ouagadougou en la matière est plus qu’édifiant. Car, on se rappelle que les électeurs ont pris carrément le contre-pied des consignes de vote de leurs chefs, au risque de voir descendre sur eux le courroux de ces derniers.
Ce serait donc un truisme que d’affirmer que leurs choix risquent fort de jouer sur la réputation des chefs coutumiers et faire perdre toute l’estime ou tout le respect qu’ont pour eux leurs sujets. Il serait donc judicieux pour ces derniers, si tant est qu’ils tiennent encore à la place qui est la leur dans la société traditionnelle(et s’ils n’ont toujours pas troqué leur statut contre le confort matériel), de revenir à la raison. Laquelle raison devrait les amener à se départir de la chose politique afin de jouer le rôle qui est le leur : s’occuper des affaires traditionnelles, coutumières pour le bonheur de leurs sujets et partant, des Burkinabè, dans leur diversité et leur multiplicité

La Rédaction

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