L’Unité d’action syndicale (UAS) du Burkina Faso fait le point de la grève des 4 et 5 février, dans cette déclaration. Comme les négociations avec le gouvernement doivent reprendre le 28 février prochain, l’UAS espère la fin des discussions en consacrant les points d’accord et les points de désaccord et permettre de servir enfin aux travailleurs dans un bref délai les améliorations indemnitaires attendues depuis huit mois.
«Camarades militantes et militants,
Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso,
La grève des 4 et 5 février 2014, lancée par la Coordination des syndicats de la Fonction publique sous l’égide de l’UAS visait à protester contre les nombreuses et interminables rencontres tenues jusqu’alors sans que les observations fondamentales des syndicats soient prises en compte. Cette grève a connu une forte participation des agents publics de tous les départements ministériels et institutions et ce, sur l’ensemble du territoire national.
Les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes félicitent les responsables des structures de base, les militant(e)s, les travailleuses et les travailleurs pour leur forte mobilisation au cours de cette grève qui a paralysé la plupart des services de l’administration publique.
Comme annoncé au cours de la grève, les négociations ont repris le lundi 6 février 2014 entre le mouvement syndical et le gouvernement.
La délégation gouvernementale conduite par le Ministre de la Fonction Publique du Travail et de la Sécurité Sociale comprenait en outre le Ministre de l’Economie et des Finances, le Ministre de la Santé et le Ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, assistés de hauts responsables de l’administration.
La délégation syndicale, dirigée par le Président de mois des centrales syndicales, était constituée des secrétaires généraux des centrales syndicales, des syndicats autonomes et des syndicats membres de la coordination des syndicats de la Fonction Publique.
Les échanges entre les deux délégations ont révélé des désaccords profonds sur des aspects essentiels de la relecture de la grille indemnitaire. Ceux-ci ont porté essentiellement sur le référentiel avec son système de cotation marqué par des incohérences, des injustices et des iniquités, la typologie des indemnités qui remet en question des acquis spécifiques de certains corps, la non prise en compte de certaines préoccupations spécifiques, enfin la date de prise d’effet de la nouvelle grille.
Au cours d’une rencontre unitaire tenue le 7 février 2014, le mouvement syndical a examiné les points ci-dessus cités en vue d’aboutir avec le gouvernement à des conclusions sur la relecture de la grille indemnitaire. Dans ce sens, une correspondance a été adressée au Ministre de la Fonction Publique du Travail et de la Sécurité Sociale dès le …
Dans ladite correspondance, nous concédons au gouvernement la date du 1er janvier 2014 pour l’application du taux plein des augmentations. Par contre :
- Sur le référentiel, en partant du constat de la non implication des syndicats dans l’élaboration du référentiel, nous avons suggéré que les conclusions fassent mention du désaccord des deux parties sur le sujet, ce qui pose la nécessité de sa révision ultérieure avec l’implication des syndicats ;
- Sur les préoccupations spécifiques, nous avons demandé que soient clarifiées les notions de « cadre » de négociation des revendications des corps paramilitaires de la douane et des Eaux et forêts ainsi que de « schéma progressif » qui doivent être spécifiées ;
- Sur la typologie, tout en saluant l’acceptation d’une cinquième catégorie d’indemnités qui va comprendre les indemnités spécifiques, nous avons indiqué que celles-ci, contrairement à ce que le gouvernement a annoncé, devraient être cumulables avec l’indemnité de technicité dont jouissent tous les agents publics et qui repose essentiellement sur le niveau de qualification
- Sur l’amélioration des taux des indemnités, nous avons proposé, en lieu et place de la commission suggérée par le gouvernement, le cadre de la rencontre Gouvernement/Syndicats qui procèdera à une première évaluation en fin2014.
A la suite de cette correspondance, le gouvernement avait annoncé la reprise des négociations pour le lundi 17 février à 11H. C’est le jour même de la rencontre que les représentants syndicaux ont été informés du report à « une autre date de la semaine ». Plutôt qu’une rencontre, c’est le vendredi 21 février dans l’après-midi que les syndicats seront informés par lettre de la reprise des négociations le vendredi 28 février 2014.
Réunie à la Bourse du Travail le mardi 25 février, l’unité d’action syndicale a décidé d’écrire au gouvernement pour lui signifier que la rencontre du 28 février devra marquer la fin des discussions en consacrant les points d’accord et les points de désaccord et permettre de servir enfin aux travailleurs dans un bref délai les améliorations indemnitaires attendues depuis huit mois.
En attendant, les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes réitèrent leurs félicitations à l’ensemble des responsables et militants syndicaux qui ont œuvré au succès de la grève des 4 et 5 février 2014 à l’appel de la coordination des syndicats de la fonction publique. Ils les exhortent à poursuivre le travail de sensibilisation, de mobilisation des travailleuses et travailleurs pour un succès encore plus éclatant des actions que leurs syndicats n’hésiteront pas à engager pour une relecture de la grille indemnitaire qui améliore effectivement le pouvoir d’achat des travailleurs sans remettre en cause leurs droits et leurs acquis en matière d’indemnités.
Vive l’Unité d’Action des Travailleurs!»
Ont signé :
Pour les Centrales syndicales :
CGT-B
Bassolma BAZIE
Secrétaire Général
CNTB
Augustin Blaise HIEN
Secrétaire Général
CSB
Olivier OUEDRAOGO
Secrétaire Général
FO/UNSL
Joseph L.TIENDREBEOGO
Secrétaire Général
ONSL
Paul N. KABORE
Secrétaire Général
USTB
Georges Yamba KOANDA
Secrétaire Général
Pour les Syndicats Autonomes :
Le Président de Mois