Une délégation de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont visité la plaine de Banzon, le vendredi 21 février 2014. Une sortie qui a permis aux deux organismes de constater l’impact de leur soutien au profit de la coopérative agricole de la localité.
Lors de cette sortie, le représentant de l’ambassadeur de l’Union européenne, Yves Gillet et le représentant par intérim de la FAO, Remy Courcier étaient accompagnés du ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana. Ils ont pu apprécier l’impact des équipements et des infrastructures mis à la disposition de la coopérative agricole de Banzon dans le cadre du Projet d’appui au renforcement des bases de la sécurité alimentaire. Il s’agit d’une trieuse de 6 millions de F CFA, d’intrants sous forme de subvention et d’une boutique d’intrants à hauteur de 20 millions de F. A cela s’ajoutent un magasin de stockage des semences d’un coût estimé à 6 millions de F CFA et d’une capacité de 100 tonnes, une aire de séchage ayant coûté 4 millions, et des égreneuses. Toutes ces acquisitions ont été financées par l’UE, sous la supervision de la FAO. Selon le président de la coopérative agricole de Banzon, Seydou Sawadogo, en plus du don, l’approche a été un élément catalyseur. « Quand la FAO nous approchait pour nous donner les équipements de l’Union européenne, elle a mis à notre disposition des outils nécessaires pour mieux les gérer afin que tous les producteurs en profitent », a-t-il dit. En outre, pour le bon fonctionnement de la coopérative, un conseil de gestion composé de neuf membres et un comité de contrôle ont été mis en place.
Les atouts du Système de riziculture intensive
Le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana et les représentants de l’U E ainsi que de la FAO, ont visité la plaine rizicole de Banzon. La superficie totale aménagée est 585 ha, dont 454 ha exploités par 584 hommes et 48 femmes. Sur le site, ils ont pris connaissance de la nouvelle technique culturale recommandée aux producteurs, le Système riziculture intensive (SRI) qui offre plus d’avantages, selon le chef de la plaine, Issa Sana. A l’entendre, ce système permet de résoudre la question d’eau avec une économie de 30 à 40% de la quantité d’eau utilisée. Par ailleurs, il a fait comprendre que le SRI, permet de réduire de moitié les charges liées à l’utilisation des engrais chimiques et la quantité de semences. Suivant son explication, si le producteur repique une plantule par poquet, il utilisera 20 kilogrammes de semence par hectare au lieu de 40 kilogrammes. « En dehors de la subvention, le kilogramme de semence améliorée certifiée, coûte 500 F CFA. Le SRI est une source de motivation pour amener les producteurs à adopter ce système », a indiqué M. Issa Sana. Dans l’application du SRI, l’exemple de Pascal Zabré est patent. Il a expérimenté le Système sur un demi-hectare et compte récolter 3,5 tonnes de riz. Le ministre en charge de l’agriculture, Mahama Zougrana a invité les autres producteurs à lui emboiter le pas. Il leur a promis la résolution des problèmes tels que l’ensablement de la prise d’eau, la vétusté des canaux et des équipements agricoles. Mahama Zoungrana a félicité les producteurs de Banzon, qui ont toujours une bonne production en riz. Le représentant de l’ambassadeur de l’UE, Yves Gillet a lui aussi salué les résultats obtenus par les producteurs. Cependant, il a insisté sur la nécessité de financer l’agriculture. « C’est là qu’on va assurer la sécurité alimentaire, un des défis du Burkina Faso. Nous allons dans la période 2014-2020, augmenter le montant qui sera alloué au gouvernement et aux producteurs », a-t-il déclaré.