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Sidwaya N° 7611 du 26/2/2014

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Bornage de la frontière Burkina Faso/Niger : désormais, les populations savent à quoi s’en tenir
Publié le mercredi 26 fevrier 2014   |  Sidwaya


Bornage
© Autre presse par DR
Bornage de la frontière Burkina Faso/Niger : désormais, les populations savent à quoi s’en tenir


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Une mission conjointe nigéro-burkinabè a sillonné les localités de Pételkolé, de Makalondi, au Niger et de Seytenga, de Kantchari, au Burkina Faso, les 23 et 24 février 2014. L’objectif de cette sortie de terrain était de sensibiliser les populations avant le démarrage des travaux d’abornement de la frontière Burkina Faso/Niger conformément à l’arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye.

Suite à l’arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) du 16 avril 2013 sur le différend frontalier qui opposait le Burkina Faso et le Niger et aux différentes rencontres entre les experts des deux pays en vue d’accorder les violons, l’heure est à la sensibilisation des populations des zones concernées avant le démarrage effectif de l’abornement. Ainsi, les 23 et 24 février 2014, une mission conjointe nigéro-burkinabè a parcouru quatre localités dont deux par Etat. La randonnée a débuté le dimanche 23 février 2014 par Pételkolé, une localité située à Bankilaré, une commune rurale nigérienne couvrant 6 000 km2. Après le cérémonial de bienvenue, le maire de Bankilaré, Abdoulaye Almouzé, au nom de la coopération transfrontalière, a réitéré son engagement à vivre et à préserver le climat de sécurité entre les deux nations. A la suite de l’édile, le chef de la délégation burkinabè, le gouverneur de la région du Sahel, le colonel-major Boureima Yiougo, a souligné que ce sont les mêmes peuples qui vivent de par et d’autre de la frontière des deux Etats. En cela, il a estimé que le Burkina Faso et le Niger sont deux peuples frères et amis. « La délimitation de la frontière n’est pas une barrière entre les peuples mais bien le contraire. C’est pour marquer la souveraineté, sinon entre les hommes, il n’y a pas de frontière. Nous allons continuer à vivre ensemble sans que cela ne soit un problème. Il faut privilégier la concertation », a-t-il évoqué.

Les autorités invitées à jouer leur partition

Le gouverneur du Sahel a lancé un appel aux autorités religieuses, coutumières et administratives à continuer à perpétuer davantage la cohésion entre les deux pays. De même, il a exhorté la population à chercher la vraie information auprès de qui de droit en cas de problème et à aider la Commission technique mixte d’abornement (CMTA) dans sa mission. « Soyez des aides pour les membres de la CMTA. Ils ont besoin de vous pour les objectifs à eux assignés et ce, pour le bénéfice de tous », a-t-il ajouté. Selon le chef de la délégation nigérienne, le gouverneur de la région de Tillabéri, Assimiou Diabiri, le Burkina Faso et le Niger entretiennent une longue tradition d’amitié et des rapports séculaires. « Nos deux peuples se confondent. Il peut arriver que les populations du Niger, avec cette délimitation, se retrouvent dans le territoire burkinabè. Elles ont encore cinq années après la fin du bornage pour se décider à choisir l’une ou l’autre des deux nationalités. Il ne faut pas que les gens pensent qu’ils doivent après la démarcation, forcément retourner dans l’un des deux pays », a-t-il mentionné. Et le gouverneur de Tillabéri d’indiquer que les techniciens qui ont travaillé au tracé de la frontière ont tenu compte de ce « grand ciment » qui unit les ressortissants des deux pays. A l’entendre, la coopération transfrontalière entre les deux nations représente un modèle exemplaire dont bien de pays doivent s’inspirer pour asseoir une meilleure intégration sous-régionale. Il a précisé que dans le cadre de l’abornement, si et seulement si les biens des populations sont affectés par cette opération, il y aura des dédommagements. Dans la commune rurale de Seytenga en terre burkinabè, les deux chefs de délégation ont exhorté les populations à accompagner les efforts des deux nations pour un bornage apaisé au niveau de leur frontière.

Même message à Makalondi et à Kantchari

Le lendemain 24 février 2014, les populations de Makalondi au Niger et de Kantchari au Burkina Faso ont écouté avec intérêt les messages des missionnaires. A Kantchari, une commune rurale de 3 520 km, située dans la province de la Tapoa, à 17 km de la frontière du Niger, le chef de la délégation nigérienne, le préfet de Torodi, Boureima Sadou, a affirmé qu’un Etat se définit par l’ensemble des trois notions que sont un territoire, un peuple et une souveraineté. En cela, il a signalé que le tracé de la frontière s’inscrit dans le cadre de la sauvegarde de ces trois éléments pour une coexistence pacifique entre le Niger et le Burkina Faso. Le représentant du gouverneur de l’Est, le haut-commissaire de la Tapoa, Yala Daourou, a précisé que l’arrêt de la CIJ conforte la vision qu’ont les deux gouvernements de leur frontière commune, à savoir préserver et consolider les liens historiques entre les deux peuples. Le même message a été livré aux populations de Makalondi.
A l’occasion, la mission conjointe nigéro-burkinabè de sensibilisation a visité la borne astronomique de Tao, construite le 19 mai 1990 et qui constitue le point de départ de la frontière entre les deux pays. Il est prévu dans le programme, la construction de 48 bornes principales et 900 bornes secondaires à partir de celle de Tao.

Nestor BAKI

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