Le président du Faso, Blaise Compaoré, a reçu en audience, une délégation du groupe Ansar eddine, le 6 novembre 2012 à Ouagadougou. Dans une déclaration lue par le porte-parole du groupe, Mohamed Aharib, le mouvement qui occupe le nord Mali, avec d’autres groupuscules armés, a affirmé sa disponibilité à s’engager immédiatement dans un processus de dialogue, tout en rejetant le terrorisme et l’extrémisme.
En fin de séjour à Ouagadougou, la délégation du groupe Ansar eddine, conduite par Alghabass Ag Intalla, a manifesté sa volonté de rétablir et de maintenir la paix et la sécurité dans les zones sous son contrôle au nord Mali et de consolider la paix et la stabilité dans l’ensemble de la sous région ouest africaine. Les propos du porte-parole du groupe, Mohamed Aharib, le témoignent. Il a indiqué qu’après consultations du président du Faso, Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la crise malienne, ainsi qu’avec les autorités de la République algérienne démocratique et populaire, Ansar eddine a pris de forts engagements. En effet, dans une déclaration, le groupe a réaffirmé sa disponibilité « à s’engager immédiatement dans un processus de dialogue politique avec les autorités de transition du Mali, en vue d’aboutir à un arrêt complet des hostilités, au respect des droits et des libertés fondamentales, au retour des personnes déplacées et réfugiés et à la création d’un environnement propice à l’adoption et la mise en œuvre d’un accord global de paix qui traite de toutes les causes profondes de la crise ».
Pour ce faire, la délégation, selon son porte-parole, a recommandé au médiateur de la CEDEAO, Blaise Compaoré, la mise en place d’un cadre de dialogue comprenant la délégation du gouvernement de transition du Mali, les représentants des mouvements armés maliens, l’Algérie, ainsi que d’autres partenaires de la communauté internationale. En tous les cas, le groupe Ansar eddine a renouvelé au médiateur sa disponibilité à engager un dialogue franc et constructif avec toute structure nationale représentant les autorités de transition du Mali. Et son porte porte-parole de rassurer : « en vue de créer un environnement de confiance et de sécurité, le groupe Ansar eddine s’engage à observer un arrêt total des hostilités, à garantir la libre circulation des personnes et des biens ainsi qu’a faciliter l’assistance humanitaire dans les zones sous son contrôle. En outre, le groupe Ansar eddine rejette toute forme d’extrémisme et de terrorisme et s’engage à lutter contre la criminalité transfrontalière organisée ».
« Que le groupe Ansar eddine mette en œuvre ses déclarations ! »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe Ansar eddine, à travers sa déclaration, a affiché de bonnes intentions. « La délégation de Ansar eddine lance un appel à l’ensemble des mouvements armés à un arrêt des hostilités et à prendre les dispositions visant à créer la confiance nécessaire à l’établissement d’un dialogue politique inclusif », a soutenu Mohame Aharib, à leur sortie d’audience. Et d’ajouter que son mouvement poursuivra les concertations nécessaires avec les autres mouvements armés du nord du Mali ainsi que les populations vivant au nord du Mali. Après tout, la délégation de Ansar eddine a invité « l’Union africaine, l’ONU, les pays du champ et les partenaires du Mali à apporter leur plein appui à la médiation de la CEDEAO dans ses efforts pour trouver une solution politique juste, équitable et durable à la crise au Mali par la voie du dialogue et de la négociation ».
Aux termes de la déclaration de la délégation du groupe Ansar eddine, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, à laissé entendre : « je voudrais les félicités et dire que la médiation de la CEDEAO a pris acte et à favorablement accueillie cette déclaration ». Mais l’attente de M. Bassolé, qui parle au nom de la médiation, est que : « nous souhaitons qu’au delà de la déclaration d’intention, de manière effective, de par les actes et les comportements de tous les jours, le groupe Ansar eddine mette en œuvre les déclarations qui ont été ainsi livrées à la connaissance de l’opinion ».
Le souhait également du ministre Bassolé, est que « l’appel que le groupe Ansar eddine a lancé aux autres mouvements soit entendu et que dans toutes les régions du nord Mali, que tous les groupes observent effectivement un arrêt complet des hostilités et que ces groupes s’abstiennent des actes d’exactions qui prennent l’allure de provocation inutile ». Le ministre burkinabè des Affaires étrangères a aussi émis le vœu que dans les jours à venir, le gouvernement de transition du Mali puisse designer et composer la délégation qui pourra entrer en contact direct avec les mouvements armées maliens dans le but de normaliser la situation au Nord du Mali et de créer les conditions pour que, par le dialogue, « nous puissions régler les véritables problèmes qui ont été posé. Je ne saurais terminer sans remercier l’Algérie qui a encouragé les pouvoirs armées à aller dans la voie du dialogue et avec lesquelles nous avons eu une concertation dans le sens de mieux conduire ce processus de paix et de dialogue ».
