Les Centrafricains vivant au Burkina ont organisé, le samedi 22 février 2014, un meeting à Ouagadougou. Ils ont voulu par cette manifestation, interpeller les Burkinabè, de même que les autres peuples africains, à se mobiliser pour dire non à la guerre interreligieuse dans leur pays. Ils ont été soutenus par l’UGEB( Union générale des étudiants du Burkina) et de la communauté catholique à Ouagadougou.
Le problème que connaît la République centrafricaine, ce malaise dénommé problème interreligieux, n’est pas sans conséquences sur la diaspora de ce pays résidente au Burkina Faso. « Mesdames, messieurs, vous n’ignorez pas que cette crise affecte notre communauté vivant au Burkina Faso, qui éprouve d’énormes difficultés pour sa survie », ainsi s’exprimait le président de la communauté, Amos Benguelet, au début de la cérémonie. En effet, depuis un certain temps, ce pays est en proie à une crise profonde qui oppose deux différentes confessions religieuses. D’un côté, les musulmans et de l’autre, les chrétiens.
Ainsi, c’est par un meeting de mobilisation et de soutien, que cette communauté a voulu, pour traduire son attachement à la mère patrie, le samedi 22 février dernier. Ils demandent un arrêt pur et simple des hostilités. A cet effet, Celui qui préside la communauté, Amos Benguelet, dira : « Cette situation de détresse met en mal le développement du pays et nous lançons un cri de cœur à l’ensemble des acteurs impliqués dans cette crise à se donner la main afin d’aller à la paix ». A sa suite, monsieur l’Abbé Jacob Yoda, représentant le cardinal Philippe Ouédraogo, a ajouté que « Son excellence souhaite que tous ceux qui sont épris de justice se donnent la main contre ce qui se passe en Centrafrique pour que cesse la guerre fratricide ».
Se tablant sur la paix, Amos Benguelet paraphrasera feu Houphouët Boigny en ces termes : « La paix n’est pas un vain mot mais un ensemble de comportements positifs ». Ce qui lui permettra de dire que c’est à travers le dialogue et la concertation qu’ils pourront comprendre et regarder dans la même direction. Toutefois, il appellera chacun à faire de l’intérêt général de la nation, la quête permanente de tout citoyen, en bannissant les formes de discrimination. Ainsi a-t-il invité ses compatriotes à l’acceptation mutuelle de l’une et de l’autre communauté car cela est gage d’une union dans la diversité. L’UGEB, à travers son Président Patrick Zoyinga pense que la résolution de ce problème passe par les centrafricains eux- mêmes et a demandé à ce qu’il n’y ait plus d’ingérence d’aucun pays dans cette contrée. Il relève que par expérience, les interventions étrangères, n’ont jamais résolu de crise.
« Elle déclare ainsi que la résolution de la crise doit être laissée à la souveraineté du peuple centrafricain », a-t-il laissé entendre. Le président de l’UGEB a donc rassuré la communauté centrafricaine au Burkina, de leur soutien indéfectible et lancé un appel aux étudiants à la solidarité : « L’UGEB appelle les étudiants burkinabè à exprimer son soutien au peuple centrafricain ». Du fond du cœur, Amos Benguelet va clore la rencontre par ces mots : « nous disons non à la guerre, non à l’affrontement entre les communautés chrétiennes et musulmanes de Centrafrique. Oui à la paix, oui à la réconciliation, oui à l’acceptation de l’autre » .