Ouagadougou – Une centaine de centrafricains vivant au Burkina Faso ont organisé samedi matin dans la capitale burkinabè, un meeting pour le retour de la paix dans leur pays, en proie à une crise sociopolitique depuis quelques mois, a-t-on constaté.
‘’Non à la guerre. Oui à la paix’’ en Centrafrique ; ‘’Unissons nous peuples centrafricains’’ ; ‘’Non à l’affrontement entre les communautés. Oui à la réconciliation’’ ; pouvait-on lire sur les pancartes en cette journée de « mobilisation populaire de soutien et de solidarité à la Centrafrique », organisée à Ouagadougou par la diaspora centrafricaine.
« Nous manifestons notre soutien et notre solidarité à l’endroit de nos frères en Centrafrique. C’est aussi un moyen d’interpeller l’Etat burkinabè qu’il y a des centrafricains qui sont affectés véritablement par cette crise au Burkina », a soutenu le président de la communauté centrafricaine du Burkina, Amos Benguelet.
Selon M. Benguelet, cela fait cinq mois que les étudiants centrafricains n’ont pas reçu de bourses et plusieurs d’entre eux ont été expulsés de leurs loyers.
« Toute notre prière est que la guerre cesse et que la paix revienne en Centrafrique », a affirmé la représentante des femmes de la communauté, Rebecca Penda.
Le président du comité d’organisation du meeting, Akaut Taylor a remercié les établissements d’enseignements qui ont accepté les centrafricains qui n’arrivent plus à honorer leurs frais de scolarité, les commerçants, les locataires et le peuple burkinabè pour leur soutien.
Des étudiants burkinabè et des personnes de bonnes volontés ont pris part au meeting parmi lesquels, un pasteur centrafricain, Moumouni Séré (responsable d’une école supérieure de la place) et l’abbé Jacob Yoda, représentant Mgr Philippe Ouédraogo qui recevait ses attributs de Cardinal au même moment, au Vatican.
L’abbé Yoda a témoigné la compassion du nouveau Cardinal aux affligés et son soutien à tous ceux qui œuvrent au retour de la paix en Centrafrique.
Il a notamment souhaité que « l’action concertée » des responsables religieux centrafricains produise des « fruits durables » afin que « cesse la guerre fratricide en cours ».
Estimée à 600 personnes, la communauté centrafricaine vivant au Burkina Faso compte environ 400 étudiants.
Malgré la présence des troupes française et africaine en Centrafrique et l’arrivée d’une nouvelle présidente, le pays reste confronté à une violence interreligieuse entre chrétiens et musulmans, paralysant l’économie nationale.