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Le Quotidien N° 996 du 22/2/2014

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Municipales partielles du 23 février: Séance de rattrapage pour canards boiteux
Publié le samedi 22 fevrier 2014   |  Le Quotidien


L’Union
© Partis Politiques par DR
L’Union pour le progrès et le changement (UPC) a démarré sa série de meetings dans l’arrondissement 4 de Ouagadougou par le secteur 18 dans la soirée du 13 février 2014


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La campagne pour les municipales partielles du 23 février vient de prendre fin. Les
partis concurrents se sont livrés une bataille farouche, comme s’il s’agissait d’élections nationales. Ce scrutin partiel avait en effet un parfum de revanche pour certains, et de confirmation pour d’autres. Mais c’est probablement l’arrondissement 4 de Ouagadougou qui a été la circonscription électorale la plus disputée. Plusieurs raisons justifient cet d’engouement particulier pour l’arrondissement 4. D’abord, il s’agit de la capitale et le parti au pouvoir tient absolument à en garder le contrôle. Ensuite, il est apparu une volonté du CDP de « corriger » un de ses dissidents en la personne de Anatole Bonkoungou. Enfin, le parti majoritaire veut montrer à ses militants mais aussi à l’opinion nationale qu’il demeure solidement installé sur ses bases en dépit des démissions survenues en son sein ces derniers temps. C’est un message aussi à l’endroit du MPP et de l’opposition, pour dire qu’il est et demeure le parti des victoires électorales.

Au regard donc de l’enjeu de ce scrutin, des craintes existaient quant à un déroulement apaisé de la campagne électorale. Mais on peut dire que globalement, le message du président de la CENI (Commission nationale électorale indépendante) a été entendu. Me Barthélémy Kéré avait en effet lancé ce message : « Ces élections municipales partielles présentent un enjeu particulier du fait de la dissolution des conseils municipaux suite à des crises. Il revient donc à chaque acteur de faire preuve de pondération tout au long de la campagne électorale pour qu’ensemble nous puissions tenir ces élections dans une atmosphère favorable à des élections libres et démocratiques.» Si l’on juge le caractère pacifique d’une campagne par l’absence de violences physiques, alors les différents acteurs ont entendu le message de Me Kéré. Mais il est difficile de passer sous silence certains faits, comme l’arrestation d’un individu achetant des cartes d’électeur, qui restent comme une tache sur la campagne. Il y a aussi eu des propos parfois désobligeants de certains partis, qui auraient pu provoquer des troubles. Sur un le plan des ressources déployées par les partis en lice, la différence est flagrante et confine à la concurrence déloyale. En effet, l’usage orgiaque de l’argent par certains partis (pour ne pas dire un parti) et l’indigence affichée par certains (il n’y avait pas de financement public pour ces élections partielles) fausse le jeu de l’égalité des chances. Cela interpelle du reste le législateur sur la nécessité de mieux réguler les dépenses de campagne au Burkina.

Malgré ces fausses notes dont le Burkina des élections est coutumier, force est de reconnaitre la bonne tenue d’ensemble de la campagne. Tout est bien qui finit bien, est-on tenté de dire. Car malgré l’enjeu de ces partielles, surtout dans l’arrondissement 4, les affrontements ont été évités. Pour le moment, on peut se contenter de cette prouesse, en attendant mieux. Il faut maintenant espérer que le même esprit prévaudra aussi lors du scrutin proprement dit. Dimanche 23 février, les 115 605 électeurs des communes rurales de Bagré, Dandé, de Guirao, de Pensa, de Soubakaniedougou et de Yamba, et de l’arrondissement 4 de Ouagadougou, sont appelés à exercer leur devoir de citoyen. Le taux de participation sera scruté à la loupe, de même que les conditions d’organisation du scrutin et surtout les résultats qui en sortiront. Ces localités qui ont perdu une année à cause de la paralysie de leurs conseils municipaux sont les canards boiteux du processus de décentralisation. Elles doivent en tirer toutes les leçons, pour un nouveau départ. Pour ce faire, l’idéal serait que des majorités nettes et claires se dégagent, à travers un « choix éclairé », pour reprendre l’expression du président de la CENI, afin d’éviter les confusions du passé. De toute façon, le destin des communes concernées par le scrutin est entre les mains des électeurs. C’est à eux de désigner les hommes et les femmes qu’ils jugent les meilleurs pour assurer la conduite de leurs affaires. Le charme de la démocratie locale est dans cette capacité des populations à se choisir leurs représentants. Qu’il en soit donc ainsi ! .
La Rédaction

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