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L`Observateur Paalga N° 8564 du 21/2/2014

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Aïssata Sidibé, ex-SG de l’ADF/RDA : "Blaise peut démissionner et remettre son mandat en jeu"
Publié le vendredi 21 fevrier 2014   |  L`Observateur Paalga




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Aïssata Sidibé n'est plus à présenter. Ancienne députée à l'Assemblée nationale et ex-secrétaire générale de l'ADF/RDA de Me Gilbert N. Ouédraogo d’avec laquelle elle a divorcé, elle a décidé de faire désormais "la politique du concret" en s'investissant dans les activités sociales à travers l'Association ’’un Enfant, une Chance’’ dont elle est la présidente. Dans cet entretien, Mme Sidibé fustige le comportement de ses ex-camarades et se prononce sur la situation politique nationale ; elle propose ainsi que le chef de l'Etat, Blaise Compaoré, démissionne et remette son mandat en jeu avant terme pour organiser une nouvelle élection présidentielle à laquelle il prendra part.

Vous avez récemment apporté un démenti à la déclaration du président de l'ADF/RDA, Me Gilbert Ouédraogo, selon laquelle vous n'êtes plus active dans le parti pour raison de santé. Pouvez-vous nous éclairer davantage sur le sujet ?

• J'étais jusqu'à ma démission secrétaire générale de l'ADF/RDA. Je faisais partie des militants engagés et dévoués qui ont apporté une contribution inestimable à la vie du parti. Vous conviendrez avec moi qu'au regard de ma place et du rôle que j'ai joué au sein de ce parti, je dois mériter respect et considération. Or, que s'est-il passé ? Je suis tombée malade comme tout être humain peut avoir des soucis de santé. Au lieu que l'ADF/RDA m'apporte son soutien moral et affectif, des responsables, et pas des moindres, ont passé leur temps à me vilipender, à soutenir que je souffrais de ceci et de cela. Je n’en revenais pas. Etant donc victime de stigmatisation et de propos calomnieux, j'ai préféré démissionner.

En vous engageant en politique, vous saviez pourtant que c'est un milieu de requins où tous les coups, même en dessous de la ceinture, sont permis pour abattre un camarade ou un adversaire.

• Je ne savais pas que les gens pouvaient tomber aussi bas en faisant de la diffamation et des ragots une arme politique. C'est honteux d'agir ainsi.

Même si vous avez démissionné, vous vous intéressez toujours à la politique. Aujourd'hui notre pays vit une crise liée à la volonté du pouvoir de modifier l'article 37. Un commentaire ?

• Je suis personnellement opposée à la modification de l'article 37. Il ne sert à rien de gaspiller l'argent du contribuable pour un référendum à polémique, surtout qu'il y a risque qu'on bascule dans un cycle d’instabilité. Blaise Compaoré a beaucoup fait pour ce pays, et il n'a aucun intérêt à remettre en cause les résultats de ses propres efforts.

Tous les problèmes sont partis des travaux du CCRP, où les acteurs n'ont pas eu le courage de dire que l'article 37 ne doit pas être touché.

Pire, des partis comme l'ADF/RDA ont fait croire au CDP qu'il avait leur soutien indéfectible. Du coup, le parti au pouvoir a cru qu'il pouvait faire ce qu'il voulait de la Constitution. C'est le mensonge et le manque de courage qui ont créé cette tension inutile.

Vous avez été aperçue à l'assemblée générale du MPP ; ce parti sera-t-il votre point de chute ?

• Ma présence à cette rencontre ne m'engage en rien. J'ai des amis au MPP comme partout ailleurs. J’entretiens de bonnes relations avec Roch Marc Christian Kaboré pour avoir collaboré avec lui pendant une décennie quand il était au perchoir.

Quel est votre avis sur la solution à cette crise ?

• Il ne faut pas toucher à l'article 37. Pour moi, Blaise Compaoré peut démissionner et remettre son mandat en jeu. Une nouvelle élection présidentielle sera organisée, ce qui fera l'économie d'un référendum. Je ne suis pas juriste, mais je ne pense pas que la Loi fondamentale puisse empêcher Blaise Compaoré d'agir dans ce sens ; d'autant plus qu'il n'aurait pas terminé son mandat en cours. Précisons que la Loi dit qu'il a droit à deux mandats de cinq ans. J'invite les constitutionnalistes à se prononcer sur cette problématique.

Allez-vous prendre une retraite politique, ou comptez-vous rebondir dans une autre formation politique ?

• Il ne faut jamais dire jamais, mais je préfère de loin la politique du concret. J'ai choisi désormais de m'investir pleinement dans les activités sociales. Je suis présidente de l'Association «un Enfant, une chance». Aujourd'hui, beaucoup d'enfants vivent dans la rue et sont confrontés à d'énormes difficultés. Quelles en sont les causes ? On parle souvent de la pauvreté, mais cela n'explique pas tout. Ils sont nombreux, ces enfants victimes de stigmatisation dans les foyers polygames, du lévirat et j’en passe. Nous menons une étude sur le sujet pour établir un diagnostic sans complaisance afin de proposer une thérapie adaptée.

Interview réalisée par

Adama Ouédraogo Damiss

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