Alléger les taxes douanières sur le transport routier des marchandises du port autonome d’Abidjan à Ouagadougou, un but recherché par les Chambres de commerce et d’industrie du Burkina et de la Côte d’Ivoire à travers la signature, le 5 février dernier dans la capitale burkinabè, d’un protocole d’accord. Un accord qui permettra de rendre plus fluide le trafic routier entre les deux pays unis par un traité d’amitié et de coopération.
L’élimination des barrières non tarifaires sur les axes routiers inter- Etats est une priorité dans l’espace CEDEAO pour la mise en œuvre de leur stratégie de développement du secteur des transports. A cet effet, deux conventions régissent les transports et transits routiers inter-Etats en Afrique de l’Ouest. Il s’agit de :
- la Convention TIE, qui traite des normes techniques et des conditions à remplir pour prendre part au transport routier inter-Etats de marchandises et fixe les itinéraires à emprunter,
- la Convention TRIE, qui traite de façon spécifique du transit routier inter-Etats.
Les Etats membres de la CEDEAO ont, en effet, adopté, le 29 mai 1982 à Cotonou, le régime du transit routier inter-Etats (TRIE), aux termes de la Convention A/P4/82, complétée par la Convention additionnelle A/SP/1/5/90, portant institution d’un mécanisme de garantie des opérations sous TRIE, adoptée le 30 mai 1990 à Banjul.
Cette Convention vise essentiellement à : éviter la succession de procédures douanières à travers les différents pays de transit, à faciliter le mouvement des moyens de transport et des marchandises transportées entre les Etats membres et à permettre l’établissement de statistiques fiables et régulières sur le transit routier inter-Etats de marchandises.
Selon la directrice générale de la chambre de commerce et d’industrie de la Côte d’Ivoire, Mme Marie Gabrielle Boka Varlet « la convention relative au TRIE dans l’espace CEDEAO dans son application rencontrait d’énormes difficultés puisque chaque Etat l’appliquait de façon partielle. Ce qui fait qu’il y avait beaucoup d’interprétations qui ne facilitaient pas la mise en œuvre de ce dispositif douanier.
Aujourd’hui nous nous conformons mais nous facilitons aussi la fluidité des transports pour les opérateurs économiques pour un peuple frère (ndlr : le Burkina) avec lequel la Côte d’Ivoire a de très bonnes relations ».
Eviter les doubles formalités
S’inscrivant dans la dynamique sous régionale, les chambres de commerce et d’industrie de la Côte d’ivoire et du Burkina ont signé un accord de partenariat pour rendre plus fluide le trafic routier entre le corridor ivoirien et la capitale burkinabè. « La Côte d’ivoire est notre principal corridor par lequel transitent nos marchandises. Une partie de ces marchandises est transportée par la route.
Or le transport routier des marchandises sous douane exigent un certain nombre de formalités qui étaient effectués d’abord au port d’Abidjan et qui par la suite étaient effectués à leur entrée en territoire burkinabè au bureau des douanes de Niankologo. Désormais avec cet accord que nous venons de signer avec ce pays frère, nous n’effectuerons plus les formalités en double », a signifié le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Franck Tapsoba.
Ce qui signifie qu’après les formalités effectuées à Abidjan, les cautions y sont perçues une seule fois, la marchandise pourra être acheminée jusqu’à la destination finale. Il n’est plus question de remplir d’autres formalités ni de percevoir d’autres frais dans les bureaux des douanes au Burkina.
Dans le cadre de l’application de cet accord, les deux chambres consulaires échangeront des informations grâce au système dit de « tracking ».
C’est un système qui permet de suivre l’évolution des marchandises et d’alerter à tout moment les brigades des douanes sur des anomalies constatées sur les marchandises mises en stationnement prolongé au port ou alors dans des camions qui ne sont pas arrivés à la frontière entre le Burkina et la Côte d’Ivoire.
Sans doute, « la mise en œuvre du mécanisme de garantie du TRIE, va permettre de simplifier les procédures, de réduire les délais de transit des marchandises et d’éviter des pertes de recettes pour les deux Etats » a indiqué la présidente de la CCI-BF, Mme Alizéta Ouédraogo.