Du 20 au 23 février 2014, se tient à Tenkodogo, chef-lieu de la région du Centre-Est, la 8e rentrée RTB. A la faveur de cet événement une équipe des Editions Sidwaya a rencontré le directeur général Soulémane Ouédraogo. Dans cet entretien, il explique l’importance des rentrées RTB, les innovations majeures de la présente édition.
Sidwaya (S.) : L’organisation des rentrées RTB répond à quel besoin ?
Soulémane Ouédraogo (S.O) : Le concept de rentrée RTB (Radiodiffusion télévision du Burkina), s’inscrit dans une dynamique de renforcement des capacités de la RTB, tout en recherchant les voies et moyens pour améliorer la gouvernance globale de la structure. Elle s’inscrit également dans une série d’initiatives qui vise à mobiliser l’ensemble des partenaires potentiels et actifs de la RTB autour d’activités-clés qui lui permettent de revisiter son offre de programmation. Ce sont les contenus qui font la RTB, en termes d’organe, pour la radio et la télévision. Et depuis 2010, la composante webdiffusion nous permet d’être accessible et pour la radio et la télévision sur Internet. L’essentiel des activités, c’est d’améliorer dans un premier temps, l’offre de programmation, les grilles de programme et répondre véritablement aux besoins des auditeurs, des téléspectateurs et des internautes. Dans un second temps, la rentrée RTB permet de relooker les aspects physiques de nos structures. Vous avez dû voir certains chantiers qui ont permis de redonner une autre configuration à la cour de la radio, de la télévision et de la RTB2 Hauts-Bassins qui ont déjà accueilli les manifestations entrant dans le cadre de la rentrée RTB. Une rentrée RTB permet aussi, de mobiliser des partenaires que sont les sponsors, les mécènes qui, au regard des besoins d’investissement de la structure, apportent des appuis divers qui permettent des investissements de très haut niveau pour l’acquisition d’équipements spécifiques (les caméras, les tables de montage, du matériel d’éclairage, etc.), pour la collecte, le traitement et la diffusion de l’information. Pour l’édition 2013-2014, nous nous inscrivons dans la dynamique de déconcentration de la RTB qui nous amène à fixer le site de la célébration à Tenkodogo, chef-lieu de la région du Centre-Est qui accueille la 8e rentrée RTB à travers une gamme d’activités liées au renforcement de nos capacités.
S. : Quelles seront les innovations majeures de cette rentrée 2013-2014 ?
S.O : C’est une 8e rentrée qui va donner l’occasion d’inaugurer le centre de production télévisuelle de la RTB2 Centre-Est qui est fonctionnel depuis quelques mois. Mais avant cette inauguration, nous allons installer, officiellement, le directeur de la RTB2 Centre-Est. A côté de cette activité importante, nous allons consacrer un moment pour le lancement officiel des travaux de construction du siège de la RTB2 Centre-Est. C’est un siège qui se veut être opérationnel pour juste accueillir le local administratif pour le personnel, mais surtout très fonctionnel parce que les infrastructures qui seront érigées, permettront d’accueillir la station de radiodiffusion et de télévision. Au titre de la prospective, nous avons inscrit l’organisation d’un panel dont le thème central est : « Le renforcement des capacités opérationnelles de la RTB à l’ère de la Télévision numérique de terre». C’est un sujet d’actualité qui nous amène tous à être pleinement conscients qu’il y a une migration qui s’effectue et qui va impacter véritablement sur la vie de la structure. Et il est plus que jamais temps pour nous, de nous remettre au goût du jour et surtout de rester attentifs aux mutations qui vont se produire.
S. : Pourquoi avoir choisi la région du Centre-Est et particulièrement Tenkodogo et Bagré pour effectuer cette rentrée ?
S.O. : En plus de réfléchir sur la transition de l’analogie vers la Télévision numérique de terre (TNT), nous comptons aussi réunir l’ensemble des acteurs au niveau régional pour évoquer le rôle et la place d’un dispositif de communication de proximité comme la RTB2 Centre-Est . C’est un ensemble d’éléments qui devront nous permette de faire une célébration à la hauteur des attentes des populations du Centre-Est. Mais, surtout de leur permettre de s’approprier le nouveau dispositif qu’est la RTB2 Centre-Est. Naturellement, il y a des activités périphériques, mais importantes parce que quand je parle de prospective, c’est notre capacité à nouer des partenariats qui nous permettent d’être beaucoup plus solides et sereins dans la dynamique future. Alors, nous allons rendre hommage à Bagré/pôle à travers une visite sur le site. A la suite de cette visite, nous aurons une cérémonie de signature de convention entre la RTB et le Pôle de croissance de Bagré. Deuxième élément fort du séjour à Bagré, c’est consacrer notre rapprochement, notre partenariat avec les Editions Sidwaya. C’est vrai que nous relevons d’un même département ministériel, mais sur un plan purement opérationnel, de rapprochement d’idées, nous pouvons constituer au sein du même département, une communauté d’idées et d’objectifs. Les Editions Sidwaya et la RTB ont convenu de la signature d’une convention de partenariat nous permettant de mutualiser à un certain niveau, nos compétences, nos ressources,… afin de converger véritablement, à travers des objectifs de développement, de communication. Nous fondons l’espoir que l’avenir de nos structures devrait se bâtir autour d’alliances fortes, de partenariats dynamiques et fructueux qui devraient permettre à la RTB d’avoir un socle et de se projeter sur l’avenir. Et cela pourra nous permettre d’être plus forts et servir de levier pour un développement optimum du Burkina Faso partout où nous avons une place et un rôle assez important à jouer.
S. : Cette année, la rentrée RTB se tient du 20 au 23 février prochain. A quelques jours de la manifestation, où en sommes-nous avec les préparatifs ?
S.O. : Tout est pratiquement finalisé, les équipes sont en train de quitter Ouagadougou pour Tenkodogo afin d’appuyer le comité régional d’organisation. Les missions de repérage ont été effectuées et ont permis de finaliser un ensemble de choses. A 48 heures de la manifestation, nous sommes pratiquement sereins. Du point de vue organisationnel, tous les sites ont été balisés, le travail d’installation des infrastructures est pratiquement fini. Il reste que nous puissions converger vers Tenkodogo pour qu’ensemble, aux côtés des autorités régionales, nos confrères, nous puissions, tous, avancer autour d’une RTB qui se veut être beaucoup plus forte, plus proche des attentes citoyennes.
S. : D’aucuns disent que les rentrées RTB se ressemblent. Quelle sera la particularité de la 8e rentrée télévisuelle ?
S.O. : Il est vrai que, la RTB produit de l’événementiel. Mais les rentrées RTB ne se ressemblent point. Chaque rentrée est un événementiel qui inscrit une contribution positive à la dynamique interne de la RTB. En 2013, vous l’avez remarqué, la rentrée RTB a consacré le lancement de la RTB2-Centre en terme de télévision parce que la radio existait déjà. C’était le clou de l’activité 2013. Alors cette année, le clou de l’événement d’un point de vue opérationnel, c’est le lancement des travaux de construction du siège de la RTB2 Centre-Est. Si nous nous inscrivons dans une dynamique de déconcentration soutenue, et que cette année, nous arrivions à lancer la station de radio et de télévision pour le Centre-Est, aux côtés des partenaires qui nous accompagnent à cet effet, ce sera est très méritant. Pour la 8e rentrée, les thématiques qui sont inscrites au menu sont très importantes, avec des communicateurs que sont le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement qui va nous entretenir sur : «Les enjeux et défis en matière de communication pour la région du Centre-Est », le Pr Serge Théophile Balima, qui va décortiquer : «La contribution des médias de service public de proximité régionale à la construction de la paix sociale» et M. Philippe Kahoun, directeur de la prospective à la RTB, qui va nous entretenir sur : « Les enjeux de la TNT ». Par rapport à la progression au sein de l’espace UEMOA, le Burkina Faso a une avancée assez significative dans le processus de la TNT. C’est cette dimension prospective au niveau de la réflexion autour du panel qui constitue un élément fort également pour le rendez-vous de Tenkodogo. La signature du protocole d’accord entre la RTB et Bagrépôle va nous donner l’occasion de recueillir la contribution du pôle de croissance de Bagré à la construction de la RTB2 Centre-Est. Quand nous voyons la plateforme RTB aujourd’hui, c’est Radio Burkina, la télévision du Burkina, la composante webdiffusion au sein de la direction multimédia et ce sont 13 RTB aujourd’hui qui à terme, devraient faire émerger une radio, une télévision et une webdiffusion à l’échelle régionale. Avec le passage à la TNT, nous avons l’ambition de créer deux chaînes thématiques consacrées au sport et à la culture (RTB sport et culture) et une deuxième chaîne thématique consacrée aux informations. Nous allons lancer, plaise à Dieu, RTB-infos. La RTB aujourd’hui, se constitue en véritable groupe ou un bouquet avec une offre diversifiée où le public pourra suivre les stations nationales de la radio et de la télévision du Burkina. Le public à l’échelle régionale pourra suivre une radio régionale ou télévision régionale, ou avoir la composante webdiffusion au niveau de la région parce que l’offre d’information est portée à 80-90% dans les langues nationales de la région. C’est la particularité. Cette plateforme RTB se veut être aujourd’hui, beaucoup plus solide, proche des attentes citoyennes parce que des vocations régionales et de proximité sont respectivement nées et déclinées à travers les RTB2 pour laisser le champ et à la radio et à la télévision nationales de porter des vocations plus nationales et internationales. Voici les axes de positionnement qui se prêtent à nous. Et le rendez-vous de Tenkodogo pour la 8e rentrée RTB, devrait nous permettre de porter cette base de communication et d’information pour dire que nous sommes à un tournant important de la structure, au-delà des appréhensions qu’on peut avoir. Nous sommes fondé à porter cette ambition parce que les plus hautes autorités politiques ont mis beaucoup de conviction et ont doté la RTB de moyens conséquents à travers l’emprunt qui a été obtenu, grâce à des structures telles que la CNSS et la SONAPOST. Nous n’avons pas d’autres choix que de porter le destin de la RTB à ce niveau parce que le Burkina joue un rôle extrêmement important d’un point de vue politique, économique et social. Le Burkina culturellement, est très côté. Sur le plan touristique, il a sa partition à jouer. Dans d’autres secteurs de l’économie, il y a beaucoup de choses qui émergent et la RTB, en tant que média de service public, se doit de s’organiser pour pouvoir porter tous ses élans et le destin national.
S. : Est-ce à dire que nous nous acheminons vers la décentralisation des rentrées RTB ?
S.O. : Le concept de la rentrée RTB est une occasion de valoriser et de promouvoir nos structures. La RTB, c’est le grand groupe et en donnant l’occasion à Tenkodogo d’accueillir la 8e rentrée RTB, nous nous mettons dans une dynamique de déconcentration qui permet aux populations où qu’elles se trouvent, de pouvoir vivre l’événementiel RTB et les rentrées RTB. Après Tenkodogo, la 9e rentrée RTB, nous la projetons pour Dédougou en novembre 2014, car il y a eu un léger décalage (NDLR : deux mois et demi) sur l’organisation de la 8e rentrée RTB. La 9e édition, nous allons l’installer à Dédougou à la faveur de la célébration du 54e anniversaire de l’indépendance de notre pays. Nous mettrons le cap sur cette cité au cœur de la Boucle du Mouhoun, avec l’ambition de construire véritablement une RTB2 Boucle du Mouhoun, qui soit à la hauteur des attentes des populations de cette région et naturellement dans la dynamique de construction d’un Burkina Faso beaucoup plus fort.
S. : Que proposera la RTB à ses téléspectateurs après la rentrée en termes de programme ?
S.O. : Quand nous parlons de vocations nouvelles qui se dessinent à la télévision du Burkina et à radio Burkina, ce sont des vocations plus nationales et internationales. Il y a certaines émissions à coloration locale pour ne pas dire dédiées à des espaces de quartiers qu’on ne pourra plus avoir. Sur radio Burkina et la télévision du Burkina, nous allons relooker un peu la présentation de certaines de nos émissions. C’est éviter de dire, je fais un coucou à mes amis de Gounghin. La RTB2-Centre pourra se prêter à ce genre d’exercice. Mais en termes d’émissions, il y a la production qui se met à jour et «Affaires publiques» va connaître bientôt, le lancement de la production de la 4e saison. Et le prétexte d’organiser une caravane pour «Affaires publiques », permet de créer la mobilisation des téléspectateurs qui ont l’occasion de voir de visu, les comédiens principaux. Au niveau des grilles de programmes en radio comme en télévision, ce sont de nouvelles émissions qui vont voir le jour. 2013, a donné l’occasion de revisiter l’ensemble des programmes et 2014 va donner l’occasion de mettre en application et la grile des programmes de la radio et la grille des programmes de la télévision.
Interview réalisée par :
Abdel Aziz NABALOUM
emirathe@yahoo.fr
