Nouakchott, la capitale de la République islamique de Mauritanie a abrité, du 14 au 16 février 2014, un Sommet des chefs d’Etat des cinq pays du Sahel, notamment la Mauritanie, le Burkina Faso, le Mali, le Tchad et le Niger. Cette première rencontre au sommet s’est penchée sur les grandes problématiques de cette région qui reste confrontée, depuis quelques années, aux problèmes de sécurité et de développement.
Cinq chefs d’Etat pour tracer les sillons de la sécurité et du développement au Sahel. Ils se sont donné rendez-vous à Nouakchott, en Mauritanie, à cet effet. Il s’agit de Blaise Compaoré du Burkina Faso, Mahamadou Issoufou du Niger, Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, Idriss Deby Itno du Tchad et Mohamed Ould Abdel Aziz de la République islamique de Mauritanie. Pour le président mauritanien, le sommet intervient à un moment où la région du Sahel fait face à des menaces sécuritaires dues au terrorisme et au crime organisé. Ces menaces, a-t-il dit « viennent s’ajouter aux contraintes de développement et de la lutte contre la pauvreté ». Or, la sécurité et le développement sont intimement liés. Certes, des efforts ont été consentis pour juguler le phénomène au Sahel.
Et le président Mohamed Ould Abdel Aziz en a cité les plus significatifs. Il s’agit de la libération effective du Nord du Mali et le retour à l’ordre constitutionnel. Il a, au passage rendu, un hommage aux partenaires et surtout aux soldats tchadiens qui ont contribué à épurer le Nord-Mali.
Des pistes pour le Sahel
Tout en saluant les initiatives de la communauté internationale en faveur de la région, le président mauritanien a demandé d’accompagner cette dynamique « pour s’en approprier pleinement » au service des objectifs de paix et de prospérité. Le président mauritanien a, toujours au titre des actions entreprises, cité l’inviolabilité du territoire mauritanien face aux bandes armées en quête de refuge et l’accueil des civils maliens pendant la crise. Il a laissé entendre que la quête de la sécurité est un combat de longue haleine et a esquissé des pistes de solutions pour y parvenir. Le renforcement des politiques et coopération sécuritaires, l’ancrage de la démocratie, la promotion de la bonne gouvernance sont, de son avis, « le meilleur rempart contre les tentations extrémistes, le gage d’une légitimité indispensable à l’action publique et la condition nécessaire à une lutte efficiente contre la pauvreté ». Les réponses aux attentes de la jeunesse en matière de formation, d’emploi et d’épanouissement sont d’autres remèdes proposés par le président mauritanien. Mohamed Ould Abdel Aziz a, en outre, proposé la création ciblée, au sein de chaque Etat du Sahel, des pôles de spécialisation et d’excellence à vocation régionale et la valorisation des secteurs porteurs d’intégration et de croissance comme moyens de lutte contre la pauvreté.
L’hôte du sommet sur le Sahel a également préconisé le développement des infrastructures, la valorisation de l’agriculture et du pastoralisme pour combattre la pauvreté dans cette partie de l’Afrique qui, foi du président mauritanien, « dispose de nombreux atouts pour garantir à ses fils un avenir radieux ». Et ces atouts sont les ressources naturelles diverses et abondantes, la complémentarité des territoires et écosystèmes, la culture de la tolérance et l’esprit d’ouverture des peuples. Le président mauritanien a, dans cette lancée, indiqué la voie à suivre : « Une renaissance sahélienne doit voir le jour, c’est pour nous une responsabilité exaltante, envers nos peuples et devant l’histoire ». Les chefs d’Etat, à l’issue de la cérémonie d’ouverture, se sont réunis à huis clos pour examiner les rapports des ministres et des experts en matière de sécurité et d’intégration, avant d’adopter un communiqué final.