Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 990 du 15/2/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Société

Voyage d’Akon en Afrique : Le retour de l’enfant prodigue
Publié le lundi 17 fevrier 2014   |  Le Quotidien


L`artiste-musicien
© Présidence par DR
L`artiste-musicien américain d`origine sénégalaise, Akon, a été reçu en audience par le président du Faso le 14 février 2014


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Dans la grisaille africaine et burkinabè, est apparue une éclaircie appelée Akon. Depuis quelques jours, ce musicien américain d’origine sénégalaise sillonne le continent pour vendre une idée, celle d’électrifier les zones rurales à l’aide d’énergies renouvelables dans neuf pays pilotes. Deux remarques sont à faire sur cette tournée. La première, c’est que son initiateur appartient à la diaspora africaine implantée aux Etats-Unis, il est même plus Américain qu’Africain, puisqu’il a quitté son pays natal depuis l’âge de sept ans. Par rapport à tous ceux qui ont étudié sur le continent ou ont bénéficié de divers accompagnements, grâce à l’argent du contribuable, avant de s’exiler, il est donc nettement moins redevable vis-à-vis de son pays natal et de l’Afrique. Il aurait donc pu se la couler douce et jouir tranquillement de sa fortune. Il y a ainsi de par le monde des forces qui auraient pu contribuer financièrement, intellectuellement, politiquement ou technologiquement au développement du continent ; mais sauf s’ils sont inspirés par une fibre patriotique, ils ne songent pas à revenir. La faute aux dirigeants africains qui ne voient pas toujours d’un bon œil cette diaspora dont ils ont peur de la concurrence. Peu de pays ont une politique de repérage et d’incitation au retour de leur diaspora. Akon a donc un très grand mérite d’avoir pensé à son continent d’origine. Il n’a d’ailleurs jamais rompu le cordon ombilical puisque avant cette tournée, il avait fait la preuve de son attachement à l’Afrique en créant sa propre fondation pour les enfants défavorisés d’Afrique, dénommée Konfidence Foundation. Akon, c’est donc l’image d’une Afrique qui gagne.
Le deuxième centre d’intérêt de la tournée africaine d’Akon réside dans la nature du projet qu’il compte développer. En ciblant l’électrification des ménages pauvres ruraux, il touche au cœur de la problématique du sous-développement africain. Dans nos pays, les villages sont restés dans l’arriération technologique depuis des lustres. Sans électricité, les populations sont coupées du reste du monde et même parfois de leur pays. En plus des routes, l’électricité ouvre la voie au progrès et au mieux-être, au regard de toutes les possibilités qu’elle offre. Akon a donc vu juste. De surcroit, il privilégie les énergies renouvelables comme l’énergie solaire. Mais on peut aussi envisager le développement de l’énergie éolienne, comme le font déjà le Maroc et l’Ethiopie. Le projet de Akon est donc pertinent.L’Afrique subsaharienne n’arrive pas à décoller à cause de ses graves lacunes en énergie. En termes d’avantages comparatifs, la cherté des facteurs de production comme l’électricité est très handicapante. De sorte que nos pays ne peuvent pas rivaliser avec ceux d’autres régions jugés plus compétitifs. Mais au-delà de la production économique, Akon vise d’abord les populations à la base, qui sont à la périphérie de la modernisation. Car avec une électricité disponible et abordable, un village peut s’ouvrir plus facilement au monde. L’éducation et la santé s’en trouveront améliorées, de même que certaines activités génératrices de revenus pourront se mener.
Mais il faut éviter de verser dans l’angélisme. Akon est là pour se faire aussi de l’argent. Il a d’ailleurs eu l’honnêteté de le dire, il n’est pas venu en philanthrope. Mais il n’y a rien de mal en cela. Cette franchise tranche d’avec l’hypocrisie de la coopération traditionnelle où derrière tous les vocables généreux se cache un véritable affairisme, voir un pillage du continent. Akon n’est donc pas de cette race de coopérants. Toutefois, la confiance n’exclut pas vigilance. En cela, ce projet doit vraiment être porteur de développement, avec à la clef un transfert de technologies qui puisse permettre aux concernés de se prendre en charge. Comme les Chinois, les Africains doivent désormais privilégier des partenariats à même de les rendre autosuffisants. Espérons que les fonctionnaires véreux qui attendent toujours leur part avant d’avaliser un projet ne découragent pas cette belle initiative .

La Rédaction

 Commentaires