Deuxième sortie plus offensive du Front républicain, regroupement des partis politiques de la majorité et de l’opposition pour la contribution à la consolidation des valeurs républicaines dans notre pays. Après la constitution du groupe, le 23 janvier dernier, le Front républicain a présenté, hier 14 février 2014, son instance dirigeante lors d’une conférence au cours de laquelle les membres ont annoncé qu’ils « passeront bientôt à l’offensive ».
« Aujourd’hui, le Front républicain, dans sa lancée organisationnelle et structurelle, est passé à une étape importante de sa formalisation, avec l’élection de ces hautes instances dirigeantes », dit Michel Ouédraogo, membre du Front qui a lu la déclaration introductive de la conférence de presse. En effet, explique-t-il, « réunis en assemblée générale, instance d’orientation et de délibération du Front républicain, le 11 février 2014, les partis et formations politiques, à travers leurs représentants, ont procédé à l’élection des co-présidents : un de la majorité et un de l’opposition, qui auront en charge le pilotage du Front républicain pendant les 6 prochains mois ». Ces deux co-présidents ont pour nom, Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), et Me Hermann Yaméogo, président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD). En sus, on note dans l’instance dirigeante la coordination nationale composée de 14 membres dont 7 de la majorité et 7 de l’opposition. Fort de cette instance dirigeante, Michel Ouédraogo se ragaillardit : « Le Front républicain est en marche, en rang serré, discipliné et fier de pouvoir contribuer à la consolidation des valeurs républicaines du pays ». Alors, informent les frontistes, « le Front passera bientôt à l’offensive en déroulant son Programme de travail annuel (PTA) ». Un programme, indiquent-ils, qui se fondent sur les principaux objectifs et s’articulent autour de plusieurs activités. En ligne de mire de ces activités, les questions préoccupantes de l’actualité telles que les articles 37 et 78 de la Constitution. « Nous restons très proches d’autres questions sociales telles que les mesures pour lutter contre la vie chère afin d’améliorer le pouvoir d’achat et l’emploi des jeunes, sujets qui rythment la vie nationale », ajoute Michel Ouédraogo dans la déclaration liminaire. Dans cette déclaration liminaire, les membres du Front républicain chargent leurs contempteurs en ces termes : « Si dès sa constitution le Front Républicain a reçu de toute part, maintes félicitations, provenant aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur, il a aussi été l’objet de certaines attaques verbales infondées. C’est avec sérénité et hauteur que nous survolons de telles billevesées, pour ne nous consacrer qu’à l’atteinte de nos objectifs ». Car, disent-ils, « le Front républicain, composé de partis et formations politiques jeunes et anciens, représentatifs et historiques, tant de la majorité que de l’opposition, a grandement joué sa partition dans les importantes avancées de la démocratie et des libertés dans notre pays ». « Ce sera avec dévouement et honneur que le Front républicain, balisera, de concert avec l’ensemble de la classe politique et des forces sociales, la voie pour écrire l’histoire de la démocratie au Burkina Faso », ajoutent-ils. En témoigne, disent-ils, leur participation à la médiation engagée par Jean Baptiste Ouédraogo. Dans le fond, le Front républicain « assure qu’en temps opportun et d’une seule voix, il donnera sa lecture sur toutes ces questions querellées, dans l’intérêt supérieur de la Nation ». Selon Me Hermann Yaméogo, c’est « une vision un peu tronquée du Front républicain que de penser que défendre les valeurs républicaines, c’est défendre la modification de l’article 37, le référendum… ». Selon le président de l’UNDD, « à chaque fois, il faut se référer à la Constitution qui est le seul lien dans un Etat démocratique ».
Parlant de médiation et du mandat du président exigé de la majorité par l’opposition, Assimi Kouanda réagit : « Quel droit légal et politique a l’opposition pour exiger un mandat à la majorité ; majorité qui a reçu mandat du peuple qui lui fait confiance ?». S’il y a mandat à demander, s’interroge-t-il, « est-ce que ce ne serait pas l’inverse ?». « En demandant ce mandat, c’est aussi manquer de considération et de lecture de la Constitution du Burkina. S’il y en a qui ne croit pas au dialogue, ce n’est pas le cas de la majorité », conclut-il. L’absence de Alain Zougba et de Toussaint Abel Coulibaly au point de presse et celle de Ram Ouédraogo sur le présidium ont été soulignées par les journalistes qui y voyaient une mésentente entre le groupe. « Il n’y aucun problème et il n’y a pas de conclusion négative », rassure Me Hermann Yaméogo. « Il n’y a pas de nuages », renchéri Ram Ouédraogo himself. Quid du nombre des partis politiques membres du Front républicain dont la liste n’est pas dévoilée ? « Pas d’inquiétude à se faire. Vous aurez la liste à la fin de la conférence de presse », répondent en chœur les conférenciers. Comme promis, la liste a été remise et elle est composée de 38 partis et formations politiques dont 26 de la majorité et 12 de l’opposition.
Et pour détendre l’atmosphère, Me Hermann Yaméogo, pour la petite histoire, confie que la collaboration avec Assimi Kouanda est aisée. « C’est peut-être parce qu’on jouait ensemble au ballon, à l’époque, à côté de l’ambassade de France » .
Par Yaya Issouf MIDJA et Mariame OUEDRAOGO (Stagiaire)