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L`Observateur Paalga N° 8558 du 13/2/2014

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Manifestation contre l’ANC : Incident mineur, avertissement majeur
Publié le vendredi 14 fevrier 2014   |  L`Observateur Paalga


Manifestation
© Autre presse par DR
Manifestation contre l’ANC


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Le mercredi 12 février 2014, à l’appel du principal parti de l’opposition sud-africaine, l’Alliance démocratique, une marche a été organisée sur le siège du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC). Les manifestants sont sortis crier leur colère contre le taux de chômage endémique qui frappe l’Afrique du Sud depuis le début des années 90. Et rappeler au président Jacob Zuma sa promesse de création de six millions d’emplois lors de la dernière campagne des législatives.




Il a fallu l’interposition de la police pour éviter un affrontement entre les militants de l’opposition et ceux de l’ANC venus défendre le QG de leur parti.

Dans cette nation «Arc-en-ciel» où les mouvements de protestation touchent la quasi-totalité des secteurs de la vie socioéconomique, mines et services publics notamment, la manif du mercredi dernier a été qualifiée d’incident. Et pour cause.

Mais placé dans son contexte, cet incident mineur peut être annonciateur de changements majeurs dans le paysage politique local, puisqu’il touche le plus ancien parti politique du pays de Nelson Mandela.

Après vingt ans de pouvoir continu inauguré par l’icône de la lutte contre l’apartheid en 1994, l’ANC n’est toujours pas parvenu à répondre aux attentes de la majorité noire. L’euphorie des premières heures de l’émancipation politique a laissé la place au désenchantement socioéconomique. Le taux de chômage, 25% de la population totale, atteint 55% chez les jeunes Noirs ; un chiffre beaucoup plus élevé qu’au temps de l’apartheid. L’accès à l’éducation, aux soins de santé et au logement reste désespérément faible, la violence explose et l’insécurité va grandissant.

La mise en œuvre du Black economic empowerment, cette politique interventionniste visant l’accès de la majorité noire au capital économique et aux opportunités d’emplois, a donné des résultats mitigés. Elle a surtout produit une oligarchie noire constituée surtout de leaders de l’ANC (miné par la corruption et les luttes d’influence) et de syndicats qui lui sont affiliés.

Vingt ans après la fin de l’apartheid, la démocratie n’a pas profité à tous.

L’ANC, alors critiqué de toutes parts, est aujourd’hui entré dans son âge critique après deux décennies d’état de grâce. Et la disparition de Nelson Mandela, dont l’aura servait de bouclier, expose plus que jamais le parti à la colère latente de tous les laissés-pour-compte de l’Afrique du Sud postapartheid.

Sans nul doute que les législatives du 7 mai à venir auront valeur de test politique pour le parti à la lance et au bouclier zoulous. Très probablement il va emporter le scrutin. Et son candidat, Jacob Zuma, malgré ses frasques et les scandales financiers, comme celui lié à sa résidence secondaire de Nkandla, construite à quinze millions d’euros, rempilera pour un second mandat.

Mais pour la première fois depuis 1994, l’ANC aborde un scrutin, crédité de moins de 60% des voix. Saura-t-il remonter la pente ?



Alain Saint Robespierre

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