Le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, a livré, le jeudi 13 février à Ouagadougou, au cours du traditionnel point de presse du gouvernement, les actions prioritaires 2014 de son département. Le bilan de la campagne écoulée, la situation des boutiques-témoins, le déroulement de la campagne sèche et autres actualités du secteur ont été les sujets abordés avec les journalistes.
Au regard des missions du ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire (MASA), le premier responsable du département, Mahama Zoungrana, se dit préoccupé par la nécessité d’augmenter les productions agricoles pour relever le défi « faim zéro ». Fort de cette ambition, le ministre en charge de l’agriculture a traduit, au cours du point de presse du gouvernement du jeudi 13 février 2014, la nécessité d’accroître l’offre alimentaire au Burkina Faso. En effet, pour lui, le ministère planifie et suit régulièrement les campagnes agricoles humides et sèches pour gagner le pari de l’intensification agricole. En guise de bilan, a-t-il souligné, la production céréalière au titre de la campagne 2013-2014 est de l’ordre de 5 125 000 tonnes (t), soit une hausse de 4,64% en comparaison de la campagne écoulée et de 21,4% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. « Pour ces résultats, malgré les poches de sécheresse dans certaines localités, il y a lieu de saluer l’abnégation au travail des producteurs et productrices, mais aussi l’accompagnement de l’Etat et ses partenaires qui a atteint près de 20 milliards de F CFA en 2013 », a signifié le ministre Mahama Zoungrana. Pour ce qui est de la campagne agricole sèche, dont le lancement est intervenu à Komsilga le 29 novembre 2013, il a mentionné qu’environ 92 800 t de céréales (maïs et riz) supplémentaires et 1 191 000 t de cultures maraîchères sont attendues. Mahama Zoungrana a rassuré les journalistes, que des dispositions sont prises par les services techniques compétents, pour atteindre effectivement les résultats prévus. Notamment en termes d’appui en intrants et équipements, mais aussi en assistance technique aux producteurs. « Environ 3 milliards de F CFA sont déployés pour accompagner les producteurs au cours de cette campagne sèche », a-t-il précisé. En ce qui concerne la mise en place des boutiques-témoins dans le cadre des mesures sociales, il a relevé que 177 boutiques sont fonctionnelles. Selon lui, le bilan de l’opération s’est avéré positif, au vu de la baisse des prix des produits céréaliers, comprise entre 20 et 25% par rapport à leur niveau en 2012. D’où la nécessité de pérenniser, à son avis, l’initiative.
Le défi
de la transformation
En termes de perspectives, le ministre Zoungrana a rappelé aux journalistes, la tenue de la 17ème Journée nationale du paysan (JNP) du 10 au 12 avril prochains à Fada N’Gourma autour du thème : « Relever le défi de la transformation agro-alimentaire pour accroître la compétitivité des produits agricoles nationaux sur les marchés : rôle de l’Etat ». Par ailleurs, il a noté que 26 000 t de semences, 30 000 unités d’équipements agricoles et d’engrais seront distribuées. « Ainsi, la prévision de 6 000 000 t de céréales pour la campagne 2014-2015 pourrait s’envisager aisément si les conditions pluviométriques sont au rendez-vous », a espéré le premier responsable du MASA. Il a également insisté, entre autres, sur la valorisation du potentiel , à travers l’aménagement de 41 000 ha de périmètres irrigués et de 26 000 ha de bas-fonds, la vulgarisation par la mise en place de 1991 champs-écoles au profit de 43 000 auditeurs, la formation directe de 2 156 producteurs et le renforcement des capacités de stockage des récoltes. « Il y a également l’adoption d’une loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, la mise en place d’une centrale d’achat des intrants et matériels agricoles, l’adoption de la Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNSAN), la poursuite des actions de renforcement de la sécurisation foncière des producteurs, sans oublier la concertation permanente avec les organisations paysannes », a appuyé M. Zoungrana.
Pas de crise
au gouvernement
Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, pour sa part, s’est prêté aux questions d’actualité des journalistes. Le gouvernement serait-il en crise, au regard du compte rendu du Conseil des ministres jugé non consistant ces derniers temps par un confrère ? Le ministre Traoré répond : « Il n’y a aucune crise au niveau du gouvernement. Depuis l’année dernière, nous avons travaillé à améliorer le format des comptes-rendus ». Sur la question de la médiation interne, il a indiqué qu’il revient aux Burkinabè de fournir l’effort, pour que les débats politiques ne prennent pas en otage l’ensemble de la société, ne détruisent ni l’économie ni la république. « Nous saluons l’action des médiateurs. Le gouvernement apprécie l’initiative du fait qu’elle permet à des Burkinabè qui ont des pensées différentes de s’asseoir et de discuter », a exprimé le Porte-parole du gouvernement. En réponse à une préoccupation relative aux négociations entre le gouvernement et les syndicats sur la grille indemnitaire, il a invité les partenaires sociaux à revenir au dialogue. Concernant la question d’un supposé faux conseiller de l’Elysée reçu par le Président du Faso, le ministre Alain Edouard Traoré a avancé : « Si ce monsieur a pu rencontrer le Président du Faso en présence de l’ambassadeur de la France au Burkina Faso comme vous le dites, moi je vois plutôt le problème du côté de l’Etat français qu’à notre niveau ».
Kowoma Marc DOH dohmarc26@yahoo.fr
R.Ida Alida NANA
(Stagiaire)