Le lancement du projet de conception d’un cadre global d’évaluation de la performance du système de santé des districts au Burkina Faso a eu lieu, le jeudi 13 février 2014, à Ouagadougou. D’une durée de trois ans, il sera exécuté dans les régions du Nord et des Hauts-Bassins.
Le projet de « conception d’un cadre global d’évaluation de la performance du système de santé des districts au Burkina Faso » vise à concevoir, valider et utiliser un système global et intégré d’évaluation de la performance des districts sanitaires du Burkina Faso. Il est une proposition de la Société d’étude et de recherche en santé publique (SERSAP). Il sera mis en œuvre, pendant trois ans, dans cinq districts sanitaires dans chacune des deux régions ciblées comme ayant des districts assez représentatifs de tous les autres au Burkina Faso, notamment au Nord et dans les Hauts-Bassins. De ce fait, il s’agit spécifiquement d’élaborer ce cadre d’évaluation, à travers un processus participatif impliquant les acteurs et les décideurs, d’une part et de tester et valider ce cadre, d’autre part. Par ailleurs, il sera question d’identifier les principaux facteurs pouvant expliquer les écarts de performance entre districts sanitaires.
Le directeur du SERSAP, Abel Bicaba, a révélé que ladite structure a participé à un processus de sélection selon la logique « l’Initiative ouest-africaine de renforcement des capacités au moyen de la recherche sur les systèmes de santé » et que sur cinquante propositions, sept ont été présélectionnées. Finalement, quatre d’entre elles dont celle du SERSAP-Burkina ont été retenues, à l’issue d’un atelier méthodique tenue à Bobo-Dioulasso, en 2013. Les trois autres sont du Nigeria, du Sénégal et de la Sierra Leone.
Selon Dr Abel Bicaba, le SERSAP entend contribuer à une meilleure connaissance des techniques de mesures de performance d’un système de santé, à l’identification des facteurs pouvant expliquer les variations entre districts sanitaires. « Un tel potentiel de connaissance permettra, entre autres, de mieux allouer les ressources en fonction des besoins et des résultats attendus », a-t-il souligné.
Un système de santé pyramidal
Le représentant du ministre de la Santé, Amédée, Prosper Djiguemdé, a expliqué que le système de santé national est conçu de manière pyramidale et repose essentiellement sur le district sanitaire qui, d’après lui, en est incontestablement le maillon. Il a apprécié très favorablement le thème de cette recherche portant sur l’évaluation de la performance du système de santé des districts sanitaires. De son point de vue, cette initiative offre la possibilité de mieux identifier les interventions prioritaires à mettre en œuvre dans chaque district, de mieux allouer les ressources humaines et financières et de mieux motiver les acteurs sur le terrain dont les efforts ne sont pas toujours suffisamment valorisés.
M. Djiguemdé a soutenu que l’intérêt de cette recherche dépasse sans nul doute les frontières du Burkina, du fait que nombreux pays africains ont un système de santé bâti sur le district. Il a particulièrement salué le souci de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) de renforcer les capacités des acteurs, en contribuant à la formation d’un candidat au niveau doctoral et en soutenant deux autres candidats pour le Master en santé publique