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Le Quotidien N° 989 du 14/2/2014

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Fonction publique burkinabè : Le casse-tête des statuts particuliers
Publié le vendredi 14 fevrier 2014   |  Le Quotidien


Fonction
© aOuaga.com par A.O
Fonction publique : les agents en grève les 4 et 5 février
Mardi 4 février 2014. Ouagadougou. Les agents de la Fonction publique sont en grève de 48 heures à l`appel de leur coordination syndicale pour dénoncer la lenteur du gouvernement dans les négociations sur les grilles salariale et indemnitaire


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La réforme et la modernisation de l’Administration publique dont on parle tant depuis des années ne sont-elles qu’un leurre ? A la lecture de l’état actuel de la Fonction publique, marquée par un mécontentement des agents et des grèves à répétition, on est en droit de penser que les objectifs sont loin d’être atteints. Peut-être a-t-on mis l’accent sur l’organisation des services étatiques sans trop prendre en compte la dimension ressources humaines. En tout cas, la Fonction publique ressemble aujourd’hui à un champ de bataille où chaque corps professionnel cherche à tirer son épingle du jeu. Un cafouillage général dont la dernière manifestation est le sit-in des greffiers, du 12 au 14 février 2014. Comme tous les autres corps, eux aussi réclament l’application d’un statut particulier. Ce dispositif qui avait été aménagé pour répondre aux spécificités de certaines catégories de travailleurs, on le voit, a dérapé. Aujourd’hui, chacun réclame sa part de statut particulier. Et voilà le gouvernement pris au piège d’un problème insoluble au regard du coût qu’il engendre. C’est pourquoi il est de plus en plus question, dans la réforme des salaires et indemnités, de supprimer ces statuts particuliers. Mais il est clair que les acquis conquis ne seront pas facilement abandonnés par les syndicats. On voit donc mal comment l’Etat arrivera à contourner ce casse-tête des statuts particuliers. Comme les greffiers aujourd’hui et hier les gardes de sécurité pénitentiaire, tous aspirent à ces avantages qui leur permettront d’améliorer leurs conditions de vie. Ce d’autant que d’autres en bénéficient déjà, depuis des années. Les greffiers ont donc raison de demander leur part du gâteau. C’est une question de justice.
Ce qui énerve certains fonctionnaires, c’est le traitement très inégal dont ils sont l’objet. En plus de bénéficier d’un statut particulier, certains agents publics ont divers avantages qui ne peuvent que rendre jaloux. Ils ont des fonds communs, des bonifications et autres gratifications qui n’ont rien à voir avec leurs salaires et indemnités. Il y en a même pour qui le vol a été légalisé. En quelques années de fonction, ils se construisent des mini-villas à plusieurs dizaines de millions de FCFA. Ils vivent comme des pachas et n’ont même pas besoin de toucher à leur salaire. « Enrichissement sans cause », tel est l’euphémisme trouvé pour désigner le statut de ces fonctionnaires d’une autre race fabriqués par l’Etat lui-même. Pendant ce temps, la grande masse des fonctionnaires peine à joindre les deux bouts, jonglant entre découverts, prêts et système D. Pour eux, il faut prendre toute une vie pour se construire une maison à coups de crédits bancaires. Ce système de Fonction publique à deux vitesses est en train d’atteindre ses limites. Les laissés-pour-compte ne sont plus prêts à assister passivement à une forme d’injustice qui crée deux catégories de fonctionnaires : ceux qui s’enrichissent par divers moyens et ceux qui ne se contentent que de leurs maigres salaires. La vie chère est sans doute le déclic de ce mouvement de colère. Mais on ne peut ignorer le réveil des syndicats, sans doute bousculés par une base de moins en moins craintive, et très en colère contre la corruption, le clientélisme, les détournements et la gabegie quasiment institutionnalisés. Ils ne veulent plus être les dindons d’une gigantesque farce, celle dite de la réforme de l’Etat, qui n’en est vraiment pas une. Après les statuts particuliers, il va sans dire qu’une autre bombe à retardement concerne les avantages exorbitants dont jouit une catégorie de fonctionnaires burkinabè. La prochaine grande bagarre risque de porter sur cette discrimination. Déjà, les syndicats relèvent de profonds gaps entre les différentes indemnités dans la nouvelle grille indemnitaire proposée par le gouvernement. Et ils ne semblent pas prêts à avaliser cet état de fait. C’est dire que la crise au sein de l’Administration publique pourrait perdurer. Sauf si une véritable révolution impliquant un assainissement total de la Fonction publique (suppression des discriminations salariales et indemnitaires, éradication de la fraude, la corruption et le détournement, etc.) est engagée .

La Rédaction

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