Les attitudes intransigeantes et tâtonnements qui se manifestent autour de la médiation interne à la crise politique au Burkina Faso, ne présagent pas d’une volonté réelle des protagonistes pour un compromis. En effet, le second round des pourparlers qui s’est ouvert le lundi 10 Février 2014 a quasiment accouché d’une souris. La raison, l’opposition exige que la délégation présidentielle présente un mandat du président du Faso qui certifierait sans doute un engagement officiel dans les négociations. Cette attitude de l’opposition frise la provocation et la surenchère ainsi qu’un mépris vis à vis du groupe autosaisi de médiateurs. Les négociations se déroulent sous la responsabilité de la médiation et non sous celui du Chef de l’Etat qui ne saurait être juge et partie à la fois. Il s’agit là d’une possible source de blocage des négociations au niveau de l’opposition. Du côté de la majorité présidentielle et particulièrement en ce qui concerne le parti au pouvoir, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès(CDP), l’on murmure des griefs contre la médiation. Car, le premier communiqué de la médiation assorti de propositions comme la non- modification de l’article 37 de la Constitution, le rejet d’un référendum sur l’article 37 etc., ne rencontrent pas l’assentiment du CDP qui est favorable au référendum. Les propositions de la médiation qui rejoignent en grande partie celles de l’opposition excepté la question du Sénat, sont considérées comme une position partisane de la médiation. Pour le CDP, la médiation ne doit pas avoir une position. Voilà encore un autre point de possible blocage des négociations. Alors, quel serait le rôle de la médiation ? Doit –elle se contenter de faire une synthèse des positions des deux camps adverses qui sont déjà connues ? Dans ce cas, qui tranchera en définitive ? Visiblement, si les protagonistes veulent agir réellement dans l’intérêt supérieur de la nation, de part et d’autre, il faudrait accepter des concessions.