La lutte contre l’insécurité alimentaire reste la priorité de Newlove Kuaku Kushiator. Pour ce faire, cet inventeur vient de mettre au point une machine à irriguer et une pompe éolienne qui permettent la production agricole en toute saison. L’équipe de Sidwaya, qui a fait le déplacement dans son atelier sis au quartier Tanghin à Ouagadougou, le lundi 10 février 2014, a pu assister à une démonstration de sa nouvelle trouvaille.
A vue d’œil, le Bureau de recherche et de transfert de technologie de Newlove Kuaku Kushiator de nationalité ghanéenne, installé au Burkina Faso depuis 1983, passe inaperçu. Et pourtant, son ’’génie’’ et ses ambitions de lutter contre le chômage et la sous-alimentation méritent une attention particulière. En effet, c’est dans un atelier de fortune que M. Kushiator vient de mettre au point deux machines capables de révolutionner la production agricole au Burkina Faso avec l’aménagement d’au moins un million d’hectares. Sa première découverte, une machine à irriguer automatique dénommée "Machine à pluie". Conçue pour pallier le manque de pluie et lutter contre les poches de sécheresse, cette machine peut utiliser toutes les sources d’eau pour l’irrigation de grandes surfaces. En plus, elle est dotée d’une technologie qui va permettre aux producteurs de garder le contrôle de leur production. " Avec cette machine, le producteur n’a plus besoin de se déplacer dans son champ pour arroser ou pour démarrer une machine afin d’irriguer son champ. Il a toutes les possibilités d’avoir le contrôle de l’humidité de celui-ci, car la machine peut être activée manuellement, ou par le détecteur d’humidité qui envoie des signaux au tableau de bord pour lui indiquer que le champ est sec, mais aussi, par programmation, SMS ou un simple appel", a-t-il précisé. Et d’ajouter : "Même en déplacement hors du pays, la machine peut vous donner des informations sur votre champ". D’un coût global de dix millions à l’hectare et une capacité de fonctionnement de plus de vingt ans, l’installation de ce système à travers tout le pays pourrait permettre, selon M. Kushiator, de produire toute l’année, de générer plus d’un million d’emplois permanents et d’apporter plus de six mille milliards de francs CFA par an à l’économie nationale. Sa deuxième trouvaille, une pompe éolienne. D’une force de deux cents chevaux, ce disque de cinquante mètres de diamètre placé sur un forage est en mesure de puiser l’eau à plus de mille mètres de profondeur. Et M. Kushiator d’affirmer que le Burkina Faso a de l’énergie éolienne à revendre. "En termes de rentabilité, le vent peut nous rapporter plus de dix mille milliards de francs CFA par an si nous l’exploitons à fond", a-t-il souligné. Et pour permettre aux petits producteurs de profiter de cette technologie, des disques de petit diamètre sont conçus et installés par M. Kushiator au prix de quatre cent mille francs CFA.
La difficulté de la mise en œuvre du projet
Si le projet de Newlove Kuaku Kushiator a été porté à la connaissance du président du Faso et soutenu techniquement par les techniciens du ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, il dit ne pas être soutenu financièrement dans sa mise en œuvre. "Si vous voyez que le projet traîne, c’est parce que j’assure sa prise en charge financière, et tant que je ne vais pas faire mes preuves sur le terrain, les gens ne voudront pas s’engager dans cette aventure", a-t-il confié. D’où son appel à l’endroit des autorités et à tous ceux qui croient en cette initiative. Car pour lui, l’aboutissement de ce projet va permettre de réduire considérablement les coûts de production. "Au Burkina Faso, les coûts de production sont relatifs à l’énergie utilisée, or nous avons le vent et le soleil. Nous pouvons les exploiter pour réduire ces coûts et lutter par la même occasion contre le chômage et atteindre l’autosuffisance alimentaire", a laissé entendre M. Kushiator.
Lauréat du premier prix du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat au Forum national de recherche scientifique et de l’innovation technologique (FRSIT) en 2012, M. Kushiator a aussi participé au Symposium international pour la valorisation de la recherche au Burkina Faso.