La tâche semblait quasiment insurmontable il y a trente ans, mais pourtant, grâce à la détermination des pouvoirs publics à l'implication de l'ensemble de la société civile, le Burkina Faso est parvenu à marginaliser la pratique des mutilations génitales féminines. Mariam Lamizana, première présidente du Comité national de lutte contre la pratique de l'excision (CNLPE), présidente du Comité inter-africain sur les pratiques traditionnelles ayant un effet sur la santé des femmes (CIAF) et ancienne ministre burkinabè de l'Action sociale et de la Solidarité nationale, explique les actions menées dans son pays et en Afrique de l'Ouest pour combattre le fléau.
Née en 1951 à Bobo-Dioulasso, Mariam Lamizana, sociologue et assistante sociale, incarne quatre décennies de lutte sans relâche contre les mutilations génitales féminines au pays des Hommes intègres et sur tout le continent africain. La ténacité de "madame Action sociale", qui a fondé ou dirigé plusieurs ONG pour faire reculer une tradition ancrée depuis des siècles, lui a valu une nomination pour le prix Sakharov du Parlement européen pour la liberté de penser en 2009. Mais la plus grande récompense de la militante a été de voir ses efforts couronnés de succès grâce à l'engagement progressif de toute la société burkinabè.... suite de l'article sur Jeune Afrique