La Libye a tapé fort en terre sud-africaine. Invité, pour la première fois à une phase finale de CHAN, le onze national libyen s’est hissé sur le toit du continent. Vainqueur du Ghana en finale, la Lybie a ainsi écrit, en lettres d’or son nom dans le livre de la dernière-née des compétitions de la CAF. Peu importe si la finale n’a pas été très enlevée.
Samedi 1er février. Cape Town stadium. La Libye vient de réussir son premier tir au but de la série des trois tireurs. Le Ghana échoue. Joueurs et staff technique hésitent à laisser éclater leur joie. Les Ghanéens en profitent volontairement ou pas pour semer le trouble dans les esprits. Les Black stars se ruent sur l’arbitre tentant de le pousser à prendre la mauvaise décision. L’arbitre algérien, Mohamed Benouza tombe dans le panneau. Il signifie à la formation libyenne, en partie dubitative que la séance des tirs au buts devait de poursuivre ! Cafouillage honteux sur la pelouse. Car une partie de la délégation libyenne proteste avec véhémence. le trio arbitral se regroupe autour du commissaire de match accouru. Les textes sont lus dans le bon sens. Les anciennes dispositions qui stipulaient que lorsqu’il y a recours à une 2e série dans l’épreuve des tirs au but, l’ensemble des trois tireurs doivent passer avant que la victoire ou pas ne soit décidée étant caduque, il fallait siffler la victoire de la Libye qui a réussi son premier tir quand son adversaire échouait conformément aux textes qui n’obligent plus l’exécution de l’ensemble des tirs de la série. Les hésitations de l’arbitre ont été une des taches noires de cette finale qui avait pourtant réussi à réveiller ce stade au moins de sa moitié plein par justement l’épreuve des tirs au but. Quand la Lybie réussit ses 3 premiers tirs contre 1 seul pour le Ghana et que les Black stars trouvent le mental pour égaliser, le stade ne peut ne pas verser dans le délire. Et voilà comment on est arrivé à la deuxième série de tireurs avec sa part de cafouillage avant que la victoire de la Libye ne soit proclamée. Pour une finale très équilibrée comme a été celle du CHAN 2014, la soirée ne pouvait que se prolonger. Entre la sélection nationale des Black stars technique, un petit cran au-dessus et celle de la Libye qui avait surtout son muscle à bander, il n’y a pas eu la place pour un but. Grave, les stadiers de Cape Town stadium ont mis du zèle dans l’arrosage de la pelouse pourtant en magnifique état. Du coup, transformé en patinoire, les joueurs glissaient plus facilement sur la pelouse qu’ils ne jouaient au ballon. La grande satisfaction de ce dernier acte du CHAN reste l’ambiance. Bien qu’étant à moitié plein, des clameurs montaient de l’enceinte, encourageaient les acteurs. Le Ghana manifestement a eu la sympathie des autochtones. Mais Cape Town est multiraciale. La communauté arabe très importante, a fait le plein, soutenant ensemble l’équipe nationale d’une nation soeur. Mais dans l’ensemble, le public s’est montré très versatile. Il a basculé au gré des bonnes phases de jeu oubliant sa préférence pour Ghanéens ou Lybiens. La finale du CHAN aura permis à deux acteurs majeurs de la planète foot, qui n’ont pas toujours été dans la même direction de s’unir, une fois encore autour de l’essentiel, le football, passion commune. Il s’agit de Issa Hayatou, président de la CAF qui avait à ses côtés le président de la FIFA, Sepp Blater. C’est ensemble que les deux hommes ont remis à la Lybie, ses médailles, son trophée et ses honneurs. Avant que le grand vainqueur ne soit appelé sur la plus haute marche du podium, les médailles d’argent ont été remises au Ghana, finaliste malheureux. Le bronze est revenu au Nigéria, difficile vainqueur du Zimbabwe (1-0) dans la petite finale jouée à la première heure dans le même stade. Alors que les lampions se seront éteints sur ce rendez-vous des footballeurs locaux, le témoin de l’organisation de la prochaine édition, Rwanda 2016, a été remis au président de la Fédération du dit pays par le président de la CAF, Issa Hayatou. C’est sous les feux d’artifice que le public sud-africain, chantant et dansant, a vidé le stade en entendant le prochain rendez-vous.
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