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L’Observateur Paalga N° 8549 du 31/1/2014

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Une Lettre pour Laye : Salia Sanou en campagne
Publié le samedi 1 fevrier 2014   |  L’Observateur Paalga


Salia
© Autre presse par DR
Salia Sanou, Maire de la commune de Bobo-Dioulasso


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Cher Wambi, Une fois encore, me voilà contraint de reporter ma venue au village aux calendes burkinabè, et pour cause. Il y a belle lurette que je n’y ai pas remis les pieds certes, mais que puis-je face à une actualité nationale brûlante. La preuve, cher cousin, assis à l’ombre du manguier cinquantenaire qui trône à l’entrée de sa concession, l’oncle Rabaké peine visiblement à croquer la noix de cola du nouvel an.
Rien à reprocher à celui-là qui a vu passer bien des saisons pourtant. Une seule question dans la tête : comment sortir le Pays dit des hommes intègres de ce guêpier ?
Car, et tu le sais plus que quiconque, l’horizon ne cesse de s’assombrir à telle enseigne que les plus sceptiques y voient déjà une année de mauvais augure.
Si en effet, une crise au sommet du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), pour ne pas dire au sommet de l’Etat, est un non-événement, qu’en dira-t-on quand il s’agira de l’opposition ?
En tous les cas, cher cousin, les démissions en cascades déclenchées au sein du parti présidentiel depuis début janvier n’ont cessé d’alarmer aussi bien les Burkinabè de toutes les contrées que la communauté internationale, qui se demandent, à tort ou à raison, de quoi demain sera fait.
L’on pouvait en effet s’attendre à tout au CDP, sauf à des adieux spectaculaires de Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo, Simon Compaoré et j’en oublie, qui s’en vont avec armes, bagages et femmes…
A voir leur démonstration de force le 25 janvier 2014 à la maison du Peuple de Ouagadougou, l’on peut logiquement se demander si Roch et les siens n’ont pas laissé le désert derrière eux.
En tout cas de cette mobilisation naquit le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), qui a commencé à ratisser large dans la scène politique nationale, à l’instar du Front républicain qui, lui, soutient le Grand Sachem dans ses velléités de modification de l’article 37 de la Constitution et de mise en place du Sénat.

Nous est aussi née, cher Wambi, une crise majeure qui a contraint l’enfant terrible de Ziniaré, lui pourtant très prompte à faire le tour de la terre, à jouer à l’illustre absent au 22e sommet de l’Union africaine, qui s’est ouvert ce jeudi à Addis-Abeba en Ethiopie.
Maintenant, le divorce consommé, que nous réservent-ils, les alliés d’hier ?
Silence radio assourdissant du côté du palais de Kosyam, même si ceux qui prétendent aujourd’hui être l’œil et l’oreille de son royal locataire annoncent l’imminence de représailles.
Est-ce à cela que répond l’assèchement financier entrepris contre certains démissionnaires et pas des moindres ?
Je ne saurais y répondre.
Cependant selon des sources avisées, une structure étatique jusque-là logée au cœur de la capitale, en location, aurait reçu l’ordre de trouver refuge ailleurs et dans les délais les meilleurs.
Vrai ou faux ?
Les jours à venir nous en diront davantage, cher cousin.

Oui, cher Wambi, Allah et les mânes des ancêtres soient loués, le pire a été évité le vendredi 24 janvier dernier, et les Burkinabè de toutes les confessions religieuses peuvent s’en frotter les mains.
Peut-être en as-tu déjà été informé, tant les nouvelles vont à la vitesse du vent !
Mais pourquoi ne pas y revenir lorsque la paix et la cohésion sociales sont soumises à rude épreuve ?
Tout serait parti de cette information selon laquelle le grand imam de Ouagadougou, El hadj Aboubacar Sana, aurait été débarqué au motif d’avoir reçu le chef de file de l’Opposition, Zéphirin Diabré, lors de la prière du Maouloud le 13 janvier dernier à la grande mosquée de la capitale.
Information donnée par un confrère de la place et reprise par une station FM.
Il n’en faudra pas plus pour que les partisans du grand imam montent sur leurs grands chevaux pour aller à l’assaut de la grande mosquée ce vendredi 24 janvier lors de la prière de 13h pour vérifier l’information.
Comme par miracle, il n’en fut rien, même si ce lieu de culte était sous tension jusqu’au retour du grand imam à sa résidence, escorté et acclamé par les siens.
Maintenant que la hâche de guerre semble avoir été enterrée, cher cousin, l’on est en droit de s’inquiéter de cela et de s’interroger à ce sujet : pourquoi s’élever contre la venue du chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, à la grande mosquée en oubliant royalement le pèlerinage du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, à Ramatoulaye, Tansalga et Ouahigouya à la faveur de la même célébration du Maouloud ?
Eh bien, Burkinabè d’ici et d’ailleurs, il urge de tirer la sonnette d’alarme, car sait-on jamais.
Mais que pouvons-nous quand la politique s’invite dans les lieux de culte où l’on trouve des anti et des pro-Sénat, des pro et des antitripatouillage de l’article 37, et où les espèces sonnantes et trébuchantes guident les fidèles.
Pour l’amour de Bon Dieu, un lieu de culte ne saurait être ni une arène ni un dojo.
Cher Wambi, sais-tu que les instituts supérieurs poussent à Ouagadougou comme les arachides à Garango ? Eh bien quand tu vois un immeuble érigé en bordure d’une rue ou même dans un six-mètres, décrépi ou encore d’un air délabré, il s’agit probablement d’une école supérieure. Nombre d’entres ces écoles ne sont même pas autorisées par l’Etat burkinabè à délivrer des diplômes, d’ailleurs pas reconnus par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES).
Et tiens-toi bien, cher cousin, des étudiants, après une licence passée dans l’une de ces écoles, se sont retrouvés à postuler à des concours ou des tests de recrutement ; malheureusement ou heureusement, ces derniers ont vu leurs dossiers rejetés du fait de la non-autorisation de leur établissement à délivrer des diplômes. Ce n’est pas tout, leur nombre étant élevé, ces étudiants ont été interpellés avec les premiers responsables de l’établissement en question par les autorités compétentes et l’école sommée de fermer, et les diplômes annulés. Et voilà nos pauvres étudiants qui ont perdu du temps, des opportunités d’emploi et de l’argent, même si ces derniers ont porté plainte contre l’établissement en question pour se faire rembourser leurs frais de scolarité.

Cher cousin, tu te souviens certainement de cette initiative du Réseau d’information et de communication pour l’hygiène, l’eau potable et l’assainissement (RICHE) dont je te parlais dans une de mes précédentes missives. Il s’agit des Personnalités Eau potable-Assainissement-Hygiène (PWASHA) ! Je sais que sous l’arbre à palabres, des noms n’ont cessé de circuler sur les potentiels PWASHA 2013 après que je t’ai annoncé qu’il s’agissait d’une haute personnalité de l’Etat et d’un Burkinabè vivant à l’étranger.
Eh bien tu pourras taire les débats en apprenant à l’assemblée villageoise que les heureux lauréats de cette première édition ne sont nuls autres que : Luc Adolphe Tiao (Premier ministre) et Carime Igo (architecte vivant à Marseille). La cérémonie de distinction de ces champions de la lutte pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, placée sous le parrainage du directeur de publication de L’Observateur Paalga, Edouard Ouédraogo, en présence (effective) du chef du gouvernement, aura lieu le jeudi 6 février 2014 à partir de 10h au siège du journal de Nakibeugo.
A moins de faire partie du cercle très très restreint des heureux invités triés sur le volet et détenteurs de cartons d’invitation à cette cérémonie, notre oncle Raogo que je sais friand de ce genre de grand rendez-vous devra se résoudre à se faire raconter l’événement. Mais qu’il se rassure, la presse, fortement mobilisée pour la circonstance, ne manquera pas de relayer la 1re édition des PWASHA pour laquelle les membres du RICHE, eux-mêmes journalistes dans les médias de la place, mettent d’ores et déjà les petits plats dans les grands.

- La vague de démissions enregistrée par le CDP au cours de ce mois de janvier finissant continue de faire courir les responsables du parti au pouvoir, et cela, pour deux raisons : d’abord, trouver les voies et moyens d’arrêter l’hémorragie et, ensuite, restaurer la confiance et ramener la sérénité dans les rangs. C’est à cet exercice que s’est livré le secrétaire général de la section provinciale du CDP/Houet au cours de la semaine écoulée, Salia Sanou, qui vient en effet de terminer une longue pérégrination dans les départements relevant de sa zone de compétence avec comme principal message «restez au CDP, ne bougez pas et ne vous laissez pas embobiner par qui que ce soit».
Pour convaincre ses interlocuteurs en majorité analphabètes, le secrétaire général provincial du parti s’en serait violemment pris à ses ex-camarades en faisant croire à ses militants que les démissionnaires ne sont en réalité que des assoifés du pouvoir et des insatiables qui n’ont jamais pu digérer leur mise à l’écart après tant d’années de services rendus. Des propos qui continuent de faire l’objet de commentaires dans les milieux politiques bobolais et qui, pour certains, pourraient justifier les cinq millions de FCFA que Salia Sanou aurait perçus du «petit président» pour le financement de cette tournée d’information.

- La naissance en grande pompe du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à la Maison du peuple de Ouagadougou a-t-elle fait des victimes collatérales à Sabcé ? C’est la question qu’on est en droit de se poser au regard de la mésaventure de ce couple qui a eu le «malheur» de convoler en justes noces le même jour dans ladite commune rurale de la province du Bam. Parents, amis et connaissances des mariés, une fois en place à la mairie de la localité, seront informés que le registre des mariages demeurait introuvable.
Et lorsqu’après avoir remué ciel et terre, le fameux document réapparut, le personnel municipal dut se résoudre à dire la vérité aux tourtereaux : aucun officier de l’état civil n’est présent pour célébrer leur mariage, le maire et ses adjoints ayant tous rallié Kongoussi pour un meeting de leur formation politique, le parti au pouvoir. Il faut croire que le mot d’ordre de cette rencontre se tenant le même jour que le lancement du parti des démissionnaires était «celui qui n’est pas avec nous est contre nous», c’est-à-dire que celui qui n’y est pas présent est sympathisant des démissionnaires, puisqu’elle a fait le plein des élus de la province. Le jeune couple, la mort dans l’âme, a dû se contenter de célébrer le mariage religieux en attendant de pouvoir passer devant le maire un autre jour. Nègreries, quand tu nous tiens…

- Depuis quelques jours, des fonctionnaires de l’Etat crient au scandale pour cette raison : leur salaire de janvier 2014 n’a pas été payé. Que s’est-il passé pour que ces travailleurs n’aient pu toucher leur dû à la fin du mois ?
L’explication est pourtant toute simple : dans le cadre de la modernisation de la Fonction publique, des mesures ont été prises pour identifier le personnel réel de l’Etat. Et il s’est trouvé que le contribuable perdait des milliards à payer des fonctionnaires fictifs. Pour donc mettre de l’ordre, il a été décidé un enrôlement biométrique. Des communiqués ont été largement diffusés à cet effet et il était prévu de ne verser aucun kopeck à ceux-là qui ne seraient pas régulièrement identifiés. Certains n’ont sans doute pas pris la mesure au sérieux. Et vlan, la Fonction publique a mis à exécution sa menace, et de nombreux agents l’ont appris à leurs dépens.
Mais certains d’entre eux soutiennent mordicus qu’ils ont déposé leurs demandes d’enrôlement au ministère depuis plus d’un an et se disent victimes de la lenteur administrative.
On espère que le département de la Fonction publique va se pencher sur la question et régulariser la situation des plaignants.

- Quand on parle du Groupe KANIS International, il y a certes le P-DG, Inoussa Kanazoé, mais on n’oublie pas son collaborateur Moussa Koanda. Quand on voyait l’un, c’est que l’autre n’était pas loin, tellement la paire d’hommes d’affaires fonctionnait à merveille. Après avoir fait fortune dans le riz et dans d’autres domaines tels que les hydrocarbures et le ciment, le Groupe KANIS s’est lancé dans la création d’une cimenterie (CIM Burkina) dont le lancement a eu lieu en grande pompe l’année dernière. Mais il y a quelque temps, on a appris qu’Inoussa Kanazoé n’a plus d’actions importantes pour ne pas dire qu’il n’en a même plus du tout dans CIM-Burkina. Que s’est-il passé ?
Mystère et boule de gomme. Toujours est-il que les relations entre Kanazoé et Koanda se seraient détériorées au point que le second aurait quitté les locaux de Kanis où il avait son bureau, jouxtant celui de son ami et collaborateur.
Inoussa Kanazoé ne ferait donc plus partie de CIM-Burkina, et ses actions auraient été cédées à Idrissa Nassa de Coris Bank.
On apprend par ailleurs qu’avec le soutien de certains partenaires étrangers, le P-DG de Kanis aurait en projet la création d’une autre cimenterie, CIM-Faso, dont les produits sont déjà disponibles sur le marché.
Tout cela a-t-il un lien avec la situation socio-politique actuelle du Burkina où pour un petit geste on n’hésite pas à qualifier telle personne de prodémissionnaire ?
Dans tous les cas, les choses finiront par se savoir avec le temps.

- C’est un ouf de soulagement qu’ont poussé les usagers et les riverains de la route Koudougou-Dédougou à la fin du bitumage de celle-ci. Mais quelques mois seulement après, ils ont dû modérer leur enthousiasme, car, malgré les multiples virages qui serpentent la voie, la vitesse semble y être reine. Le récent drame de Kari est encore frais dans les mémoires pour illustrer le danger. C’est donc avec joie que la mise en place de ralentisseurs tout le long du trajet a été saluée. Mais là aussi, hélas, la joie sera de courte durée, car les signalisations de ces "gendarmes couchés", peintes à main levée sur des planches de bois, se révéleront inefficaces, voire dangereuses, car invisibles la nuit tombée. Une situation à corriger d’urgence donc, parce qu’il y va de la sécurité pour ne pas dire de la vie des usagers et des riverains du tronçon.

- Parents d’élèves, étiez-vous au courant de cette mesure? En dehors de la matière français, aucune faute de français ne doit être sanctionnée sur les copies des élèves. De quoi tomber à la renverse quand on sait que la langue de Molière est, quoi qu’on dise, un élément primordial dans l’apprentissage des enfants et que c’est par elle qu’est transmis le savoir dans nos écoles. Qu’est-ce qui a prévalu à la prise d’une telle mesure, surtout au moment où le niveau de notre enseignement est en baisse vertigineuse? Nous voudrions bien comprendre.

- A la mise en place des nouvelles instances du CDP dans le Sanmatenga, plus précisément dans le département de Dablo, les militants ont été surpris d’entendre que Salif Simporé était reconduit comme secrétaire général. Et ils ont en partie raison, car le monsieur, impliqué dans la vente de produits pharmaceutiques frauduleux, avait été incarcéré à la Maison de correction de Kaya le 8 janvier 2014 avec d’autres agents. Certes suspicion ne rime pas forcément avec culpabilité, mais n’aurait-il pas été plus sage d’attendre que la situation se décante avant de le responsabiliser ?

- Un petit quiz pour boucler cette missive : quel est le premier Burkinabè à marquer un but en Liga, le championnat de première division espagnole ?
Des indices pour que le supporter lambda de Nagrin ne finisse pas de s’arracher les cheveux : c’est un néo Etalon, âgé de 22 ans, qui a fait partie de l’expédition de Blida et a fait ses armes dans le club si cher au défunt colonel Félix Tienterboum, l’USO. Il s’agit de Jonathan Zongo, l’attaquant d’Almeria.
L’Etalon est entré dans l’histoire du championnat espagnol en devenant le premier buteur burkinabè de l’histoire de la Liga. Il a offert la victoire aux siens face à Getafe. Aligné d’entrée en attaque, dans une position axiale, l’international burkinabè a signé la semaine dernière le seul but, celui de la victoire, de son club à la 49e minute en reprenant de la tête le centre d’un coéquipier.
On peut le dire, l’attaquant des Etalons vit un véritable conte de fée, car en août dernier, il ne pouvait pas évoluer en Liga, alors qu’il avait pris une part active à l’accession en première division de son club, Almeria, pour cette raison : il disposait toujours d’un contrat amateur.
Il a été remplacé à la 90e minute sous les ovations du public.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."


Ainsi va la vie.
Au revoir.

Ton cousin
Passek Taalé.

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