Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 978 du 1/1/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Médiation dans la crise nationale : La clef du problème entre les mains de Blaise Compaoré
Publié le samedi 1 fevrier 2014   |  Le Quotidien


Dori
© aOuaga.com par A.O
Dori : le chef de l`Etat face à la presse
Jeudi 12 décembre 2013. Dori. Le président du Faso, Blaise Compaoré, a animé une conférence de presse au lendemain de la célébration de la fête nationale de l`indépendance


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Quelle ironie du sort ! Le spécialiste ès médiations de l’Afrique de l’Ouest, Blaise Compaoré, doit passer sous les fourches caudines d’une médiation. Telle est en effet la volonté de quatre personnalités qui se sont « auto-investies d’une mission de conciliation ». Ainsi, après avoir passé sa vie à chercher à réconcilier des frères ennemis, sous d’autres cieux, le président burkinabè doit subir lui-même l’expérience douloureuse d’une médiation. Ce n’est pas de gaité de cœur que l’on se retrouve à suivre des instructions, à avaler des couleuvres et renier même son clan politique, du fait des exigences d’une négociation de sortie de crise. Tous ceux à qui le président du Faso a apporté ses bons offices ont à un moment ou à un autre dû faire preuve d’humilité, voire de rabaissement, pour parvenir à un accord. Ce fut le cas avec la dernière médiation en date du PF, portant sur le Mali. Le pays a été contraint de s’humilier et à négocier avec des groupes rebelles pour pouvoir tenir des élections dans la ville de Kidal. Mais après l’élection présidentielle, on voit bien que les choses ont changé. Le Mali, sous Ibrahim Boubacar Keita, n’est pas prêt s’agenouiller à nouveau devant les rebelles. Il est donc évident qu’il n’est pas aisé d’être dans la peau d’une partie à des négociations. C’est pourtant le sort que s’apprête à vivre Blaise Compaoré, s’il accepte la main tendue du Groupe de facilitation conduit par l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo. Ainsi, après l’Eglise catholique et bien d’autres organisations sociales et politiques, ces quatre personnalités « indépendantes » reconnaissent qu’il y a une crise au Burkina. Il s’agit donc de faire accepter ce postulat de base à tout le monde, notamment au camp présidentiel. La première des choses, c’est que tous les acteurs s’accordent sur le fait que, selon les mots mêmes du groupe de facilitation, « les ingrédients d’une possible explosion sociale se trouvent, dorénavant, réunis.» Du reste, à moins de refuser l’évidence, chaque Burkinabè entend les clameurs et voient les signes annonciateurs d’un désastre national. Il s’agit donc ici et maintenant d’exorciser les mauvais présages. Participe de cette action préventive, l’initiative du président Jean Baptiste Ouédraogo et son groupe. Elle est donc à encourager, si elle vise à préserver le Burkina du chaos, tout en respectant les aspirations légitimes du peuple à plus de démocratie et de mieux-être. Les médiateurs doivent avoir aussi à l’esprit que l’élection présidentielle de 2015 marquera un tournant avec l’élection d’un autre président à la tête du pays, qu’il soit de la majorité, de l’opposition ou candidat indépendant, du fait de la fin du mandat de l’actuel locataire de Kosyam. Si ces principes, consacrés de par la Constitution, sont acceptés de tous, alors il ne restera qu’à régler certains détails liés à l’organisation proprement dite du scrutin, qui ne doit souffrir d’aucun manquement. Dans tous les cas, le Burkina peut faire l’économie de problèmes inutiles qui ont pour déclencheur la velléité de tripatouillage de la Constitution. Les médiateurs sont-ils capables de dire aux uns et autres leurs responsabilités dans la préservation de la paix au Burkina ? S’ils ne le font, ils courent un échec cuisant.
Sans doute, le président du Faso est-il très attendu dans cette proposition de médiation. Car, plus que tout autre dirigeant africain, Blaise Compaoré n’a pas le droit de décevoir son peuple, pour avoir été donneur de leçons démocratiques dans des pays en crise. En outre, l’exercice est le plus dur pour le président Compaoré, au regard de sa conception actuelle du pouvoir et de la démocratie, qui va à l’encontre de la volonté de nombre de ses concitoyens. Lui qui a fait le tour du monde pour expliquer, défendre et promouvoir son expérience de médiateur, qui a reçu des prix pour ses actions de paix, sera-t-il capable de dépassement, pour devenir, pour une fois, objet et non acteur d’une médiation ? C’est vrai qu’il n’est pas à sa première crise interne. Mais il n’a jamais été autant directement impliqué dans une crise. Dans la situation présente, tout part et revient à lui. Le bien ou le malheur de ce pays dépend en grande partie du choix qu’il fera face à l’échéance de 2015 .

La Rédaction



Articles associés

L’Hebdo du Burkina
Médiation burkinabè au Mali : Seule compte la paix
 

 Commentaires