Le haut-commissaire de la province de la Tapoa ,Yala Dahourou , a entamé depuis le 15 janvier 2014 une tournée de sensibilisation des populations transfrontalières des communes de Kantchari, Botou, Diapaga à la gestion des frontières. L’étape de Botou a connu la participation du gouverneur de la région de l’Est, Bertin Somda .
Les regains de tension aboutissant souvent à des affrontements inter-ethniques, la criminalité transfrontalière grandissante, les crises identitaires multiformes issues de la mauvaise assimilation des concepts de frontières constatées ces dernières années, ont sérieusement entamé la paix et la cohésion sociale entre les populations frontalières .Pour endiguer ce phénomène, les autorités nationales ont décidé d’entreprendre des actions de sensibilisation à l’endroit des populations transfrontalières afin de faciliter la collaboration et la cohabitation.
Dans la province de la Tapoa, trois communes sont concernées. C’est ainsi qu’après la commune de Kantchari, le haut-commissaire de la Tapoa s’est rendu, le 16 janvier 2014, à Botou, une commune rurale située à 120 km de Diapaga et à 7 km de la frontière du Niger. Une initiative appréciée à sa juste valeur par la population et le maire de la localité. Le maire de Botou, Pamba Lompo, dira ainsi donc : « Les frontières ne doivent pas constituer des barrière entre les populations. Les populations doivent pouvoir vaquer librement à leurs activités de part et d’autre de la frontière sans inquiétude». Après avoir présenté sa commune, Pamba Lompo a relevé les liens séculaires qui existent entre le Burkina et le Niger, «deux pays unis par l’histoire et la géographie ». Quant au haut-commissaire de la province, Yala Dahourou , il a situé le contexte et le bien-fondé de ces journées de sensibilisations. Embouchant la même trompête que le maire, il a demandé aux populations de se faire amitié, de se rendre visite et de travailler ensemble pour le développement des deux pays. « Il n’y a pas de frontières entre les populations », a-t-il martelé pour rappeler l’intégration de fait qui existe entre les populations. Il a déploré les comportements tendant à remettre en cause la cohésion sociale et la paix au sein des populations transfrontalières. Aussi, après l’intervention du haut-commissaire, le gouverneur, à son tour, a invité la population à participer activement à la séance d’échanges directs avec les services techniques. « Cette initiative vient renforcer les efforts des gouvernements qui ont cherché à renforcer leurs relations autant que possible, dans le respect de la souveraineté des Etats », a-t-il renchéri. Au cours de cette sensibilisation, le haut-commissaire a fait une communication sur le verdict, de Haye et le tracé de la nouvelle frontière. Sur ce verdict il ressort que le Burkina a perdu une superficie de 278 km² et gagné, au détriment du Niger, une superficie de 768 km² et les travaux de bornage sont en cour. Après cette communication, le gouverneur et sa délégation ont fait une incursion sur le village de Bouléli, à la visite des bornes frontières .