La Secrétaire d’Etat britannique au développement international, Lynn Featherstone, effectue une visite de travail au Burkina Faso. Dans ce cadre, elle a rendu visite à deux communes, dont Zitenga, dans le Plateau Central, le 29 janvier 2014 pour constater l’état d’avancement de la lutte contre la pratique de l’excision. Le constat a été encourageant, selon elle.
Le DFID (Département de développement international), département exécutif du gouvernement britannique responsable de l’aide humanitaire et de l’aide au développement, milite pour l’abandon des mutilations génitales en Afrique. Au Burkina, l’agence finance depuis quatre ans le programme pour l’accélération de l’abandon des mutilations génitales féminines (MGF).
Ce projet est conjointement exécuté par l’UNICEF et l’UNFPA. Dans le cadre d’une visite de travail au Burkina, la patronne du DFID, Lynn Featherstone, a rendu visite, dans le Plateau central, à deux localités (Zitenga et Koassinga) où est mis en oeuvre le projet.
Dans la commune de Zitenga, située à une dizaine de kilomètres de Ziniaré, accompagnée des premiers responsables de la région et de plusieurs députés, Lynn Featherstone a assisté à une séance d’animation organisée par l’association GASCODE (Groupe d’appui en santé, communication et développement) sur la pratique de l’excision.
Des cas de dénonciations
Cette animation a regroupé des chefs coutumiers, des ex-exciseuses, des femmes, des jeunes filles et également des personnes qui ont renoncé à cette pratique. Lynn Featherstone a profité poser des questions pour en savoir un peu plus sur l’état des lieux de la lutte dans cette commune.
Elle a pu par exemple savoir qu’il y a eu des cas de dénonciations qui ont conduit à des peines d’emprisonnement.
Des témoignages ont permis de savoir aussi que les chefs coutumiers sont engagés à lutter contre la pratique, et même que cette dernière connaît une régression due, entre autres, aux sensibilisations et à la menace des sanctions.
Les députés présents ont ajouté leur pierre à la discussion en évoquant notamment le dispositif législatif mis en place pour contrer la pratique.
Constat en « live »
La Secrétaire d’Etat a également discuté en aparté avec un couple qui a décidé de ne pas exciser sa fille et avec des exciseuses qui ont pris l’engagement d’abandonner leur métier.
Lors des discussions, Lynn Featherstone a apprécié cette union de plusieurs acteurs (épouse du Chef de l’Etat, leaders religieux et coutumiers, parlementaires, etc.) contre la pratique et qui permet de faire du « Burkina, un exemple ».
« On voit un changement », dira-t-elle ensuite au micro de Burkina 24. « Le Burkina mène un mouvement global et africain pour éliminer ce phénomène. Le Royaume Uni est fier d’appuyer ce mouvement», a-t-elle ajouté.
Le programme conjoint UNFPA-UNICEF pour l’accélération de l’abandon des MGF accompagne le gouvernement du Burkina Faso dans la mise en œuvre du plan d’action national tolérance zéro aux mutilations génitales féminines.
La première phase du Programme s’est tenue de 2009 à 2013. La seconde phase aura lieu de 2014 à 2017.
» » » Voir : Quelques résultats du programme
A la revue finale du programme, le 18 décembre 2013, Mamadou Kanté, représentant de l’UNFPA, déclarait que « sur un total de 1 391 273 millions de dollars de ressources mobilisées par l’UNFPA et l’UNICEF, plus de 1 299 227 millions de dollars ont été dépensés, soit un taux d’absorption de 93% ».
La visite de travail de la Secrétaire d’Etat britannique continuera ce 30 janvier 2014 à la Clinique Suka.