Décidément depuis un certain temps, l’Elysée et la vie en couple ne font plus bon ménage. Depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au palais présidentiel, Cupidon, le dieu de l’amour, semble avoir déserté les lieux. On se rappelle la séparation entre «l’homme pressé» et son épouse, Cécilia, qui a surpris plus d’un puisqu’on voyait les deux depuis longtemps et surtout pendant la campagne présidentielle de 2007, bras dessus bras dessous, laissant croire que tout était bâti sur du roc. Mais après que le couple a posé ses cartons à la Lanterne, les scènes de ménage n’ont pas tardé à s’y inviter. Et la suite, on la connait : un divorce en catimini suivi d’un troisième mariage de l’ex-président avec la chanteuse Carla Bruni.
Avec le successeur de l’ex-champion de l’UMP, on semble assister à un remake de cette vie sentimentale fluctuante : en effet, François Hollande, qui a pris à son tour ses quartiers dans le «saint des saints», ne fera pas mieux ; ne fera pas mieux, c’est là un doux euphémisme, puisqu’il y emménage avec une compagne et non une épouse, en la personne de notre consœur Valérie Trierweiler, avec laquelle il entretenait depuis ( ?) des relations.
Président «normal» qu’il se réclame, le Corrézien va choisir de vivre une vie «normale» à l’instar du Français «normal» :
- Monarque «normal» qu’il est, il entretenait des relations extraconjugales avec une favorite, l’actrice Julie Gayet ;
- Gaulois «normal» qu’il veut paraître, il se rendait chez sa maîtresse débarrassé de ses oripeaux de chef : en scooter, portant un casque intégral et flanqué d’un seul garde du corps.
Mais, comme il fallait «normalement» s’y attendre, et comme le prévient la fameuse émission télévisée «Ça va se savoir», les escapades nocturnes d’Hollande n’ont pas échappé à l’objectif d’un photographe du magazine Closer. Une fois l’affaire étalée sur la place publique, le locataire du palais présidentiel a esquivé toutes les questions y relatives, choisissant de se refugier derrière le respect de la vie privée auquel il a droit. Mais la pression médiatique était si forte que François et Valérie ont fini par se rendre à l’évidence et par tirer les conséquences qui s’imposent : le divorce. Que disons-nous ?
Désormais célibataire au Château, Hollande vient de faire de l’Elysée le plus grand célibatérium de France.
S’il y a quelqu’un qui doit se retourner dans sa tombe, c’est bien Tante Yvonne, la femme du général de Gaulle, connue vraiment pour son attachement à une vie privée exemplaire des hommes publics. Et si la pauvre pouvait parler, elle s’écrierait sans doute : «Charles, reviens ! Ils sont devenus volages, tes lointains successeurs ! Et comme tu nous l’avais prédit, «tous ceux qui viendront après moi flotteront dans mon manteau». On se rend compte qu’ils flottent même dans ton lit».
Cependant s’il y a une happy end à voir dans ce mélodrame élyséen, c’est la tournure que lui ont fait prendre les publicitaires qui s’en sont emparés, lui donnant ainsi une note d’humour. Morceaux choisis :
- le loueur de voiture allemand, Sixt, propose à Hollande un moyen de locomotion plus discret avec un slogan «direct» : "Monsieur le Président, la prochaine fois, évitez le scooter. Sixt loue des voitures avec vitres teintées" ;
- la chaine Virgin Radio fait le parallèle avec le groupe musical Daft Punk, dont les deux membres portent des casques intégraux, avec l’accroche : «Monsieur le Président, on vous sait fan, les Daft Punk sont dans la playlist Virgin Radio» ;
- le site de rencontre en ligne Be2, qui «donne une seconde chance à l'amour», démarche Valérie Trierweiler sur sa page d'accueil par cette phrase : «Chère Valérie, le changement c'est maintenant».
De quoi ramener le sourire aux lèvres des Français qui, face aux frasques répétées de leurs chefs, ne savent plus s’il faut en rire ou en pleurer. Mais comme on le sait, sous la Ve République comme jadis sous l’ancien empire, pouvoir rime avec virilité.