Le président du Conseil économique et social (CES) est en tournée à travers les régions du Burkina Faso pour faire découvrir son institution, vieille de 54 ans. L’étape des Hauts-Bassins est intervenue le mercredi 22 janvier 2014 à Bobo-Dioulasso, en présence des différents acteurs de la région.
L’une des institutions pionnières du Burkina Faso, le Conseil économique et social (CES), demeure pourtant méconnue des Burkinabè, 54 ans après sa création. Pour remédier à cette situation, les 90 conseillers avec à leur tête leur président, Paramanga Ernest Yonli, sont en tournée dans les différentes régions du pays. Le mercredi 22 janvier 2014, ils ont déposé leurs valises dans la capitale économique, Bobo-Dioulasso. Les origines, les missions, la composition, l’organisation et le fonctionnement de l’institution ont été présentés aux différentes composantes de la région par le secrétaire général du CES, Vincent Kabré. Des missions du CES, on retient celle qui est de conseiller par des études, avis et recommandations, le président du Faso pour l’élaboration, la conduite et l’évaluation des politiques publiques en matière économique et sociale. Le CES favorise également à travers sa composition, le dialogue et la concertation entre les diverses catégories socioprofessionnelles. L’une de ses grandes missions, c’est de produire annuellement un rapport public sur l’état économique et social de la nation à travers son observatoire économique et social dirigé par un coordonnateur. Le dernier rapport en date porte sur « L’expansion du secteur minier et développement durable au Burkina Faso : cas de l’exploitation aurifère ».
4 000 emplois directs en 2011
Selon le chef du Département de l’orientation économique des finances et de la conjoncture (DOEFIC), Bernard Ollo Kambou, l’exploitation aurifère apporte une contribution sans cesse croissante à la création de richesses.
En effet, a-t-il dit, sur les cinq dernières années, l’industrie extractive a généré au Burkina Faso 5,12% de la richesse nationale. Bernard Ollo Kambou a expliqué qu’entre 2009 et 2011, le montant des ressources budgétaires issues de l’exploitation minière a été multiplié par huit, passant de 15,7 milliards de F CFA en 2009 à 127,43 milliards de F CFA en 2011. Il a fait savoir qu’en fin novembre 2011, les mines ont créé 4 000 emplois directs et des milliers d’emplois indirects et temporaires. Cependant, il a relevé les conséquences négatives de l’exploitation minière sur l’environnement et le cadre de vie des populations. On retient notamment la déforestation, la pollution de l’air, la perte de la végétation et de la faune, les déplacements involontaires des populations de leur lieu d’origine vers de nouveaux sites. De même que la récurrence des problèmes du foncier mettant à rude épreuve la cohésion sociale, la consommation de la drogue, la prostitution, la délinquance, la violence, l’exposition des orpaillages aux VIH et au Sida, et les éboulements meurtriers. Des recommandations sont faites par le rapport, à savoir la mise en place d’un fonds qui va permettre de préserver un flux de richesses après l’arrêt de l’exploitation et la formation d’une masse critique de Burkinabè dans les métiers spécialisés de l’industrie minière. Pour que l’exploitation minière soit durable, Bernard Ollo Kambou préconise l’efficacité de la fiscalité et une participation effective des populations locales aux projets d’investissements et aux instances décisionnelles.
Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Nébilma Joseph Bakouan, a salué l’initiative des échanges avec l’ensemble des forces vives de la région qui participent, selon lui, à l’exercice de la démocratie directe dans notre pays. Cette sortie contribuera, a-t-il noté, à renforcer la visibilité des effets et impacts des actions que mène l’institution en tant que support important d’aide à la décision des politiques gouvernementales. Selon le président du Conseil économique et social, Paramanga Ernest Yonli, ces tournées s’inscrivent en droite ligne du plan d’action dont l’assemblée actuelle du CES, installée en novembre 2012 s’est dotée, afin de rompre le déficit de communication avec les populations. Un déficit qui, selon lui, amène des populations à demander la suppression du CES à chaque fois, qu’il y a des changements institutionnels.