Débutée le 23 décembre 2013, la formation de recycleurs de Koudougou et de Ouagadougou a pris fin le jeudi 23 janvier 2014, à la salle des professeurs de l’Ecole normale supérieure de l’université de Koudougou, et le 24 janvier 2014, à la Maison du peuple de Ouagadougou. Au total, 270 personnes ont été formées, dont 70 dans la cité du cavalier rouge. La cérémonie de clôture a été placée sous la présidence du président de l’université de Koudougou.
« Je suis personnellement très satisfait. Les artisans et recycleurs de Koudougou ont été très actifs durant les séances de formation. En plus de cela, nous avons eu un feed-back en terme d’attentes et de besoins », tels sont les mots du professeur Enoch Elamé du Cameroun, venu partager les expériences de son pays avec les artisans de Koudougou et de Ouagadougou. Pour lui, les artisans ont énormément contribué à mettre en évidence leurs savoir-faire. « La formation était d’une très grande utilité et a permis aux artisans de mieux comprendre le potentiel qu’ils ont et de prendre conscience du fait qu’ils sont porteurs de talents. En tant que porteurs de savoir-faire, ils peuvent contribuer à mettre en place le fondement d’une économie verte au Burkina Faso », a-t-il laissé entendre.
La formation des recycleurs est intervenue dans le cadre du projet Innovation service in difficult environnement for recycler artisan (ISDERA) ou « Service innovant pour la récupération artisanale des déchets dans un environnement difficile ». Lancé officiellement le 23 décembre 2009, ce projet d’un coût de 1 396 870 926 F CFA est financé à 90% par l’Union européenne et à 10% par ses partenaires que sont l’Université Ca Foscari de Venise en Italie, la commune de Maroua 1er au Cameroun, la ville de Koudougou et de Ouagadougou au Burkina Faso et l’association française APREIS. « Réduire la pauvreté dans le contexte du développement durable en zone urbaine par la mise en place des services innovants, comme la récupération et le recyclage artisanal des déchets », tel est l’objectif visé par ce projet. D’où la formation à l’attention de 70 recycleurs à Koudougou et 200 à Ouagadougou. Pour le professeur camerounais, ce projet est « une économie verte qui prend en compte les savoir-faire ancestraux dans le domaine de la récupération des déchets.» Il a prodigué des conseils aux participants afin qu’ils soient fiers de ce qu’ils font et qu’ils aient l’amour de leur métier, en gardant les lieux de travail propres pour mériter respect et considération. Il leur dit de faire prévaloir leurs talents, car le « recyclage ne rime pas avec saleté » En terme de perspectives, le projet va accompagner les artisans qui ont pris part à cette formation, en les aidant à mettre en place des microprojets de recyclage des déchets. « D’ici quelques mois, vous allez voir concrètement la formation se décliner en la mise en place de microprojets qui vont permettre à certains artisans de passer du système informel au système formel », a promis le professeur Elamé Enoch.
Le professeur Georges Sawadogo, président de l’Université de Koudougou, a saisi l’occasion de la clôture de l’atelier pour remercier et féliciter l’ensemble des participants. Il a, par ailleurs, rassuré les participants de son soutien permanent. « Nous allons créer un master en ingénierie des savoirs locaux, en association avec les universités de la sous- région », a mentionné le président de l’Université pour traduire toute l’importance qu’il accorde à ce que font les recycleurs. Après les différents échanges, les participants ont exprimé leur satisfaction. Ils se sont donnés rendez-vous le 20 février 2014, au Cameroun , pour une autre formation du même genre .