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L’Observateur Paalga N° 8584 du 27/1/2014

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Roch, Salif, Simon… : Et ils créèrent le MPP !
Publié le lundi 27 janvier 2014   |  L’Observateur Paalga


Politique
© LeFaso.net par Bonaventure Paré
Politique : les démissionnaires du CDP créent le MPP
Samedi 25 janvier 2014. Ouagadougou. Les démissionnaires du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir) ont créé le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) au terme d`une assemblée générale constitutive


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Après avoir claqué la porte du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) le 4 janvier dernier, ils l’avaient annoncé le 7 du mois courant à Azalaï hôtel lors d’une rencontre. Eh bien, le parti des démissionnaires est né. Il s’appelle le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) et est présidé par Roch Marc Christian Kaboré (bien sûr). L’assemblée générale constitutive, qui a rassemblé les 117 dissidents du parti au pouvoir dans la salle de conférences du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) le 25 janvier 2014, a donc porté sur les fonts baptismaux ce parti social-démocrate, lequel se veut «une plateforme consensuelle de combat pour affranchir notre peuple de toutes les dérives qui menacent la démocratie, la cohésion sociale, la paix, la stabilité et l’Etat de droit au Burkina». C’est pourquoi, a déclaré son président à l’occasion du grand meeting de présentation, caractérisé par une très forte mobilisation de sympathisants à la maison du Peuple qui était pleine à craquer, le MPP constitue un mouvement de rupture avec «tout déterminisme et toute fatalité, avec la volonté de verrouillage de la démocratie, avec la mal gouvernance à tous les niveaux, avec les méthodes aventuristes et antidémocratiques de gestion du CDP».




«Jeune frère, je suis content pour vous, car c’est maintenant que vous allez connaître le vrai travail d’un journaliste politique. Avant, il n’y avait rien à se mettre sous la dent. Maintenant avec ces démissions de poids lourds du parti au pouvoir, vous allez avoir du boulot, comme nous on en a eu à une certaine époque». C’est ce que nous a dit un doyen du monde des médias lorsque l’annonce de la démission de Roch et compagnie du CDP a été faite. Eh bien, cher doyen, tu ne croyais pas si bien dire. Une recomposition inéluctable du paysage politique est en marche, comme l'a souligné bon nombre d’observateurs, votre canard en tête. Nous y sommes aujourd’hui avec la création du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).

Ce samedi 25 janvier, il n’y avait pas la fête de la bière à la maison du Peuple ni un concert d’une de ces vedettes adulées par le grand public. Mais c’était tout comme. Tellement l’enceinte ainsi que la salle étaient pleines à craquer. Une mobilisation des grands jours donc : «la Maison du parti» (comme l'indique l'inscription sous la statue de l'éléphant et qui date de l'époque où l'enceinte était celle du RDA), a rarement aussi bien porté son nom ces dernières années : elle accueillait ce jour-là, l'assemblée générale constitutive du parti des démissionnaires. De notre jeune carrière de reporter, c’est la première fois que nous dûmes jouer des coudes et même plus pour avoir accès à une salle où a lieu un événement. Mais croyez-le, il y avait de quoi. Ils étaient tous là, ceux qui ont plié bagages du côté de l’avenue Kwamé N’Krumah. C’est dans une salle surchauffée (dans tous les sens du terme) que le maître de cérémonie a annoncé le programme de l’après-midi. Il était 16h 00, juste après l’entrée en scène des figures de proue. Entre prestations d’artistes modernes et traditionnels et youyous du public, c’est l’hystérie totale. On note la présence de responsables de partis d’opposition tels Me Sankara, Saran Sérémé et Moussa Boly représentant l’institution CFOP.

C’est d’abord Clément Pingdewendé Sawadogo qui s’empare du microphone pour présenter les conclusions des travaux de l’AG constitutive qui a eu lieu dans la matinée au CBC (lire encadrés). Lorsque dans sa déclaration l’ancien ministre de l’Administration territoriale lâche le nom de la formation politique (Mouvement du peuple pour le progrès) et qu’en même temps les «amazones» (hôtesses) commencent la distribution des prospectus présentant l’emblème provisoire, le nom et la devise du nouveau parti, la frénésie gagne la salle : toute la maison du Peuple ne résonne plus que d'un son : «MPP, MPP, MPP !». Il a fallu interrompre la distribution des imprimés pour pouvoir poursuivre.

A la suite de Clément P. Sawadogo, l’on passa à la présentation de l’emblème du parti. A en croire le spot projeté, le soleil sur le logo représente la transparence, la pureté, l’intégrité, la redevabilité au peuple… qui caractérisent l’action de ses fondateurs. Ses rayons représentant les composantes sociales du Burkina Faso. L’eau, elle, constitue l’inspiration, l’origine de la vie, la sagesse. Quant à l’arborescence, elle représente l’abondance garantissant l’autosuffisance alimentaire, la capacité de s’assumer.

Puis vint au pupitre l’ex-ministre de la Communication, Raymond Edouard Ouédraogo (REO), pour présenter la Direction politique nationale provisoire du MPP, en attendant la tenue du congrès dans moins de trois mois. Ils sont 43 (lire encadrés), avec à leur tête Simon Compaoré, le bibèèga national, au poste de 2e vice-président chargé des relations extérieures ; Salif Diallo, le politologue du groupe, comme 1er vice-président chargé des orientations politiques ; et Roch Marc Christian Kaboré, président tout court.

Après la découverte du nom du parti, de son emblème ainsi que de sa structure exécutive, le moment culminant fut le discours de Roch. Il a d’entrée souligné le caractère historique de l’acte que lui et ses camarades viennent de poser. Puis de saluer, une fois de plus, le courage et la détermination qui les ont conduits à partir de leur ancien parti. «De toute évidence, c’est une décision qui, dans ce dernier virage qui nous conduit à l’échéance de 2015, vous vaudra la reconnaissance du peuple burkinabè et des démocrates et patriotes sincères qui luttent pour l’avènement de nations démocratiques prospères en Afrique et dans le monde», a-t-il déclaré. Selon lui et «sans esprit manichéen», ces deux dernières décennies ont été marquées par des acquis dans les domaines de la démocratie, de la liberté, du progrès économique et social, dans un climat relativement apaisé, engrangés par les valeureux Burkinabè.

«Malheureusement, force est de constater que depuis ces dernières années, le CDP traverse une crise profonde qui fait balancer dangereusement notre destin commun entre deux lignes opposées : celle de l’approfondissement de la démocratie et donc de la consolidation du progrès socio-économique partagé et du renforcement de la cohésion nationale, contre celle de la patrimonialisation du pouvoir, porteuse de recul démocratique, de la paupérisation croissante du plus grand nombre et de replis identitaires et communautaires», a-t-il fait entendre haut et fort.



L’acte de contrition


L’ancien président de l’Assemblée nationale semble convaincu que l’élite africaine, burkinabè en particulier, s’est compromise, incapable de construire un projet de société fondé sur une vision vertueuse au service exclusif de l’intérêt général. C’est donc, selon le président du MPP, ce nouveau parti de l’opposition politique burkinabè, un retour malheureux à la case départ, avec ces «velléités d’instauration de pouvoirs personnels, fondés essentiellement sur des passe-droits». Et de fustiger l’obstination de son ancien mentor, Blaise Compaoré, et de ses thuriféraires à ne tirer aucune leçon des récents mouvements sociaux que notre pays a connus. Il a invité les uns et les autres à regarder dans la sous-région où des régimes auparavant encensés pour leur stabilité ont connu des dénouements douloureux laissant place à un désordre inqualifiable. Pour Roch, il est temps pour le Burkina d’aborder un tournant décisif et fondateur pour la seule volonté de bâtir une nation démocratique, forte et prospère. L’homme du 4-Janvier ne manque pas de reconnaître la part de responsabilité des démissionnaires du parti au pouvoir des insuffisances qu’il dénonce : «Bien entendu et en toute objectivité, nous tenons à réaffirmer notre part de responsabilité individuelle et collective dans ces insuffisances et dérives, tout comme nous sommes aussi comptables du bilan positif».

Revenant au MPP, il a déclaré que c’est le parti qu’attendaient le peuple burkinabè, celui de tous les espoirs d’une démocratie véritable. Avec la sociale démocratie comme orientation politique «il a pour ambition de constituer un cadre de large rassemblement de tous les démocrates, tous les patriotes, tous les progressistes, quelle que soit leur origine sociale ou leur appartenance politique». Il a salué l’action du Chef de file de l’opposition et de tous les partis de ce bord politique ainsi que les organisations de la société civile dont l’action collective constitue un engagement aux côtés du peuple. Puis d’annoncer une bataille collective «pour préserver la paix et les acquis démocratiques de notre peuple».

Le prochain congrès constitutif du parti «mettra à la disposition du peuple les moyens politiques, organisationnels, programmatiques et humains pour réaliser l’alternance politique et proposera une alternative crédible dans la gouvernance des affaires du pays», a conclu Roch Marc Christian Kaboré.

M. Arnaud Ouédraogo

Hyacinthe Sanou

Jean Stéphane Ouédraogo

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