C’est désormais effectif, les militants de la Fédération des associations et mouvements pour la paix avec Blaise Compaoré (FEDAP-BC) des Cascades ont demandé la candidature du chef de l’Etat à l'élection présidentielle de 2015. Réunis pour un meeting ce 25 janvier 2014 dans la cuvette de la maison des jeunes et de la Culture de Banfora, les militants venus pour la circonstance, ont dit oui à la modification de l’article 37 de la Constitution. Ce fut aussi le lieu de faire le «procès» de l’opposition politique burkinabé.
A l’exception de François Compaoré et d'Assimi Kouanda, qui étaient annoncés et qui n’ont pas pu effectuer le déplacement de la cité du Paysan noir, ce meeting pour plébisciter la candidature du chef de l’Etat a mobilisé des figures emblématiques de la FEDAP-BC : El Hadj Djanguinaba Barro, président d’honneur, Alizèta Ouédraogo, des parrains tels que Alain Edouard Ouédraogo, Léonce Koné, El Hadj N’golo Drissa Ouattara, Issiaka Sawadogo, tous membres d’honneur. Le comité d’organisation, lui, n’a pas lésiné sur les moyens, des délégations sont venues des 8 départements de la Comoé, de la province de la Léraba, de la capitale et ont rallié la maison des Jeunes. Une délégation de la Côte d’Ivoire était aussi de la partie. La raison, «hier nous étions rassemblés, mobilisés et déterminés à Bobo-Dioullasso où nous avons demandé au Président Blaise Compaoré de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2015. Aujourd’hui, nous sommes à Banfora. C’est le tour des filles et des fils de la région des Cascades, artisans de la paix, de la concorde, de la cohésion sociale et de la stabilité, de clamer haut et fort leur soutien au Président Blaise Compaoré, leur enthousiasme de voir leur ami, le bâtisseur, le médiateur, le rassembleur se porter candidat à l’élection présidentielle de 2015», a situé le président de la FEDAB-BC, Adama Zongo. Du reste, «nous sommes clairs depuis le départ, nous au début, nous avons demandé à ce que l’article 37 soit modifié», a ajouté sans ambages ce dernier.
Sur la question, les fils originaires de Banfora, Léonce Koné et Alain Edouard Traoré, n’iront pas du dos de la cuillère. «La démocratie n’est pas une vue de l’esprit. Ce n’est pas un ensemble d’indicateurs scolaires appris à l’école et à l’université qu’il faille appliquer, mais le défi quotidien d’un peuple face à sa vocation, à son devenir pour se construire et bâtir une nation prospère», dira Alain Edouard Traoré. C’est cette vision que Blaise Compaoré porte depuis son accession au pouvoir et c’est pourquoi ils le soutiennent. A sa suite, Léonce Koné axera son intervention sur la légitimité même de l’action de la FEDAP-BC aux débats nationaux. Si certains contestent à cette association le droit d’exprimer une prise de position sur les questions nationales, dans le même temps, «les partis de l’opposition qui nous font ce reproche, s’accommodent, eux, du soutien actif qu’affichent à leur côté plusieurs organisations de la société civile qui relèvent du statut d’association», estime ce dernier pour qui, les récentes évolutions de la situation politique, plutôt que de les perturber, n’ont fait que raffermir leur souhait de voir Blaise Compaoré poursuivre sa tâche au service du peuple burkinabé. Sur l’article 37 de la constitution, en vérité, la limitation du nombre de mandats n’est pas antidémocratique, dira-t-il. Elle est observée dans certains pays comme facteurs de renforcement du système démocratique. Mais, a poursuivi Léonce Koné, chaque pays a son histoire, ses réalités politiques. «Nos adversaires doivent tolérer que dans les conditions actuelles de notre pays, une frange de la population et des acteurs politiques puissent penser de bonne foi, que la limitation du nombre des mandats présidentiels n’est pas la meilleure formule», a martelé ce dernier qui fait appel au référendum.
Mais avant, les femmes donnaient le ton, estimant qu’avec Blaise Compaoré, il y a «à manger», elles ont demandé à El Hadj Dianguinaba Barro d’aller convaincre Blaise Compaoré à se présenter, elles sont prêtent à le voter autant de fois. Les jeunes également, saluant les récentes créations d’emplois pour les jeunes et les femmes, la gratuité des fournitures scolaires, clament soutenir cette candidature. Sa Majesté le chef de canton de Banfora, Yoyé Hema, à travers son porte-parole, tout en souhaitant la bienvenue à la FEDAB-BC et en saluant la paix au Burkina, a exhorté les invités à se mobiliser autour de Blaise Compaoré.