Les grossesses non désirées des jeunes filles prennent des proportions inquiétantes au Burkina. Pis, cela est devenu un fléau social car engendrant de facto le désœuvrement, l’exclusion familiale des victimes avec pour corollaire l’accentuation de la paupérisation féminine.
C’est pour conscientiser les jeunes filles, les femmes et parents sur les méfaits du fléau que le ministère de la Promotion de la femme a organisé une conférence publique le 11 janvier 2014 à la Maison du peuple de Ouagadougou. La cérémonie a été présidée par le ministère de tutelle Mme Nestorine Sangaré/Compaoré.
A cet effet, plus d’un milliers de participantes en provenance des treize régions du Burkina ont pris part à cette journée de sensibilisation. Animation musicale, sketch, et communication sur le thème : « Halte aux grossesses non désirées des filles au Burkina » ont été les moments forts de la journée.
Cette conférence avait pour objectif de faire l’état des lieux et de recueillir les opinions et suggestions afin de mener une lutte plus efficace contre le phénomène des grossesses non désirées qui se pose avec acuité au Burkina. Car selon les données du recensement général de la population et de l’habitat (2006) au Burkina, les jeunes de 10-24 ans représentent 31,3 % de la population totale du pays. Et parmi la population en âge de procréer, 24 % sont des adolescentes de 10-15 ans.
C’est ainsi que l’enquête démographique de la santé de 2010 montre qu’une fille sur dix (10%) est déjà en activité sexuelle avant l’âge de 15 ans. Plus de la moitié des femmes (53 %) est sexuellement active avant l’âge de 15 ans et la quasi-totalité 95 % avant l’âge de 25 ans.
Ainsi depuis 2013 le ministère de la promotion de la femme a sollicité l’appui des gouverneurs des régions pour avoir des informations relatives à l’état des lieux des grossesses non désirées.
Pour la seule année 2013, on a enregistré dans les milieux scolaires 2565 cas dans la région du Centre, 3291 cas dans les Cascades et 930 cas dans le Sud-Ouest. Donc la sensibilisation contre les grossesses non désirées est venue à point nommé et interpelle la prise de conscience individuelle et collective.