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Nouvel an : le REN-LAC énumère ses chantiers
Publié le mercredi 22 janvier 2014   |  REN-LAC


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© Autre presse par DR
Dr Claude Wetta, secrétaire exécutif du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC)


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Ceci est un message de nouvel an du secrétaire exécutif du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) dans lequel le secrétaire exécutif fait le bilan de l’année écoulée et énumère les chantiers de celle qui vient de commencer.


Au moment où nous entamons une nouvelle année, je voudrais saisir cette occasion pour adresser mes vœux de nouvel an aux citoyens burkinabè. Pour cette nouvelle année, le Secrétariat Exécutif du REN-LAC, par ma plume, souhaite à toutes et à tous une année de veille citoyenne et de succès qui nous conduisent vers un pays sans corruption.
2013 a été une année où nous avons changé le braquet de notre véhicule, qu’est le Réseau national de lutte contre la corruption. En effet l’année 2013 a marqué l’entame de son Plan stratégique 2013 – 2016, un plan bâti autour de 4 axes : le Renforcement de l’efficacité de l’action du Réseau ; le Renforcement de l’éveil des consciences, du refus et de la condamnation citoyennes de la corruption ; le Renforcement de la lutte anti-corruption dans les administrations publiques et parapubliques ; et le Recul de l’impunité des faits de corruption au Burkina Faso.
2013 a aussi vu l’entrée en scène d’une équipe plus jeune comptant un pourcentage plus élevé de femmes et moins pléthorique, à la tête du Secrétariat Exécutif.

L’un des enseignements majeurs que le REN-LAC tire de cette année, c’est la confiance à lui accordée par ses organisations membres et ses partenaires. A eux, nous tenons à renouveler nos vœux les meilleurs pour cette année qui s’annonce et sollicitons leur soutien précieux afin de réussir le combat combien périlleux mais exaltant que nous menons au quotidien contre la corruption.

Mesdames, Messieurs,

Un constat majeur en 2013 demeure la confirmation de l’ampleur du phénomène de la corruption au Burkina Faso. Les articles de presse et les multiples rapports l’attestent même si contre le cours des évènements le 80 00 11 22 le téléphone vert du REN-LAC n’a pas beaucoup sonné. L’une des institutions qui a été au centre des débats sur la corruption est sans conteste, la justice qui au-delà de son apathie face aux scandales de corruption avérés, s’est offerte en spectacle. C’est pour cette raison que les journées nationales du Refus de la corruption du REN-LAC ont ciblé le thème « la justice face à la corruption ». Ces journées ont permis d’engager résolument et pour longtemps la réflexion sur le rôle de la justice dans la lutte contre la corruption et de prendre l’opinion nationale à témoin pour inférer qu’une justice malade ne saurait être un allié objectif dans le combat pour l’intégrité.

L’espoir du REN-LAC en cette année qui s’annonce, sur le plan de la lutte contre la corruption, est de voir le projet de loi portant prévention et répression de la lutte contre la corruption, très attendu par les citoyens, adopté. Le gouvernement l’a certes transmis aux députés pour adoption, mais il a été édulcoré et vidé de son contenu par ce dernier. Toute chose qui a peut-être poussé les députés à demander au gouvernement de reprendre sa copie.
Pour le RENLAC, le problème demeure entier : une justice immobile, aphone et injuste doublée d’une législation peu dissuasive, cela peut s’avérer dangereux, inquiétant et porteur de lendemains qui déchantent.

Au-delà de ces faits, au cours de l’année 2013, le REN-LAC a honoré ses rendez-vous habituels. En effet, le Prix de la lutte anticorruption a été décerné et le jeu concours Kouka organisé. La XIIIème Assemblée Générale a été tenue et le rapport annuel sur l’état de la corruption rendu public.

Le Réseau a aussi poursuivi sa mission de sensibilisation et de dénonciation de la corruption à travers différentes activités : conférences, émissions radio-télé et débats.
En 2013 le Réseau a donc contribué à centraliser une masse critique intéressante d’informations et de connaissances, et à faire avancer la conscience et l’organisation citoyennes contre la corruption. A Ouagadougou, et dans les CRAC (Comités Régionaux Anti-Corruption) de Koudougou, de Ouahigouya et de Bobo-Dioulasso, des centaines de jeunes autour du thé ont débattu de la corruption, des citoyens ont demandé à s’informer sur la corruption.
Les jeunes surtout, ont été au cœur de notre stratégie. A la faveur de la campagne de sensibilisation des jeunes, ils étaient nombreux à prendre part aux jeux radiophoniques, au concours de dissertation, au tournoi de football et au concert. Une telle mobilisation permet au REN-LAC d’envisager l’avenir avec sérénité et optimisme.
Les défis à relever en 2014 sont légion !

En 2013, notre plus grande déception a été la justice. Elle n’a cessé de renvoyer une image écornée en matière de lutte contre la corruption. Attendue dans l’affaire Guiro, elle est restée aphone. Et pour ne rien arranger, certains des magistrats ont plongé leurs babines et leurs moustaches dans la soupe infecte de la corruption.
A l’opposé de cette triste note, le peuple a donné la mesure de sa détermination en s’opposant fermement au projet de Sénat du pouvoir de la IVème République. C’est un signe supplémentaire qui atteste que le peuple comprend de plus en plus les grands enjeux à relever pour permettre au Burkina Faso d’avancer.

Au Burkina Faso l’un des chantiers qu’il faut vite baliser et rapidement ouvrir, c’est bien celui de la lutte contre la corruption. Notre plus grand défi en 2014 sera de compter comme alliés fidèles dans la lutte contre la corruption, la justice, la presse et le peuple.
Conformément au Plan stratégique un regard particulier sera jeté sur le secteur de la justice singulièrement et de l’Administration publique en général. Les revendications du front social exaspéré par la vie chère, le chômage et les nombreux scandales de corruption encouragent le Réseau à poursuivre ses efforts en 2014 pour l’adoption d’une loi juste et efficace portant sur la prévention et la répression de la corruption au Burkina. Les efforts seront aussi orientés vers le renforcement de la lutte contre la corruption au sein des administrations publiques et parapubliques.
Il est prévu des formations relatives à la lutte contre la corruption au profit du personnel judiciaire et un plaidoyer dédié à la spécialisation des magistrats. La lutte contre l’impunité, aux côtés de la CCVC, sera également un point d’orgue des actions du REN-LAC au cours de l’année.

En 2014, nous espérons que de nombreux Burkinabè prendront leur courage à deux mains pour actionner le 80 00 11 22 afin de traquer les corrupteurs et les corrompus. Les appels sont gratuits et l’anonymat est assuré.
En 2014, le Réseau national de lutte anticorruption entame la deuxième année de mise en œuvre de son Plan stratégique 2013-2016. Les auspices sont plutôt défavorables, tant le contexte national est marqué par la volonté du pouvoir de la IVème République d’instituer aux forceps son Sénat et de modifier contre vents et marées l’article 37 de la loi fondamentale. Mais contre vents et marées aussi, nous tiendrons nos paris traditionnels. Nous communiquerons plus pour mobiliser davantage le peuple contre la corruption. Pour nous, si l’énergie du peuple est canalisée contre ce fléau, il ne peut que reculer, n’en déplaise aux défaitistes et aux adeptes des raccourcis.

Que 2014 nous apporte la bonne santé et le courage dont nous avons tous besoin pour combattre l’hydre de la corruption !


Le Secrétariat Exécutif

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