Dans la lettre ouverte ci-desous adressée au secrétaire général national du CDP, Adama Ouédraogo explique pourquoi il a déposé un recours contre la candidature de Ousmane Guiro, ex-DG des douanes.
« Je viens, par la présente, vous féliciter de la dextérité avec laquelle vous avez géré les listes des candidats et m’excuse auprès de vous, pour relater les motifs qui m’ont poussé à porter un recours d’inéligibilité contre Guiro Ousmane, ex-DG de la Douane, candidat CDP de son village à Boulouga, commune rurale de Namissiguima et le Président du Conseil régional du Nord, Sawadogo Réléwindé Aboubacar , candidat CDP du village de Nodin, commune rurale de Thiou . En effet, dans votre circulaire à tous les militants et structures, il est bien mentionné que tous ceux qui ont des dossiers pendants à la Justice doivent s’abstenir de briguer un mandat électif ; nous avons salué cette mesure à sa juste valeur. Même si le code électoral ne le l’interdit pas, il y a l’image de votre parti et l’éthique politique qui s’imposent. Vous avez vu juste car, ailleurs, les responsables démissionnent pour être à la disposition de la Justice et nous comprenons mal l’entêtement de vos camarades à salir l’image de votre parti en privilégiant leurs intérêts personnels . Certes, je n’ai pas gagné le procès dans le fond, mais il est avéré lors de l’audience que les deux ont des dossiers pendants à la Justice. Vous devez donc prendre acte dans la responsabilisation de ceux–cités. Le cas Guiro pose la problématique du vote des prisonniers, des détenus de la MACO. Voilà un détenu en liberté provisoire, électeur et éligible et ses co-détenus n’ont pas ce droit ; pourquoi cette application partielle de la loi ? Alors, dans les jours qui suivent, tous les détenus qui veulent voter doivent être inscrits exceptionnellement pour au moins voter car ne pouvant plus être éligibles abusivement pour clôture des dossiers de candidatures. Ce qui est plus grave, c’est qu’il trahit la confiance du juge qui lui a donné cette liberté provisoire pour raison de santé, ce qui est actuellement faux. S’il peut battre campagne, il doit en principe retourner en prison puisque guéri. Il met aussi mal à l’aise tous ceux qui ont justifié cette libération en son temps. Le cas du Président du Conseil régional du Nord montre la volonté de la population de ne pas se laisser diriger par les hommes qui ont fait leur preuve de mal gouvernance, épinglés par l’ASCE du même coup. Cela rejoint la position du Premier ministre qui a déclaré que l’Etat retire la confiance aux personnalités épinglées dans les différents rapports. La population aussi retire sa confiance à ces personnalités incriminées. Cette requête aussi se veut pédagogique pour montrer aux citoyens que les problèmes électoraux doivent se régler devant les autorités judiciaires et non dans la rue et par la violence. C’est le lieu ici de féliciter le Tribunal de grande instance qui a traité le dossier avec professionnalisme malgré mon absence au procès pour raison de santé. Merci à la presse pour l’éducation citoyenne et ses efforts sans cesse dont la publication de cet article fait partie ».