Le ministère de l’Action sociale et la Solidarité nationale, à travers le Secrétariat permanent du Conseil national pour la survie, la protection et le développement de l’enfant (SP/CNSPDE), a formé, du 15 au 17 janvier 2013 à Loumbila, des agents de santé des services pédiatriques des villes de Ouagadougou, Ziniaré et Kaya, aux droits de l’enfant, particulièrement celui de la santé.
Le droit à la santé est un droit social, dont tous les enfants doivent bénéficier. Pour garantir et favoriser cela, le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, à travers le Secrétariat permanent du Conseil national pour la survie, la protection et le développement de l’enfant (SP/CNSPDE) s’est fixé pour objectif, de renforcer les connaissances et les compétences des professionnels de santé des services pédiatriques. Ce, afin de leur permettre de mieux prendre en charge les enfants, conformément aux droits qui leur sont reconnus, notamment celui à la santé. C’est dans ce cadre, que 20 infirmiers et attachés de santé du Centre hospitalier pédiatrique Charles-de-Gaulle, du Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo, du Centre hospitalier régional de Kaya et du Centre médical avec antenne chirurgicale de Ziniaré ont été formés, durant trois jours à Loumbila, aux droits de l’enfant, stipulés dans la Convention relative aux droits des enfants (CDE) et dans la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant . Selon le SP/CNSPDE, Jean-Baptiste Zoungrana, dans le contexte actuel d’état de droit, il est nécessaire d’outiller les agents de santé des services pédiatriques, pour une meilleure prise en charge des enfants auxquels ils ont affaire régulièrement. « Le choix de la vingtaine d’agents des services pédiatriques n’est pas un fait du hasard. Ils sont en contact direct avec les enfants et pour cela, ils sont confrontés quotidiennement à des situations parfois difficiles qui appellent à opérer des choix dans lesquelles l’intérêt supérieur de l’enfant doit être la considération primordiale », a-t-il déclaré. Il a souligné l’importance de la formation à l’endroit de ce groupe socioprofessionnel, dont les actes et les décisions ont un impact sur la jouissance des droits de l’enfant, particulièrement sur la jouissance du droit à la santé. Et comme difficultés, le personnel soignant des enfants ont relevé, entre autres, le refus des parents de faire des transfusions sanguines, parce que leur religion ou tradition le défend. Par ailleurs, ils ont aussi demandé la conduite à tenir lorsque les parents refusent de continuer le traitement de l’enfant sous-prétexte que le marabout les a conseillés d’arrêter les soins au risque de voir l’enfant mourir. A ces préoccupations soulevées par l’assemblée, la formatrice, Maria Sombugma/Simporé, à travers des exposés et des exercices pratiques, a fait comprendre aux agents de santé, que l’intérêt de l’enfant doit passer avant tout. Et qu’ils doivent traiter tous les enfants sans distinction de religion, de couleur ni de sexe et avec équité.
Des textes décortiqués
Aussi, son exposé les a permis de comprendre qu’il faut associer l’enfant dans toute prise de décision, car l’enfant a son mot à dire dans toutes décisions ou dans toutes actions le concernant. « C’est vrai que nous avons tendance à croire qu’en tant que parents, nous savons ce qui est bien pour notre enfant mais il faut l’associer si nous voulons le bonheur de celui-ci. Il faut donc prendre l’habitude de demander l’avis de l’enfant, son opinion. C’est une occasion pour le parent de discuter avec l’enfant, de lui inculquer certaines valeurs », a-t-elle conseillé aux infirmiers et attachés de santé, qui sont en plus d’être du personnel soignant, sont aussi des parents.
Ainsi, pour leur permettre de mieux s’approprier les textes sur les droits de l’enfant, elle a d’abord relaté l’historique des droits de l’enfant aux participants, avant de s’attaquer aux contenus de la convention relative aux droits des enfants et de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Mme Sombugma a présenté aux participants, la législation nationale sur les droits de l’enfant, pour mieux les rassurer qu’ils peuvent prendre des décisions pour le bien-être de l’enfant malade.
Pour le département en charge de l’action sociale, cette formation répond à plusieurs préoccupations majeures. Il s’agit surtout pour eux de faire connaître les dispositions et les principes de la convention relative aux droits de l’enfant aux adultes. A cet effet, le SP/CNSPDE a entrepris plusieurs actions d’information et de sensibilisation des groupes socioprofessionnels à travers des formations et des conférences. A ce jour, 117 conférences ont été tenues et ont permis de toucher 15 005 personnes, dont 9 114 femmes et 5 891 hommes. Et 35 sessions de formation ont permis d’instruire 1 103 personnes, dont 609 hommes et 494 femmes à la promotion des droits de l’enfant.
Théophile Compaoré, attaché de santé à l’hôpital pédiatrique Charles-de-Gaulle :
« Pendant ces trois jours, nous avons passé en revue les droits de l’enfant. Ils sont nombreux. Il y a, entre autres, le droit à la protection, à la survie. Cette formation nous a surtout permis de savoir, que dans la société et surtout dans les hôpitaux, les droits des enfants sont bafoués. Cette formation est la bienvenue, car elle nous a permis de mieux appréhender les droits de l’enfant. Si elle n’avait pas été initiée, il fallait la faire. Car elle nous a appris beaucoup de choses et ça va nous conforter dans notre mission de tous les jours ».
Mariame Diallo, infirmière au Centre médical avec antenne chirurgicale de Ziniaré :
« C’est une formation qui est venue à point nommée, parce que chaque fois nous entendions parler des droits de l’enfant, sans avoir reçu aucune formation auparavant. Au moins, cette formation nous a permis de savoir ce que c’est que le droit de l’enfant et puis surtout dans notre domaine, ce que nous pouvons faire pour les enfants ».
Juliette Korgho/Tougouma, attachée de santé en pédiatrie à Kaya :
« Cette formation est la bienvenue, car nous n’avions pas une idée de ce que sont les droits de l’enfant. Donc, ce que nous avons vu ici va nous permettre de mieux nous approprier les textes sur les droits de l’enfant et de mettre cela en pratique sur le terrain ».