Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 967 du 20/1/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Journée nationale de protestation à Kaya: « Blaise Compaoré a intérêt à négocier son départ »
Publié le mardi 21 janvier 2014   |  Le Quotidien


Marche-meeting
© aOuaga.com par A.O
Marche-meeting de l`opposition : des milliers de personnes dans la rue à Ouagadougou
Samedi 18 janvier 2014. Ouagadougou. Des milliers de personnes ont marché dans les rues dans le cadre de la Journée nationale de protestation de l`opposition contre le Sénat et la modification de l`article 37 de la Constitution


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

La marche de l’opposition du 18 janvier 2014 contre la mise en place du Sénat et la révision de l’article 37 a mobilisé du monde à Kaya. De la place Naba Oubri en passant par le gouvernorat, les marcheurs ont parcouru les artères de la cité du coura-coura, des cuirs et des brochettes, en scandant des slogans hostiles au régime de Blaise Compaoré.
« Nous estimons que, depuis fort longtemps, nous avons essayé d’approcher toutes les autorités pour faire comprendre le message du peuple. Si nous sommes là ce matin, c’est parce que nous sommes les porte-paroles des 16 millions de burkinabè qui sont laissés pour compte ». C’est par ces mots que Sampawendé Ouédraogo, 1er adjoint au maire de Kaya et militant de l’opposition (UNIR/PS), a débuté son message devant le gouverneur de la région du Centre-nord, Mariam Diallo/ Zoromé, quand celle-ci les a reçus au gouvernorat de Kaya. « Nous ne pouvons pas comprendre qu’un pays pauvre, arriéré et qui manque de ressources, tente à mettre en place un Sénat qui ne répond à aucun critère. Nous ne pouvons pas comprendre aussi qu’après 27 ans de pouvoir, Blaise Compaoré tente par tous les moyens à forcer pour encore se représenter. C’est la raison de notre marche de protestation, de notre mobilisation aujourd’hui », a-t-il poursuivi devant une foule acquise à la cause de ce jour. Cette foule, constituée de femmes et d’hommes issus des différentes couches sociales de la province, qui a parcouru une distance de près de 5 km à l’intérieur de Kaya, est partie de la place Naaba Oubri en clamant des slogans hostiles au parti au pouvoir. Les vocables dans les propos et sur pancartes n’ont pas manqué pour exhiber tous les clichés du Burkina. On pouvait lire des slogans comme : « Non au pouvoir autocratique et dynastique de Blaise. Le pays burkinabé souffre. La bourgeoisie compradore, à bas ! Le pouvoir à vie, à bas ! Malheur à ceux qui bafouent et bâillonnent leur peuple… ». C’est dans cette ambiance électrique traduisant leur réprobation à la mise en place du Sénat et de la révision de l’article 37 que les manifestants ont parcouru les artères de la ville de Kaya, avant d’être reçus par le gouverneur de la région. A son tour, celle-ci, qui a promis de transmettre le message des manifestants au président du Faso, a salué le caractère pacifique de cette marche, tout en invitant chacun à privilégier le dialogue devant chaque situation afin que le pays soit dans la paix. De là, les manifestants ont repris leur bâton de pèlerin, direction la place Naba Oubri, pour des messages que les différents leaders locaux des partis politiques ont à donner à la foule. Pour ces leaders, qui se sont tour à tour exprimés avec des verves aussi incisives les unes que les autres, l’actualité du moment marquée par la démission des ténors du parti au pouvoir, pour les mêmes causes, prouve que les manifestants sont sur la bonne voie. D’où la nécessité, pour eux, de redoubler de vigilance en créant partout dans les lycées, dans les marchés et les lieux de travail, des clubs anti-sénat et anti-révision de l’article 37. « Si Blaise Compaoré est capable d’aller faire la paix au Mali, en Côte d’ivoire, en Guinée, …il n’a qu’à le faire ici. S’il est capable à d’aller dire à Mamadou Tandja de ne pas modifier sa constitution, alors nous lui retournons le même message qu’il a donné à ce dernier. Aujourd’hui, Blaise a intérêt à négocier son départ et aller vivre en paix à Ziniaré», a ainsi lancé un leader devant une foule visiblement excitée. Parmi les marcheurs, se trouvait Alberto Cillan, un espagnol qui était déjà venu au Burkina en 2007 lors de la célébration des 20 ans de l’assassinat de Thomas Sankara. Il dit avoir fait le déplacement de l’Espagne pour cette circonstance. Pour lui, le Burkina est un pays pauvre, mais la pauvreté s’est accentuée à cause de l’impérialisme incarné ici par Blaise Compaoré qui essaye de se maintenir au pouvoir par des manœuvres de mise en place d’un Sénat et de modification de la Constitution. Pour cet espagnol qui dit partager les mêmes idées que les Burkinabè, il ne pouvait rester insensible à cette lutte du peuple, raison pour laquelle il s’est joint à la population pour renforcer le combat. Il faut noter que sa présence a donné un caché particulier à cette marche de Kaya, tant il faisait l’objet de curiosité de quelques badauds. Beaucoup de gens étaient un peu étonnés de voir un blanc quitté des horizons aussi éloignés pour prendre part à cette marche. Cette manifestation s’est terminée sous une fraicheur climatique due à une pluie venue arroser la ville. D’aucuns ont vu dans cette pluie, si rare pour un mois de janvier, un geste de la nature, un signe divin pour la cause de la marche. Pour certains, cette pluie qui est le signe de changements climatiques, annonce aussi à terme un changement de régime au Faso. La marche a pris fin avec le mot d’ordre des leaders à l’endroit de la population, l’invitant à rester mobilisée, vigilante et attentive pour d’autres luttes à venir .

Par Bouabani Jonathan TOMPOUDI

 Commentaires